Intervention de Yvette Lainé

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 18 février 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur les retraites des agricultrices

Yvette Lainé, vice-présidente de la Coordination rurale, en charge des questions sociales :

éleveuse dans l'Orne, vice-présidente de la Coordination rurale, en charge des questions sociales. - Nous notons une nette amélioration concernant le congé maternité. Ce qui nous cause du souci, ce sont les femmes qui, faute d'un revenu correct, préfèrent les 55 euros d'indemnité journalière au remplacement. De ce fait elles doivent travailler pendant leur congé, alors que le but est bien le repos de la mère, pour son bien et celui de l'enfant. Le problème est aussi que les services de remplacement ne montent qu'à 35 heures, alors que dans les faits, les agricultrices travaillent plutôt 50 à 70 heures par semaine. Point positif : en Savoie, une femme a obtenu de la MSA deux remplaçants à temps plein, en cohérence avec un temps de travail déclaré de 70 heures : c'est un progrès. Dans des situations comparables, nous avions obtenu le remplacement de femmes par trois salariés se relayant entre les jours de semaine et les week-ends. Il serait bon de faire monter le remplacement à 70 heures.

La pénibilité doit aussi être prise en compte, en particulier dans l'élevage. Un éleveur ne prend pas cinq semaines de congés. Avec les samedis, dimanches et jours fériés, il travaille déjà quinze semaines de plus par an. Comme il travaille 50 heures - et je suis modeste, c'est plus en réalité - il faut rajouter au minimum sept semaines supplémentaires : il finit par totaliser 22 semaines de déficit de repos par an. Au bout de 32 ans, il aura travaillé 13 ans de plus qu'un salarié ! Nous demandons un départ anticipé, comme les marins-pêcheurs.

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