Madame Goulet, s'agissant de la fraude sociale, je ne dispose pas des éléments chiffrés, mais je ne manquerai pas de revenir vers vous. Malgré tout, la fraude est relativement résiduelle à l'échelle de l'ensemble de notre activité.
En 2019, nous avons de bons résultats en termes de financement des collectivités territoriales. Sept ans après le démarrage de cette activité, notre part de marché s'élève à 28 % environ, avec plus de cinq milliards de crédits accordés aux collectivités territoriales et 500 millions de crédits aux hôpitaux publics, pour lesquels nous sommes la première banque. Nous avons installé des centres d'affaires partout sur le territoire pour traiter leurs demandes de financement. La moitié du nombre de nos crédits à destination des collectivités territoriales bénéficie à des communes de moins de cinq mille habitants, ce qui montre que notre offre de crédits répond à un réel besoin.
Concernant les fermetures de bureaux de poste, le directeur général du groupe La Poste, Philippe Wahl, a indiqué qu'il était dans une dynamique de transformation du réseau, mais aussi de maintien de points de contact sur tout le territoire, il faut nécessairement trouver un équilibre entre les deux. Les maisons de services au public ont été le précurseur de ces évolutions, qui seront demain prolongées par les maisons France service, en partenariat avec la Caisse des dépôts et des consignations.
Vous m'avez également interrogé sur le financement de la vie politique, nous avons une politique centralisée pour toutes les ouvertures de comptes spécifiques. Si nous finançons des personnes, nous ne finançons pas les partis.
Pour la question relative à HSBC, beaucoup d'éléments sur le sujet du rachat ont été publiés dans la presse. Ce qui est certain, c'est que la politique de La Banque Postale à destination de la clientèle la plus fragile est très peu génératrice de produit net bancaire supplémentaire. Sur ce segment de clientèle, nous démarrons l'année avec un déficit de 300 millions d'euros. Notre objectif est donc de rattraper ce déficit en allant chercher des segments de clientèle rentables. Dans un contexte de taux bas, nous avons malgré tout réussi. Si on ne fait pas l'une de ces activités, on ne peut pas faire les deux. Pour HSBC France, si les paramètres ne nous conviennent pas, nous n'irons pas plus loin. Ce que nous cherchons c'est une rentabilité du marché des particuliers que nous ne pouvons pas trouver sur le marché de la clientèle fragile, et procéder ainsi n'est pas un paradoxe. Nous devons également chercher de nouveaux développements à l'international, notamment avec CNP Assurances, ainsi qu'une diversification des métiers, comme avec l'assurance dommage. Sur ce dernier point, c'est la raison pour laquelle nous sommes en train de procéder au rachat des 35 % que Groupama détient dans notre compagnie d'assurance IARD. Nous cherchons de la rentabilité complémentaire, à un moment où les taux d'intérêt sont vraiment bas.
Monsieur Husson, concernant l'idée du « cash » pour tous, je pense vous avoir répondu, en vous donnant des éléments sur ce que nous sommes en train d'étendre sur l'ensemble du territoire, en offrant la possibilité de détenir davantage de liquidités, tout en assurant la sécurité pour nos collaborateurs, et j'ai mentionné également notre réseau de DAB. Nous ne sommes pas seuls sur le sujet : il s'agit d'activités d'infrastructures qui sont souvent déficitaires, mais indispensables. C'est très facile de proposer une carte bancaire gratuite, quand vous n'êtes pas vous-même financeur d'un réseau de DAB. C'est plus difficile quand vous investissez lourdement dans la modernisation du réseau. Nous serons un acteur positif, engagé, pour garantir un accès aux liquidités sur l'ensemble du territoire. Nous ne sommes pas les plus présents sur l'ensemble du territoire, mais nous sommes la deuxième banque, après le Crédit Agricole. Avec le déploiement des agences postales communales nous sommes dans une logique de distribution de paiement par carte, en s'appuyant sur les commerces de proximité. Nous jouerons notre rôle : pas au-delà, pas moins.