Intervention de Philippe Adnot

Réunion du 21 avril 2020 à 14h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — Discussion générale

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, sans surprise, je vais voter les crédits du deuxième PLFR. Ne vous y trompez pas, messieurs les ministres, il s’agit de faire en sorte que vous disposiez des moyens financiers pour répondre aux trois défis que cette situation exceptionnelle nous impose : le défi sanitaire, le défi économique et le défi sociétal.

Le défi sanitaire est loin d’être gagné et si, dans cette période, il n’est pas question d’entrer en polémique, il faudra bien faire un jour le bilan de vos décisions. Je pense notamment aux tests. Tous les pays qui ont maîtrisé au mieux leur situation ont eu une politique massive de tests. En France, il semblerait que l’on s’interroge encore sur lequel choisir… Tous les retards de décision auront un coût humain et financier, et le Gouvernement en est responsable puisque nous lui en donnons les moyens.

En matière économique, là aussi, nous sommes d’accord pour que vous puissiez disposer des marges de manœuvre nécessaires, mais nous devrons comparer l’utilisation de ces moyens avec la pratique de nos voisins. Force est de constater, par exemple, que nous consacrerons trois fois plus de moyens au chômage partiel que l’Allemagne, qui, elle, disposera de sept fois plus de moyens pour le soutien aux entreprises. Surtout, les prises de participation financière de l’État sont de 100 milliards d’euros en Allemagne, contre 20 milliards d’euros en France.

On voit bien qu’une chose est de disposer de moyens financiers, une autre est la mise en œuvre des stratégies. Aujourd’hui, nous avons la responsabilité de vous donner les moyens d’une politique forte. Vous serez responsables de la qualité de sa mise en œuvre. Les Français ont de plus en plus de mal à se tenir confinés. L’espoir d’un rebond fort peut les aider à tenir, mais ne nous y trompons pas : si la problématique de la santé est prioritaire, les dégâts sociétaux consécutifs à une économie chancelante pourraient être considérables. Les Français sont nombreux à s’interroger sur les effets de la valse des milliards. Ceux qui pensent que cela n’aura pas de conséquence se trompent. Demain plus que jamais, nous aurons besoin de citoyens forts, entreprenants, responsables et n’attendant pas tout de l’État.

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