Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’épidémie de coronavirus qui s’étend davantage sur notre territoire jour après jour aura au moins le mérite d’imposer le présent débat.
Celui-ci est censé porter sur les mesures de santé publique visant à combattre l’épidémie. Il eût été préférable que le Gouvernement adopte les dispositions utiles voilà plusieurs semaines, plutôt que de tenter de dissimuler ses responsabilités derrière un débat dont nos concitoyens n’ont que faire. Les Français souhaitent des actes et non de vaines paroles.
Certes, il y a eu des actes symboliques, destinés à la communication de l’exécutif, comme le confinement des enfants de retour d’Italie. Dans le même temps, pourtant, des milliers de supporters de football italiens déambulaient dans les rues de Lyon.
Il y a eu aussi des mesures prises, toujours à des fins de communication, la dernière en date étant d’interdire les rassemblements de plus de 5 000 personnes. Belle réussite ! Nous avons appris ce jour que, parmi les 2 000 personnes ayant récemment participé à un congrès évangélique à Mulhouse, les services sanitaires déploraient déjà dix nouveaux contaminés.
Le nombre d’individus atteints croît donc de jour en jour. Peut-on vraiment s’en étonner ?
Démontrant son impéritie, le Gouvernement n’impose toujours pas un contrôle thermique des personnes revenant des zones à risque. Nos aéroports voient librement circuler des voyageurs sans que quiconque s’intéresse à leur état de santé.
Si l’on voulait favoriser la propagation de l’épidémie, nul ne s’y prendrait autrement.
Pourquoi l’exécutif n’a-t-il pas mis en place une procédure visant à assurer la traçabilité des personnes issues de pays connaissant eux-mêmes les affres du coronavirus ? Sans cette disposition, il est impossible de suivre les individus potentiellement dangereux. C’est là une marque de l’irresponsabilité gouvernementale.
Tout aussi irresponsable est la décision de ne pas rétablir un contrôle à nos frontières, mais il est vrai que la santé de nos concitoyens ne justifie pas que l’on s’affranchisse du dogme de la libre circulation, si cher à la Commission européenne !
Ce libéralisme incontrôlé a également induit la délocalisation des productions des principes actifs médicamenteux vers des pays frappés de plein fouet par cette épidémie. Aujourd’hui, nous encourons une pénurie de médicaments, car 80 % d’entre eux sont produits désormais en dehors de France et d’Europe.
Je ne puis oublier d’évoquer la pénurie de masques, utiles à nos personnels de santé, dont certains se sont vu proposer des produits périmés.
Pour clore toutefois sur une note moins sombre, pourrions-nous savoir si les perspectives de traitement offertes par la chloroquine contre le coronavirus sont à la hauteur des attentes de tous ? Qu’en est-il également d’un futur vaccin ?
La sagesse indique que gouverner, c’est prévoir. Il est patent que le Gouvernement a sous-estimé l’ampleur de cette épidémie, en négligeant la mise en œuvre rapide de dispositions pourtant élémentaires. Cette gestion de crise au doigt mouillé est révélatrice de la désinvolture de l’exécutif ; les Français en paient aujourd’hui le lourd tribut.