Madame la sénatrice, je vais compléter la réponse que j’ai donnée sur les masques. Vous avez cité l’article du JAMA, qui n’est pas une petite revue scientifique : c’est l’une des plus renommées au monde. Selon cet article, il existe plusieurs voies de transmission possibles : la voie aérienne, comme dans le cas de la tuberculose, nécessite des mesures particulièrement drastiques de confinement et de protection du visage ; d’autres virus tels que le coronavirus sont transmis par gouttelettes.
Pourquoi ne faut-il pas se serrer les mains ? Parce que la main est le premier vecteur de transmission, puisqu’on se touche le visage environ 60 fois par heure sans s’en rendre compte ; en serrant la main de quelqu’un, on lui transmet les germes que l’on a.
L’autre voie de contamination résulte des projections de postillons, si on reste quinze à vingt minutes à moins d’un mètre d’une personne malade.
Conformément à l’étude du JAMA, nous suggérons aux médecins de mettre un masque chirurgical aux patients et d’en utiliser un pour leur propre protection. D’après une étude qui n’est pas confidentielle, puisqu’elle a une grande portée internationale, et a été avalisée – j’ai reçu les conclusions avant-hier – par la Société française d’hygiène hospitalière ainsi que par la Société française de santé publique, cette solution des deux barrières offre un niveau de protection permettant de répondre à toutes les situations, puisqu’il équivaut à celui d’un masque FFP2.
Ce n’était pas contre le virus H1N1 que nous voulions protéger nos concitoyens par des masques FFP2 ; c’est parce que la grippe aviaire avait eu lieu juste auparavant et qu’il nous restait tout un stock utilisable. Après l’apparition de la grippe H1N1 en 2011, les acteurs de la santé publique se sont réunis et ont considéré qu’il fallait constituer de nouveaux stocks, non pas de masques FFP2, mais de masques chirurgicaux.
Encore une fois, j’ai le feu vert de l’ensemble des autorités de santé publique auxquelles j’ai fait appel, afin qu’aucune décision politique ne soit appliquée sans avoir été confirmée par une décision de santé publique.