Madame la sénatrice Colette Mélot, vous avez raison de dire que cette crise du coronavirus aura un impact sur l’économie. Il est toutefois difficile de l’évaluer à ce stade, et certains chiffres assez fantaisistes circulent actuellement.
Nous savons que l’impact lié à la Chine est de 0, 1 point de PIB sur notre économie. Pour le reste, nous nous engageons, le Gouvernement, Bruno Le Maire et moi-même, à limiter autant que possible cet impact sur l’économie française, en prenant toutes les mesures utiles.
Nous entendons notamment redonner de la trésorerie aux PME et entreprises de taille intermédiaire qui seraient touchées.
Le 21 février dernier, nous avons réuni l’ensemble des secteurs d’activité – j’ai rencontré pour ma part toutes les filières industrielles – pour faire le point sur les facteurs susceptibles de peser sur l’activité.
On peut distinguer les entreprises exposées à la Chine, celles qui perdent des clients en France, faute de demande, et celles dont les chaînes de production peuvent être perturbées pendant quelques jours, voire une semaine, dans l’attente de livraisons provenant de pays affectés – la Chine, mais aussi la Corée du Sud, le Japon ou l’Italie, où la production peut être suspendue.
Nous avons pris des mesures très concrètes, comme le report des échéances sociales et fiscales à la demande des entreprises touchées, ou encore la possibilité de faire valoir la force majeure dans les contrats avec l’État.
Je profite d’ailleurs de ma présence au Sénat pour demander aux collectivités locales d’adopter la même stratégie et aux donneurs d’ordres de faire preuve de bienveillance envers leurs sous-traitants, afin de ne pas ajouter des pénalités à des entreprises déjà sous pression.
Nous facilitons aussi le recours aux heures supplémentaires pour les entreprises qui doivent activer leur production une fois les pièces manquantes réceptionnées. Inversement, nous finançons les périodes de chômage partiel et travaillons pour que celles-ci soient aussi l’occasion d’effectuer des formations professionnelles.
Nous agissons donc très concrètement, en coordination avec le G7 et l’Union européenne.