Intervention de Olivier Véran

Réunion du 4 mars 2020 à 21h45
Débat sur les mesures de santé publique prises face aux risques d'une épidémie de coronavirus covid-19 en france — Débat interactif

Olivier Véran :

Monsieur le sénateur, votre question est double.

En premier lieu, les hôpitaux sont-ils prêts aux quatre coins du territoire ? Je l’ai dit, désormais plus de 150 hôpitaux sont capables de prendre en charge les patients de A à Z, avec au moins un établissement de santé dans chaque département français, parce que la continuité territoriale de l’accès aux soins en période épidémique est essentielle.

À côté des hôpitaux, il faut considérer la prise en charge pré-hospitalière, notamment avec les transports sanitaires qui remplissent une mission importante.

En second lieu, la médecine de ville est mise à contribution, qu’il s’agisse des médecins, des infirmières et de l’ensemble des professionnels paramédicaux exerçant en secteur libéral, pour nous aider, aujourd’hui et encore plus demain, si l’épidémie se confirme. En effet, nombre de patients sont hospitalisés aujourd’hui non pas en raison de leur état de santé, mais parce que, testés positifs au virus, leur isolement est ainsi garanti. Demain, ils seront traités par la médecine de ville et pourront ensuite retourner chez eux.

Il apparaît donc fondamental que la médecine de ville soit préparée. À cette fin, j’étais hier au téléphone avec Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins. Je lui ai demandé que des protocoles extrêmement précis permettent aux médecins libéraux de savoir à quel moment, et sur quels indicateurs cliniques, il convient d’adresser des patients à l’hôpital lorsque l’épidémie passera au stade 3.

Le coronavirus n’est pas le virus de la grippe, même si l’on constate certaines similitudes. Un certain nombre de facteurs doivent alerter sur la nécessité d’hospitaliser des patients, alors même qu’ils ne présentent pas forcément de symptômes graves.

Sur l’équipement des médecins, je complète ma réponse en indiquant que les masques chirurgicaux et anti-projections continuent à être livrés dans les officines. Nous avons progressivement privilégié des territoires, tels que l’Oise, là où la circulation du virus se révèle la plus active.

Monsieur le sénateur, je déplore que de nombreuses personnes non éligibles au port du masque, car non soignantes et sans aucune fragilité physique avancée, aient stocké des masques, au cas où. Quand on veut créer les conditions de la pénurie, on se précipite tous au même moment pour acheter un produit…

Il n’y a pas de pénurie. En revanche, des voies d’acheminement apparaissent progressivement, de façon adaptée, car il nous faut maintenant gérer nos stocks de masques « en bons pères de famille », si j’ose dire, afin de traverser une épidémie dont la durée est incertaine, tout en garantissant la protection systématique des soignants et des personnes les plus fragiles.

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