Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 26 février 2020 à 16h35
Budget communautaire — Réunion conjointe avec la commission des affaires européennes de l'assemblée nationale et les membres français du parlement européen sur le prochain cadre financier pluriannuel de l'union européenne

Photo de Jean BizetJean Bizet, président de la commission des affaires européennes du Sénat :

Merci pour votre intervention, qui appelle quelques remarques de ma part.

Je considère, comme d'autres, que la Banque européenne du climat existe déjà au travers de la Banque européenne d'investissement (BEI). L'an passé, la BEI a investi près de 9 milliards d'euros, dont la moitié dans des politiques à dimension environnementale. Il faut assurément la doter davantage et mobiliser des ressources privées, mais ne nous battons pas sur une question sémantique. Il existe déjà une banque qui fait beaucoup pour le climat. Demandons-lui d'en faire davantage au lieu de créer ex nihilo une autre structure.

Tout cela ne peut fonctionner qu'en donnant un véritable prix à la tonne de CO2. Ce prix est de 20 euros actuellement. Il s'agit d'un plancher. Nous devons aller plus haut.

Je tiens à rendre hommage aux instances communautaires qui ont osé placer le nucléaire comme une énergie à utiliser pour favoriser la réduction des émissions de CO2. Les pays du groupe de Viegrad se sont engagés dans cette voie. J'ai également crû comprendre qu'un projet important d'intérêt européen commun (PIIIEC) est à venir sur l'hydrogène. J'attends cela avec impatience.

Je voudrais aussi revenir sur la taxation du kérosène. Je n'ai pas la même approche que vous. Nous avons abordé cette problématique au sein d'un groupe de travail. La filière agricole française est techniquement prête à produire du carburant à partir de ressources végétales pour le transport aérien. N'oublions pas que les émissions de CO2 dues à nos appareils électroniques sont plus importantes que celles des avions. Je ne suis pas très favorable à la taxation. Je préfère la transformation du kérosène en carburant propre.

BlackRock, qui est le premier fonds de pension mondial, a très clairement annoncé qu'il classerait les entreprises au regard de la green economy. Les entreprises auront donc tout intérêt, pour avoir accès à des moyens financiers, à être bien classées.

La politique du green deal est nécessaire et incontournable. Toute activité économique doit avoir une approche vertueuse de l'environnement. Toutefois, prenons garde à ne pas trop heurter certains de nos concitoyens. Sans imaginer la crise des « gilets jaunes », le Sénat français avait anticipé le fait que certaines taxations ne seraient pas bien reçues par une certaine frange de nos concitoyens.

Il nous faudra ensuite débattre du projet de texte commun qui est soumis aux parlementaires aujourd'hui.

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