Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, avant tout, je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à la famille de votre collègue Alain Bertrand. C’était quelqu’un qui comptait beaucoup et qui, de sa voix rocailleuse, n’a cessé de défendre les territoires, en particulier les territoires ruraux.
En mon nom personnel et au nom du Gouvernement, j’exprime à son groupe et à l’ensemble du Sénat toute ma solidarité. Alain Bertrand restera comme un sénateur écouté ; un sénateur important ; un sénateur qui a beaucoup fait avancer la cause de la ruralité. Personnellement, je perds un ami. Cette nouvelle, que nous attendions, nous plonge dans une grande tristesse.
Monsieur le sénateur Fouché, j’en viens à la question que vous avez posée.
La loi Égalim prévoit l’expérimentation de caméras dans les abattoirs. Aujourd’hui, neuf abattoirs ont fait acte de candidature – la date limite était le 20 janvier dernier. Ces neuf dossiers seront vraisemblablement retenus.
Je suis le premier ministre de l’agriculture dont le cabinet comprend une conseillère chargée du bien-être animal et de la lutte contre la maltraitance animale : ce n’était jamais arrivé jusqu’à présent. C’est vous dire si le ministère que j’ai l’honneur de diriger est, comme l’ensemble du Gouvernement, tout entier tourné dans cette direction.
Aujourd’hui, le bien-être animal est essentiel dans notre société. De plus en plus de nos concitoyens y sont sensibles, à l’instar des agriculteurs, des éleveurs et des propriétaires d’abattoirs.
Vous l’avez dit, des lanceurs d’alerte, une association notamment, filment, dans les abattoirs, des situations réelles ou non et souvent compliquées à analyser.
L’année dernière, l’association en question m’a transmis des images filmées à l’abattoir du Boischaut, dans l’Indre, et j’ai fermé cet établissement sur l’heure ! Avec ce gouvernement, avec moi, avec le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, avec la DGAL, il n’y aura vraiment aucune ambiguïté : sitôt que des cas de maltraitance animale, d’attaque au bien-être animal seront avérés, les décisions qui s’imposent seront prises.
Vous faites allusion à la dernière affaire en date : il s’agit d’un abattoir de Dordogne. Selon les premières informations remontées du terrain, venant en particulier de la direction départementale des territoires, il s’agissait de dysfonctionnements mineurs. Or les films en question ne reflètent pas toujours exactement la réalité des choses, parce qu’ils sont pris sous tel ou tel angle, et la première décision a été de temporiser.
Puis, lorsque j’ai été interpellé personnellement, j’ai demandé une double enquête, notamment à la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires. Au regard des dysfonctionnements mis au jour par cette enquête, j’ai décidé de suspendre l’activité de cet abattoir jusqu’à ce que les problèmes soient résolus, en particulier en matière de formation. L’établissement ne rouvrira que sous certaines conditions.
Monsieur le sénateur, vous avez raison de vous préoccuper de ce sujet. Moi-même, je me préoccupe du bien-être animal. J’ai déjà fait des annonces relatives aux filières porc et volaille. J’en ferai d’autres au cours des semaines qui viennent. En parallèle, le Premier ministre a confié à votre collègue député Loïc Dombreval une mission contre l’abandon des animaux de compagnie ; cette mission s’étend à la filière équine.
Face à la maltraitance animale, le Gouvernement ne laissera rien passer. Mais il faut raison garder pour avancer ensemble dans la construction d’une société meilleure.