Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, depuis lundi minuit, les vols entre l’Hexagone et l’outre-mer sont interdits, sauf dérogations exceptionnelles.
Les outre-mer ne sont pas épargnés par cette pandémie : plus de 330 cas confirmés de coronavirus sont à ce jour diagnostiqués, qui s’ajoutent parfois, comme c’est le cas à Mayotte et à La Réunion, à ceux liés à l’épidémie de dengue, d’une exceptionnelle ampleur. Ce nombre est certainement sous-estimé.
Si ces territoires sont en apparence moins touchés, leur situation sanitaire compliquée, liée à leur insularité, leur isolement et leur éloignement, mais surtout à la faible capacité d’accueil des malades, fait unanimement craindre une explosion du nombre de contaminations. Mon département, qui a connu son premier cas le 14 mars, en compte aujourd’hui trente-cinq.
Vous connaissez la faiblesse du système de santé à Mayotte. Malgré le travail considérable des professionnels soignants, que je tiens ici à remercier chaleureusement, l’hôpital, déjà saturé, ne compte que seize lits de réanimation et seuls vingt-huit médecins libéraux exercent sur ce territoire, pour une population officielle de 257 000 habitants, mais qui s’élève probablement au double en raison de l’immigration clandestine.
Une grande partie de la population vit dans des conditions de précarité et de promiscuité propices à l’expansion de cette épidémie.
Sur place, les gestes barrières et de confinement ne sont pas bien respectés, souvent par impossibilité. Comment faire autrement lorsque l’on vit à plusieurs dans une habitation traditionnelle sans accès aux sanitaires ? Mais à ceux qui peuvent respecter ces règles et qui agissent par insouciance, je le redis : ne prenez pas ce virus à la légère, ne croyez pas que le climat ralentira sa progression et restez chez vous pour protéger vos familles !
Hier, par audioconférence, le préfet et les élus de Mayotte, tous très mobilisés, ont fait le point.
Monsieur le ministre, hormis les mesures sur les transports aériens, pourriez-vous nous dire quelles sont les dispositions prises par le Gouvernement pour aider les territoires ultramarins, particulièrement vulnérables, à faire face à cette pandémie ?