Intervention de Sophie Moati

Réunion du 4 mars 2020 à 15h00
Dépôt du rapport annuel de la cour des comptes suivi d'un débat

Sophie Moati :

M. Masson s’est exprimé sur le chapitre relatif à l’École polytechnique, pour aborder trois sujets. Premièrement, il a souligné le faible pourcentage de jeunes femmes admises dans cette école en relevant que ce ratio ne reflétait jamais que celui des classes préparatoires. Deuxièmement, il a critiqué les constats que nous dressons quant au défaut de mixité sociale. Troisièmement, il s’est interrogé sur la suppression de la solde tout en manifestant son souhait de voir la « pantoufle » revalorisée.

Tout d’abord, à l’échelle du territoire national, le pourcentage de jeunes femmes en classes préparatoires est, à mon sens, d’un peu plus de 17 %. Ce chiffre, indiqué par M. Masson, est probablement calculé sur la base des quatre ou cinq lycées dont les classes préparatoires alimentent presque exclusivement l’École polytechnique. Il faudra que je le vérifie. Quoi qu’il en soit, il ne concorde pas avec la réalité nationale.

Ensuite, nous relevons que, parmi toutes les grandes écoles techniques et d’ingénieurs, Polytechnique présente le taux de mixité sociale le moins élevé. À la demande de Mme la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le président de cette école fait en ce moment même des propositions pour accroître cette mixité. L’École polytechnique a d’ailleurs déjà accompli des efforts, mais dans des proportions très insuffisantes, pour atteindre le niveau moyen des établissements comparables.

Enfin, si nous ne proposons pas de revaloriser la « pantoufle », nous suggérons différentes évolutions du statut des élèves polytechniciens. À cet égard, nous ne formulons pas de proposition définitive. Nous ouvrons divers scénarios pour le devenir d’une école qui ne forme plus que de manière très marginale des élèves ingénieurs travaillant directement pour la sphère publique. Ce faisant, nous posons la question, plus générale, du repositionnement de l’École polytechnique.

Monsieur Gabouty, j’ai bien entendu votre question relative à la restauration collective. Nous n’avons pas cherché à imposer un modèle particulier pour les cantines des collectivités territoriales, notamment les cantines scolaires municipales. Nous avons simplement voulu mettre en avant un certain nombre de bonnes pratiques constatées au cours de notre enquête.

J’en viens à l’élargissement des compétences de la Cour évoqué par Mme Lavarde.

Madame la sénatrice, je vous remercie bien entendu de la confiance que vous nous témoignez. Votre proposition s’inscrit dans le cadre des évaluations de politiques publiques que nous réalisons régulièrement. À ce titre, nous nous efforçons modestement de relever la contradiction ou la multiplicité des objectifs. J’interprète donc votre intervention comme une invitation à aller plus loin encore, pour faire davantage d’évaluations de politiques publiques.

Lorsque nous évaluons une politique publique, notre enquête a toujours pour objet de mesurer l’effet des actions entreprises à l’aune des objectifs définis, ici même notamment, par les autorités politiques.

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous remercie une nouvelle fois de cette discussion, qui éclaire à plus d’un titre les travaux à venir !

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