Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 22 avril 2020 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — Articles additionnels après l'article 1er bis

Olivier Dussopt :

Nous avons deux difficultés avec les amendements défendus par le sénateur Segouin et par le rapporteur général.

Première difficulté : le plafond, qui est fixé à 5 000 euros, permet de couvrir, si vous me passez cette expression, 95 % des salariés réalisant des heures supplémentaires. Au vu du revenu moyen des salariés concernés, les 5 % qui ne sont pas couverts ne sont pas nécessairement parmi les plus fragiles.

La deuxième difficulté tient à la proposition qui est faite d’exonérer les heures supplémentaires de cotisations patronales, alors que nous mettons déjà en œuvre un dispositif qui les exonère de cotisations salariales et d’impôts jusqu’à 5 000 euros. Cette proposition ne nous paraît pas opportune. Nous considérons en effet que les entreprises qui réalisent des heures supplémentaires en cette période de crise ne sont pas celles qui rencontrent le plus de difficultés en termes d’activité et de chiffre d’affaires, puisqu’elles ont besoin de faire travailler leurs salariés plus longtemps.

Par ailleurs, si nous devons réfléchir sur des dispositifs visant à encourager la reprise de l’activité, cette réflexion nous paraît davantage relever du travail qui devra être effectué ultérieurement, passé la période de crise proprement dite, autour de la relance et du soutien.

Telles sont les deux raisons pour lesquelles le Gouvernement sollicite, comme ce fut le cas à l’Assemblée nationale, le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis sera défavorable.

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