Intervention de Olivier Véran

Réunion du 4 mars 2020 à 21h45
Débat sur les mesures de santé publique prises face aux risques d'une épidémie de coronavirus covid-19 en france — Débat interactif

Olivier Véran :

Monsieur le sénateur, votre question – je crois que c’est la dernière, ce soir – me permet de saluer le rôle essentiel des pharmaciens, notamment des pharmaciens d’officine, dans la lutte contre l’extension du virus.

Je me suis entretenu avec Mme Carine Wolf, la présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, voilà quelques jours. Comme je le lui ai expliqué, nous avons besoin de l’aide des pharmaciens. Nous avons besoin que les pharmacies d’officine distribuent des masques pour les professionnels de santé sur tout le territoire, ainsi que pour les personnes fragiles, qu’elles proposent des gels hydroalcooliques à des prix raisonnables, qui n’augmenteraient pas au motif qu’il en manquerait çà et là. Mme Wolf m’a immédiatement confirmé qu’elle était prête à nous aider, et je remercie l’ensemble des pharmaciens, grâce à qui cette distribution est possible.

Vous m’interrogez tout particulièrement sur les solutions hydroalcooliques.

Ces solutions vont-elles venir à manquer ? Sachez que le premier producteur au monde de ces solutions est présent sur notre territoire. En outre, ce n’est pas parce qu’un nombre important de Français est allé acheter d’un coup un produit – ce que je ne critique pas, c’est un réflexe compréhensible –, avec des conséquences sur les stocks périphériques, qu’on en manquerait au niveau des productions centrales. Nous sommes en train de faire le point précis sur cette question.

S’agissant de la possibilité de préparer ces solutions hydroalcooliques en pharmacie, je ne suis pas le ministre qui dit « non » par principe ! Il n’y a aucune raison de refuser a priori une main tendue, une solution offerte, surtout dans la situation que nous traversons.

Je ne peux pas vous dire, aujourd’hui, si cette proposition est réaliste, envisageable ou si elle sera retenue. Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que j’ai déjà demandé à mes équipes, au ministère, d’étudier sa faisabilité. Nous avons ainsi contacté la fédération représentant les fabricants français, selon laquelle 2 millions de doses de gel hydroalcoolique peuvent être produites par jour, dans des délais extrêmement courts. C’est énorme !

Une instruction de cette question est donc nécessaire. Nous l’avons engagée et je souhaite qu’elle soit menée à terme le plus rapidement possible. Si la solution que vous préconisez est opérationnelle, si elle permet d’améliorer l’hygiène des mains et de réduire la circulation du virus, on le fera !

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