Comme pour toute chose, il s'agit de trouver le juste dosage. Les banques sont aujourd'hui beaucoup plus solides qu'il y a dix ans grâce au renforcement de la réglementation. Je me souviens encore des débats sur Bâle III il y a quelques mois : aujourd'hui, tout le monde reconnaît que c'est un élément de force. Il existe des flexibilités et nous les avons utilisées - j'ai parlé du coussin contracyclique, mais il y a aussi le pilier 2, la possibilité de faire des reports d'échéance sans considérer qu'il s'agisse de prêts en défaut. L'ensemble des autorités, mondiales, européennes, françaises, se sont mobilisées très vite pour accorder ces flexibilités.
On nous a même adressé le reproche inverse d'avoir pris le risque d'affaiblir les banques, ou d'avoir accordé ces flexibilités parce qu'elles étaient en état de faiblesse. Non, nos banques sont en situation de force et peuvent utiliser ces réserves conjoncturelles. En revanche, nous n'irons pas jusqu'à des flexibilités structurelles qui fragiliseraient les banques ; ce serait comme priver un navire qui doit affronter le gros temps de sa quille ou de son gouvernail, si vous me permettez cette comparaison marine...
Pour conclure, je vous remercie de nous avoir auditionnés, Frédéric Visnovsky et moi-même. Nous sommes totalement mobilisés dans cette crise, à travers les missions que j'ai évoquées, mais aussi sur le terrain, avec le réseau des directeurs départementaux. Depuis début avril, nous avons lancé le site Covid-19 et économie, accessible depuis le site de la Banque de France.