Madame la sénatrice, la question que vous posez est compliquée, parce que nous y sommes confrontés dans de nombreux territoires.
En tant que ministre du logement, et même si je n’ignore pas les difficultés que cela comporte, je veux être exemplaire s’agissant de la loi SRU. J’ai pris, voilà quelques jours, un décret permettant d’exempter un certain nombre de communes, mais de façon assez restrictive : les exemptions prévues sont peu nombreuses. J’ai pris cette position en ayant pleinement conscience des difficultés qui peuvent se poser ici ou là. Je l’ai prise non par dogmatisme – depuis plusieurs années que nous travaillons ensemble, je pense faire preuve d’un certain pragmatisme dans mon action au jour le jour –, mais parce que, aujourd’hui, nous manquons cruellement de logements sociaux, que ceux-ci sont parfois difficiles à construire et que le message politique associé à une forme de légèreté d’application de la loi SRU serait catastrophique pour la production de logement social dans notre pays.
S’agissant de Ruy-Montceau, où l’augmentation du logement social depuis 2012 n’a été que de 2 points, pour atteindre aujourd’hui 6 % de logements sociaux, il n’est pas possible d’accéder à la demande que vous avez relayée, pour deux raisons.
D’abord, les critères de densité, très précis, sont définis à l’échelle de l’unité urbaine – en l’occurrence, celle de Bourgoin-Jallieu. Or, au sein de cette unité urbaine, la tension est assez forte, ce qui ne permet pas d’exempter les communes qui en font partie du fait d’une faible demande.
Ensuite, j’en viens aux villes nouvelles, dont vous avez très bien parlé.
Je me suis rendu à L’Isle-d’Abeau voilà quelques mois : qu’on vienne chercher le ministre du logement pour rénover une ville nouvelle interroge beaucoup… L’objectif de mon travail quotidien, c’est que, dans vingt ans, on ne vienne pas chercher le ministre du logement – probablement ne sera-ce plus moi