D’ailleurs, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne le rappelleront demain lors de leur réunion à Zagreb. Que les choses soient claires !
En ce qui concerne la région d’Idlib, il est important d’avoir pleinement conscience de la situation sur place. Sur les trois millions d’habitants, la moitié est constituée de réfugiés provenant des zones dites « de désescalade », instaurées au fur et à mesure de la reconquête territoriale par les forces de Bachar al-Assad.
Ainsi, lorsqu’une zone était reconquise par le régime de Bachar al-Assad, les habitants de ces zones, ainsi que les groupes terroristes présents, étaient déplacés dans la région d’Idlib. De ce fait, je le répète, sur les trois millions d’habitants de cette région, 1, 5 million sont des réfugiés.
Or ces réfugiés ne passeront pas en Turquie, puisque cette frontière est fermée. Ils sont dans un état incommensurable de dénuement et de détresse, sont soumis au froid, à la faim, aux épidémies et à la violence, en particulier les femmes et des filles, et sont contraints de se déplacer de nouveau en raison de l’offensive des forces du régime de Bachar al-Assad – ils remontent vers la frontière turque.
Le secrétaire général des Nations unies a d’ailleurs demandé l’ouverture d’une enquête sur les frappes aériennes délibérées perpétrées sur des objectifs civils – hôpitaux, écoles, etc. Si ces actes sont suffisamment documentés – nous allons nous atteler à faire en sorte que ce soit le cas –, ils pourraient éventuellement être reconnus comme des crimes de guerre.
Voilà la réalité de la situation dans la région d’Idlib.