Ma question s’adresse à Mme le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Madame la ministre, depuis plus de trois mois, des universitaires sont en grève en France. C’est le cas par exemple à l’université de Lille, où certains enseignants n’assurent plus leurs cours depuis le 5 décembre dernier.
Ces enseignants ne sont pas astreints à déclarer leur grève, ce qui paralyse le fonctionnement de l’université. La liste de leurs revendications est sans fin, même si la baisse des crédits consacrés aux laboratoires de recherche paraît être le détonateur de leur mouvement de contestation.
Ce sont les étudiants qui n’ont plus cours depuis plusieurs mois qui m’ont alertée.
Je sais, à l’heure qu’il est, que les étudiants sont à la fois inquiets et en colère, parce qu’ils ne sont plus en mesure de recevoir l’enseignement pour lequel ils se sont inscrits à l’université. Je tiens d’ailleurs à en saluer quelques-uns, présents aujourd’hui dans le public. D’autres collègues ont eu les mêmes retours.
Ces mouvements se répètent au sein de nos universités, au détriment de la formation de nos jeunes. La situation de l’enseignement supérieur est particulièrement préoccupante. Année après année, nos universités ne cessent de reculer au sein des grands classements internationaux. Si rien n’est fait, les inégalités vont encore s’accroître entre les étudiants : il y a ceux qui iront étudier dans les grandes écoles ou à l’étranger et les autres. Nos étudiants ont pourtant tous droit à un enseignement supérieur de qualité.
Bien sûr, le niveau des examens finaux s’adaptera aux programmes réellement étudiés par ces étudiants, mais l’accès aux concours nationaux leur sera très difficile, voire impossible.
L’ascenseur social, qui était l’essence même de l’université, ne peut pas fonctionner dans de telles conditions.
Madame la ministre, quelle est la position du Gouvernement, que l’on a peu entendu sur ce sujet ? Qu’avez-vous à dire aux étudiants qui sont privés de cours depuis quelque temps ?