Mon propos rejoint celui de mon collègue Philippe Dominati. Je m'interroge sur cette politique du « grand écart », que vous nous avez exposé ce matin en nous expliquant que la Banque postale devenait un grand groupe bancaire public qui entend poursuivre sa croissance. Comme vous le savez, je ne me suis pas opposé radicalement à cette évolution lors des travaux sur la loi PACTE. Cette politique du « en même temps » ne manque toutefois pas de m'interroger. Je crains en particulier que votre établissement ne perde aujourd'hui de son intérêt pour les Français. S'agissant en effet de la problématique de l'accès bancaire des publics fragiles, la réorganisation du réseau a entraîné une réduction du nombre de bureaux, à l'instar de l'ensemble du réseau bancaire. Cette tendance correspond certes à l'évolution des comportements de consommation des services bancaires. Le constat reste inquiétant pour certaines populations fragiles, et particulièrement celles résidant dans les territoires peu denses. Quel est le bon niveau de service pour le réseau bancaire en général et pour La Banque Postale en particulier, au regard de la convention qui vous lie à l'État ?
Un autre sujet de préoccupation concerne l'accès aux espèces. Le sujet est grave et La Banque Postale a une responsabilité singulière en la matière. Dès qu'un opérateur, certes privé, mais assurant ce qui constitue un service au public, quitte un territoire, les fractures de notre pays s'agrandissent. Nous devons veiller à une couverture d'accès aux espèces sur l'ensemble du territoire. Un travail est mené en ce sens par la Banque de France et la Fédération bancaire française. Ce maillage doit avant tout être assuré par les banques elles-mêmes, qui disposent de l'expertise en matière d'accès aux espèces, notamment pour assurer la sécurité physique des personnels et des usagers. Ainsi, pouvez-vous formuler votre souhait que La Banque Postale soit en première ligne et un partenaire dans cette démarche?