Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 3 mars 2020 à 9h30
Questions orales — Initiation à la santé au lycée

Jean-Michel Blanquer :

Vous avez raison, monsieur le sénateur Michel Canevet, cette question est extrêmement importante. L’école a pour mission de participer à l’apprentissage des droits, des devoirs et des responsabilités qui incombent à chacun en matière de santé. Elle est effectivement une institution propice pour accompagner les élèves dans leur compréhension du système de santé et de ses évolutions.

C’est pourquoi, en la matière, l’école a évolué : alors qu’elle n’était qu’un simple vecteur d’information sanitaire, elle est aujourd’hui un acteur à part entière de la promotion de la santé dans toutes ses dimensions : biologique, environnementale, sociale, psychologique. L’éducation nationale assume ce rôle depuis longtemps, car l’école a la responsabilité, en liaison étroite avec les familles, de veiller à la santé et au bien-être des jeunes.

En milieu scolaire, la promotion de la santé, inscrite à l’article L. 121-4-1 du code de l’éducation, est assurée en particulier par l’éducation à la santé. Cette dernière est mise en œuvre de la maternelle à la classe de terminale au travers d’enseignements transversaux tels que l’éducation à l’alimentation ou encore l’éducation à la sexualité.

En référence à la mission émancipatrice de l’école, l’éducation à la santé a pour objectif de contribuer au développement chez les élèves d’attitudes favorables à leur santé et à celle d’autrui et d’approfondir leurs connaissances à l’égard des services de santé et aux évolutions du système de santé. Elle poursuit également l’objectif de renforcer les compétences psychosociales des élèves ; compétences qui favorisent la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne.

Par ailleurs, afin d’inscrire la promotion de la santé dans une approche globale, l’éducation nationale déploie cette année la démarche « école promotrice de santé » – une des mesures concrètes de la stratégie nationale de santé. Cette démarche dynamique et positive inscrit la promotion de la santé au cœur des projets d’école et d’établissement. Elle repose sur l’ensemble des personnels et des partenariats territoriaux et place encore davantage l’élève au centre.

En effet, l’école promotrice de la santé renforce l’implication des élèves et l’éducation par les pairs en mettant en place des ambassadeurs santé à partir de la rentrée prochaine. Ces élèves ambassadeurs santé sont des élèves volontaires – deux à quatre élèves par niveau de classe –, qui pourront s’impliquer dans le projet d’école ou d’établissement et transmettre à leurs camarades des messages de prévention par un processus de communication interpersonnelle.

En outre, l’éducation nationale veillera à développer chez les élèves un apprentissage de la citoyenneté numérique. Vous l’avez observé, monsieur le sénateur, la gestion des données personnelles sur les plateformes numériques de santé constitue un défi majeur de notre époque. L’école participe à relever ce défi par l’éducation aux médias et à l’information dès l’école élémentaire.

Enfin, l’école ne peut faire tout cela sans l’expertise des partenaires de santé. Ainsi, j’ai demandé au rectorat de se rapprocher des ARS pour déterminer les objectifs de santé publique prioritaires à mettre en œuvre dans des actions de prévention auprès des jeunes en milieu scolaire. Votre question est donc effectivement d’actualité.

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