Je souhaite revenir sur l'organisation et la continuité des missions de sécurité.
Monsieur le ministre, vous avez précisé que 100 000 policiers et gendarmes étaient affectés, en moyenne, au suivi et à l'application stricte du confinement. C'est essentiel aujourd'hui pour préserver des vies. Pour autant, si je puis dire, la vie continue et, même si l'on entend tous les jours que la plupart des Français respectent le confinement, une petite minorité ne suit pas cette règle.
Quelles adaptations avez-vous mises en place pour garantir la continuité des missions de sécurité qui incombent à votre ministère ? Avez-vous instauré une priorisation de ces missions ? Sur le plan organisationnel, avez-vous procédé à certaines adaptations des services de police de proximité ? Des événements sont récemment survenus à Grigny ou à La Courneuve ; les rodéos ont repris dans des quartiers populaires.
Avez-vous pu organiser et maintenir ces missions de sécurité au quotidien pour que les habitants puissent continuer à vivre assez paisiblement ce confinement, qui est encore plus compliqué dans les quartiers populaires ?
Je souhaite vous interroger également sur les violences intrafamiliales et la maltraitance faite aux enfants. L'accueil dans les commissariats est-il maintenu ? Marlène Schiappa a annoncé la mise en place de points d'accueil dans les pharmacies, mais nous ne savons rien de la réalité de ce dispositif. Personne, pas même les préfets, ne peut aujourd'hui nous dire si les pharmacies sont volontaires pour soutenir, entendre et réorienter les femmes qui subiraient des violences. Quid des centres commerciaux ? Il s'agit là d'un sujet de préoccupation et d'inquiétude pour de nombreux maires. On nous dit qu'il y aurait moins d'appels, mais qu'est-ce que cela signifie ? On sollicite les voisins pour dénoncer ce qu'ils pourraient entendre.
Lors de votre audition à l'Assemblée nationale, vous avez indiqué que le confinement, s'il se traduit par une baisse globale de la délinquance, pourrait cependant entraîner de nouveaux risques en matière de sécurité intérieure. Vous craignez en particulier un renforcement du communautarisme. Une commission d'enquête a d'ailleurs été mise en place au Sénat sur ce sujet. Avez-vous organisé avec vos services un suivi de ces phénomènes de repli sur soi ?
Vous avez également évoqué les groupes d'ultra-droite et d'ultra-gauche, qui sont très actifs sur les réseaux sociaux et qui pourraient, à la sortie du confinement, poser problème. Suivez-vous ces phénomènes ? Sur ces problématiques que sont le renforcement du communautarisme et les milieux activistes, pouvez-vous nous rassurer ?