Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, j’aborderai trois sujets.
Dans son allocution lundi soir, le Président de la République a reconnu que la pandémie avait révélé « des failles et des insuffisances ». On ne peut malheureusement que souscrire à son propos tant les failles et les insuffisances sont nombreuses. Elles vont bien au-delà de notre système de santé.
La crise s’est comportée comme un révélateur et les difficultés que rencontrent les personnes les plus fragiles nous ont sauté aux yeux. La situation dans les Ehpad a témoigné de notre très grande difficulté à protéger nos aînés.
La crise a montré de façon criante l’écueil que constitue pour la personne handicapée l’accès aux soins. Ce n’est pas simple en temps normal ; c’est devenu presque impossible en temps de crise.
La fermeture des internats pour enfants en situation de handicap a conduit au retour d’enfants au domicile de leurs parents, entraînant pour ces derniers une situation délicate. Là encore, la crise a mis le doigt sur le manque de moyens d’accompagnement que connaissent trop souvent les proches aidants.
Nous pourrions également évoquer les difficultés grandissantes des Français les plus pauvres, des mères isolées, des travailleurs précaires, des mal-logés….
Monsieur le ministre, si le confinement n’est pas toujours facile à vivre pour les Français, il l’est encore moins pour les plus fragiles d’entre eux. De ce point de vue, la pandémie aura joué un rôle de révélateur implacable. Quelles leçons vis-à-vis des plus fragiles comptez-vous tirer de cette situation ?
Dans son allocution, le Président de la République a vanté, ce qui est nouveau, les vertus du port du masque pour tous. Dont acte ! Il a indiqué que les masques seront distribués par les communes, mais il n’a pas été précis sur certains points. D’où viendront ces masques ? Qui les financera ? Les maires se posent déjà des questions.
Certaines communes ont pris les devants et ont commencé à acheter des masques, en priorité pour le personnel médical. Ne pensez-vous pas qu’il serait souhaitable qu’elles bénéficient pour ces achats d’un taux de TVA réduit ?
Enfin, monsieur le ministre, nous avons bien compris que le confinement est pour l’instant la seule véritable réponse que nous sommes en mesure d’opposer à la maladie. Cela met en grande difficulté les professionnels du tourisme. Les restaurants et les hôtels sont fermés. Comment, dès lors, accepter que les plateformes en ligne continuent de proposer à la location saisonnière des destinations de vacances ?