Intervention de Xavier Iacovelli

Réunion du 22 avril 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique menée en faveur de la protection de l'enfance

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de la protection de l’enfance.

Au moment où une crise sanitaire inédite frappe notre pays, entraînant ainsi le confinement de la population, nos pensées vont tout particulièrement aux plus vulnérables : nos enfants.

Les chiffres, nous les connaissons : 130 000 filles et 35 000 garçons subissent des viols ou des tentatives de viols chaque année, en majorité incestueux ; 140 000 enfants sont exposés à des violences conjugales.

Ces violences, elles ne s’arrêtent pas subitement durant le confinement. Au contraire, les risques sont décuplés par l’impossibilité pour l’enfant de trouver refuge durant la journée : à l’école, au sport ou chez des camarades de classe. Ces rares moments de répit, où l’enfant peut parler et échapper, ne serait-ce qu’un instant, aux violences qu’il subit, s’effacent, laissant place à la solitude la plus totale.

Je pense également à ces milliers d’enfants suivis dans le cadre d’une action éducative en milieu ouvert et qui se retrouvent aujourd’hui vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec leurs parents, malgré les tensions qui peuvent exister au sein des familles.

Je pense aux travailleurs sociaux, qui, malgré leur dévouement le plus total, peinent à assurer leurs missions dans un contexte de crise sanitaire qui bouleverse nos modes de déplacement, et qui subissent depuis trop longtemps les coupes budgétaires dans un grand nombre de départements ; ces mêmes départements qui, de manière unilatérale et contre l’avis du juge, n’assurent plus les visites médiatisées et qui rompent totalement les liens entre les parents et les enfants depuis près d’un mois et demi ; ces mêmes départements qui, au début du confinement, ont renvoyé certains enfants dans leur famille malgré les risques encourus. Je vous le dis, car cette situation dramatique s’observe chez moi, dans les Hauts-de-Seine.

Je pense enfin à ces milliers de jeunes isolés, hébergés dans des hôtels sociaux et dont les moyens matériels insuffisants ne permettent pas de suivre leurs enseignements au même titre que les autres jeunes.

Face à cette situation, le Gouvernement, les associations et la société dans son ensemble se mobilisent.

Monsieur le secrétaire d’État, vous avez multiplié les canaux permettant une meilleure détection des violences : je pense à l’adaptation du 119, permettant ainsi les signalements en ligne, à l’augmentation du nombre d’écoutants, grâce notamment au soutien des associations, et à l’élargissement du 114 pour les violences intrafamiliales.

À cela vient s’ajouter la mobilisation des associations, des organisations non gouvernementales (ONG) et des collectifs d’anciens enfants placés qui luttent contre les violences et soutiennent les enfants en danger.

Malgré tout, le confinement aura une fois de plus démontré le dysfonctionnement dramatique qui existe au sein de l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans nos territoires et la disparité d’un département à l’autre.

Ma question est simple, monsieur le secrétaire d’État :…

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