Monsieur le sénateur Gilbert-Luc Devinaz, je partage votre conviction que le métier de maître-nageur sauveteur est un élément clé dans la lutte contre les noyades. Vous l’avez dit, en 2019, nous déplorons 600 noyades mortelles et 2 000 personnes accidentées, dont une grande partie d’entre elles, notamment des enfants et des personnes âgées, souffrent d’incapacité physique.
C’est pourquoi les enseignants de natation, mais aussi les professeurs des écoles, qui ont aujourd’hui la prérogative d’enseigner, sont nos principaux partenaires métier pour déployer le plan Aisance aquatique national de lutte contre les noyades. Par une nouvelle démarche pédagogique concentrée sur quinze jours de mise en situation répétée avec le milieu aquatique, ce plan vise à former nos enfants à être à l’aise dans l’eau dès l’âge de 3 ans.
J’ai choisi de faire travailler mon administration et le comité de pilotage du plan national, qui regroupe tous les syndicats et toutes les organisations professionnelles de maîtres-nageurs, sur l’accès aux qualifications que vous avez évoquées : le BNSSA, qui est délivré par le ministère de l’intérieur, permet de surveiller et le BPJEPS AAN, ancien diplôme de maître-nageur sauveteur, permet d’enseigner.
Les objectifs sont d’agrandir le vivier des personnes intéressées par ces métiers et prêtes à suivre ces formations, mais aussi de permettre à de nombreux professionnels d’enseigner, sous réserve qu’ils en aient la compétence et qu’ils détiennent le diplôme nécessaire, plutôt que d’être cantonnés à la seule surveillance.
Tels sont les éléments concrets de la réforme que j’ai engagée par voie réglementaire. Les personnels titulaires du BNSSA pourront désormais assurer en autonomie la surveillance des baignades d’accès payant durant 50 % du temps d’ouverture de l’équipement, alors que ce n’était le cas que pour un petit nombre de mois puisque, pour le reste de l’année, ils devaient être accompagnés par un MNS. Il nous paraît essentiel que ces professionnels puissent assurer une surveillance sur une plus grande partie de l’année, aussi bien sur les plages que dans nos piscines.
Aujourd’hui, 14 500 maîtres-nageurs sauveteurs sont en situation d’exercice et, depuis cinq ans, 900 nouveaux MNS sont formés chaque année. Je suis toutefois consciente du manque de MNS. C’est pourquoi le principal diplôme pourvoyeur, le BPJEPS AAN, est en cours de rénovation. Les prérequis d’accès au diplôme sont revus, tout comme les prérogatives des stagiaires, qui pourront surveiller une baignade. En effet, la majorité des stagiaires qui rentrent en formation BPJEPS sont déjà titulaires du BNSSA, diplôme qui leur permet de surveiller. Or, aujourd’hui, lorsque ces jeunes titulaires du BNSSA entrent en formation BPJEPS, on leur interdit de surveiller tout seuls. C’est une incongruité à laquelle nous allons remédier.