Chaque année, plus de 250 000 offres d’emplois ne sont pas pourvues en France faute de candidats. Des centaines de milliers de postes sont disponibles. La quasi-totalité des métiers sont aujourd’hui considérés comme étant en tension, qu’il s’agisse de métiers qualifiés ou non. Aucun secteur d’activité n’est épargné, aucune zone géographique. Selon la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), un tiers des entreprises renoncent à recruter, abandonnant du même coup des marchés supplémentaires, privant notre pays de cette croissance dont il a tant besoin.
Le département de l’Essonne, que j’ai l’honneur de représenter, n’est pas épargné par cette crise de l’emploi. Tant s’en faut ! Dans leur écrasante majorité, les entreprises que je visite lors de mes nombreux déplacements sur le territoire me font part de leur forte demande de recrutement restant, malheureusement, sans résultat. C’est un énorme gâchis ! En même temps, le chômage, certes en légère baisse, atteint toujours 8, 7 % et plus de 3, 5 millions de personnes sont indemnisées par Pôle emploi. Cherchez l’erreur !
Inadéquation entre l’offre et la demande, déficit d’image de certains métiers, conditions de travail, niveau des salaires, les explications avancées sont multiples. La formation est sans doute une des réponses. La réforme de l’apprentissage s’inscrit précisément dans cette logique. Il en va de même pour celle de la formation, mais il est à craindre, en pratique, que le nouveau dispositif soit plus complexe.
Une chose est certaine, les PME employant entre 50 et 300 salariés sont les grandes perdantes. Qu’entendez-vous faire concrètement, madame la ministre, pour corriger cette situation ?
Personne ne peut plus nier, par ailleurs, qu’il faut de toute urgence établir un meilleur équilibre entre assistanat et incitation à la reprise d’un emploi. Aujourd’hui, il est possible pour un salarié à qui son employeur propose un CDI en fin de CDD de refuser et… de s’inscrire à Pôle emploi en même temps ! Là encore, il faut agir ! De vraies mesures, plus fortes, plus profondes, plus pérennes, sont absolument nécessaires. Qu’entendez-vous faire concrètement, madame la ministre, pour aider nos entreprises ?