Intervention de Adrien Taquet

Réunion du 3 mars 2020 à 9h30
Questions orales — Nomadisme médical

Adrien Taquet :

Madame la sénatrice Chantal Deseyne, je vous remercie de votre question, qui va me permettre de faire le point sur les dispositifs mis en place pour garantir une présence médicale sur le territoire.

Afin de lutter contre la désertification médicale, la convention médicale 2016, vous l’avez rappelé, a mis en place quatre contrats : un contrat d’aide à l’installation des médecins, un contrat de transition pour les médecins, un contrat de solidarité territoriale médecin et, enfin, un contrat de stabilisation et de coordination pour les médecins. Ces dispositifs, gérés par l’assurance maladie, proposent des aides à l’installation aux médecins souhaitant exercer dans les zones sous-denses, ainsi que des mesures visant à faciliter leur bonne coordination et leur stabilisation sur ces territoires. Par ailleurs, des contrats gérés par les agences régionales de santé ont vocation à garantir une rémunération minimale aux médecins exerçant dans ces zones.

Pour une plus grande efficacité, et afin d’améliorer la lisibilité de ces quatre dispositifs, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 que vous avez votée, madame la sénatrice, prévoit de les regrouper en un contrat unique appelé « contrat de début d’exercice », ouvert à l’ensemble des médecins s’installant dans une zone sous-dense, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, ainsi qu’aux remplaçants exerçant dans ces territoires. Il s’agit bien de soutenir les installations de médecins dans les territoires en ayant le plus besoin.

Le « nomadisme médical » que vous évoquez apparaît, au regard de ces problématiques de déserts médicaux, comme un phénomène marginal et ne peut être expliqué par le recours aux aides précitées. En effet, la plupart de ces contrats ne sont pas cumulables entre eux, et l’aide dont le montant est le plus élevé – le contrat d’aide à l’installation des médecins, ou CAIM – n’est versée qu’une seule fois par médecin, et pour une durée d’engagement de cinq ans.

Dans la mesure où les premiers CAIM ont été signés à la fin de 2016, aucun n’est arrivé à échéance. Il n’est donc pas possible qu’un médecin ait pu bénéficier d’un nouveau CAIM à l’expiration de son premier contrat. En cas de résiliation anticipée, sachez que les sommes perçues devront être restituées au prorata de la durée restant à couvrir.

Un outil a par ailleurs été développé par l’assurance maladie, permettant aux caisses de détecter d’éventuels cumuls de contrats pour un même médecin.

Afin d’informer les élus territoriaux sur les aides versées par l’assurance maladie et par l’État, les services du ministère ont rédigé un guide pratique, intitulé Accès aux soins et publié en novembre 2019. Il permet aux collectivités territoriales de cibler au mieux leurs dispositifs d’aide à destination des médecins et d’éviter ainsi tout doublon ou effet d’aubaine.

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