Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.
Monsieur le ministre, les agriculteurs, les collaborateurs d’exploitation et les aides familiaux ont besoin d’une réponse précise de votre part sur l’avenir de leur retraite.
Actuellement, la pension moyenne après une carrière complète est de 740 euros par mois pour un agriculteur et de 550 euros pour leur conjoint collaborateur.
En avril 2019, le Président de la République avait annoncé lui-même que la réforme des retraites permettrait aux agriculteurs d’avoir un minimum de 1 000 euros. Nous avions tous salué, à l’époque, cette mesure très attendue, que le Sénat avait d’ailleurs défendue en mai 2018. Le Gouvernement l’avait alors refusée, en nous expliquant qu’elle serait intégrée à la future réforme.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous apprenons finalement que cette retraite minimum concernera uniquement ceux qui ont cotisé tout au long de leur carrière comme chef d’exploitation et qui ont été rémunérés au niveau du SMIC. Ce mode de calcul, dans les faits, va exclure les trois quarts des retraités concernés, particulièrement les femmes d’agriculteurs.
De plus, cette mesure ne sera appliquée qu’en 2022, laissant les retraités actuels dans la précarité que nous constatons déjà.
Enfin, nous apprenons maintenant que ni les 1 000 euros ni les 85 % du SMIC promis ne sont inscrits dans la loi et qu’ils feront l’objet d’un décret.
Pour répondre aux inquiétudes des agriculteurs et des élus, le ministre de la santé a annoncé ici même qu’une mission parlementaire ferait des propositions à l’automne prochain.
Ce n’est pas la réponse que nous attendions. La situation est connue depuis longtemps, et son niveau d’urgence l’est également. Je vous demande donc, monsieur le ministre, de nous dire clairement comment votre réforme va améliorer le sort des différentes catégories d’agriculteurs.