Intervention de Sophie Primas

Réunion du 4 mars 2020 à 21h45
Débat sur les mesures de santé publique prises face aux risques d'une épidémie de coronavirus covid-19 en france — Débat interactif

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Monsieur le ministre, voici une question un peu iconoclaste dans le débat de ce soir, puisqu’elle porte sur les conséquences économiques de cette crise sanitaire.

L’annonce de la propagation du coronavirus en France et les premières mesures de protection ont entraîné une baisse de l’activité dans de nombreux secteurs économiques.

Le premier domaine immédiatement touché est celui du tourisme, avec des conséquences sur les hôtels-restaurants, les entreprises d’événementiel, les traiteurs, particulièrement dans les grandes villes, où les événements d’ampleur ont été interdits. Au-delà de l’annulation de ces événements, une véritable psychose s’est installée et les annulations de séminaires, petits salons, événements d’entreprise dépassent très largement le seul cadre des décisions gouvernementales ou préfectorales.

Sur ce secteur du tourisme, l’Europe a déjà perdu 2 milliards d’euros depuis le début du mois de janvier, selon la Commission européenne.

Mais, en France, c’est un secteur particulièrement fragilisé, ayant subi depuis plusieurs années des chocs à répétition : d’abord les retombées des attentats, la terrible crise des « gilets jaunes » – le bilan que nous en avons dressé, ici, au Sénat, a donné lieu à la publication d’un rapport par Mme Évelyne Renaud-Garabedian –, les grèves de décembre dernier, les violences à répétition dans les centres-villes, désormais le coronavirus… Et c’est sans parler de l’augmentation massive des charges liées à la taxation des contrats d’usage que vous avez décidée en loi de finances !

Le Gouvernement a rapidement ressorti ce que j’appelle le kit de survie économique, ou aussi le kit « gilets jaunes », pour soutenir les entreprises avec des reports de charges ou du cautionnement de besoins de trésorerie.

Mais, au-delà de ces mesures utiles, il faudra cette fois plus et, surtout, tout de suite.

Il faut suivre chacune des entreprises individuellement, car il est à craindre qu’elles ne disposent plus maintenant de la résilience nécessaire pour absorber ce nouveau choc, le troisième en deux ans. Ainsi, c’est à un véritable effondrement immédiat auquel nous assistons. Certaines entreprises m’ont indiqué, ce soir, que leur chiffre d’affaires allait baisser de 70 % sur les deux prochains mois.

Au-delà des annonces de votre collègue Bruno Le Maire, monsieur le ministre, quel dispositif d’accompagnement supplémentaire, immédiat et dans la durée, comptez-vous mettre en place pour éviter une épidémie de dépôts de bilan ?

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