Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 3 mars 2020 à 9h30
Questions orales — Maillage des lycées dans l'oise

Jean-Michel Blanquer :

Vous avez raison, monsieur le sénateur Paccaud, la République, c’est l’égalité des droits et l’égalité des chances. La France a d’ailleurs l’un des plus forts maillages d’écoles, de collèges et de lycées – 60 000 implantations scolaires dans toute la France –, avec des taux d’encadrement qui sont plus favorables en milieu rural qu’en milieu urbain.

Notre volonté est de porter et de mener une vraie politique territoriale de nature à redynamiser l’éducation dans les territoires par des projets éducatifs attractifs. Nous voulons pour nos élèves un cadre de vie attractif et sécurisant, qui leur permettra de bien dormir, de bien travailler et de choisir des activités sportives et culturelles. Nous nous y efforçons, au travers notamment de la politique des internats, avec les régions et les départements en particulier.

Sur la situation particulière des lycées de l’Oise, des projets et des pistes de réflexion sont en cours – vous l’avez mentionné. Vous avez vous-même été reçu par le secrétaire général adjoint et le directeur de cabinet du recteur au sujet du projet de création d’un lycée à Chaumont-en-Vexin.

Le contexte démographique nous impose une réflexion approfondie. Depuis cinq ans, l’académie a perdu 8 568 élèves, dont 1 271 pour le département de l’Oise. Cinq projets ont été évoqués par la région des Hauts-de-France ; ils concernent des secteurs dont le contexte et les problématiques sont différents : Chaumont-en-Vexin, Chambly, Grandvilliers, un lycée d’enseignement général et technologique ainsi qu’un lycée professionnel à Pont-Sainte-Maxence.

En ce qui concerne Chaumont-en-Vexin, les effectifs totaux des deux collèges sont restés stables. Les projections d’effectifs à cinq ans annoncent également une stabilité du nombre de collégiens. À l’issue du collège, les élèves sont majoritairement scolarisés dans les lycées et lycées professionnels de Beauvais, puis à Gisors dans l’académie de Normandie. Un partenariat entre les deux régions et l’académie de Normandie, concrétisé par la signature d’une convention, a été envisagé. Nous restons ouverts aux discussions qui sont en cours.

S’agissant de Grandvilliers, si les effectifs sont stables depuis la rentrée de 2014, la situation mérite d’être clarifiée pour que l’offre de formation soit suffisante. Les groupes de travail conjoints se réunissent régulièrement et travaillent notamment sur la question de l’organisation des transports.

En ce qui concerne Chambly, on note une stabilité des effectifs sur les cinq dernières années.

Au regard de l’ensemble de ces éléments, la création d’un nouveau lycée sur ce secteur aurait des conséquences importantes sur les lycées déjà existants, qui souffrent d’un déficit d’attractivité.

S’agissant de Pont-Sainte-Maxence, les effectifs sont stables ou en très légère baisse depuis cinq ans. En revanche, une hausse est projetée pour les années à venir, indiquant une relative pression démographique. Pour autant, l’offre est assez grande sur ce territoire, qui compte dix lycées professionnels et onze lycées généraux ainsi que des lycées privés dans un rayon de vingt-cinq kilomètres.

Dans ce contexte, il paraît nécessaire de conduire une analyse très fine. À Pont-Sainte-Maxence, il a été envisagé de travailler sur la création d’une structure innovante : un lycée professionnel centré sur les métiers du luxe. Dans le sud de l’Oise, les plateaux techniques des lycées professionnels environnants pourraient mutualiser à cette fin. Nous devons continuer le travail pour être attentifs à ce maillage auquel, comme vous, je suis attaché.

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