Cela fait désormais quatre semaines que des mesures de confinement drastiques sont en vigueur en France. Ces mesures, qui s'imposent pour contenir la catastrophe sanitaire et protéger nos concitoyens, vont se prolonger.
D'un point de vue économique, elles se traduisent par une chute brutale de l'activité, avec des secteurs entiers mis à l'arrêt. La Banque de France a ainsi estimé qu'un mois de confinement représentait une perte de produit intérieur brut (PIB) annuel de 3 %. Nous avons organisé hier un échange avec plusieurs économistes pour apprécier la portée du choc auquel nous faisons face et envisager les réponses adéquates. Si le Gouvernement évalue la chute du PIB à hauteur de 6 % en 2020, d'autres analyses tablent sur un recul de l'activité à deux chiffres.
Pour contenir les conséquences immédiates sur notre tissu économique et limiter les effets durables sur notre capacité de production, des mesures ont rapidement été mises en oeuvre, d'abord sur le plan monétaire avec les décisions de la Banque centrale européenne (BCE), ensuite sur le plan budgétaire, avec le recours au dispositif de chômage partiel et des mesures de soutien à la trésorerie de nos entreprises. Nous constatons cependant des difficultés dans leur mise en oeuvre, en particulier pour l'octroi des prêts garantis, que certaines entreprises se voient refuser par les banques.
Ce sont autant de points que nous pourrons aborder ce matin, puisque nous avons le plaisir d'entendre, par visioconférence, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, et Frédéric Visnovsky, au titre de ses fonctions de médiateur national du crédit.
Je vous rappelle par ailleurs que notre audition est enregistrée, ouverte à la presse, et fera l'objet d'une publication sur le site internet du Sénat.
Monsieur le gouverneur, je vous laisse la parole afin que vous nous fassiez part de votre sentiment sur les conséquences économiques et financières de cette crise sanitaire.