C’est vrai, la référence à André Malraux s’impose. Ce ministère de la culture, qui fut d’abord animé par Jean Zay et qui eut une nouvelle naissance avec André Malraux, marque en effet l’affirmation, par la République, de la nécessaire cohérence de la politique culturelle.
Cette politique ne doit pas se résumer à l’addition de décisions locales ; elle est aussi constituée de ce qu’ont apporté un certain nombre de ministres de la culture, à savoir un souffle, une volonté : la France pays de la culture ; la France porteuse de créations ; la France s’identifiant à un mouvement culturel.
Si tout cela est remplacé par des décisions singulières d’autorités administratives déconcentrées, le ministère de la culture perd de sa substance, de son unité et de sa force.
Ainsi, dans un projet de loi où il y a tout et le contraire de tout, arrive tout d’un coup la mise en cause du ministère de la culture, car il faut appeler cela par son nom. C’est une entreprise qui va à l’encontre de ce que notre pays compte, depuis des décennies, de meilleur.