La séance, suspendue à treize heures vingt-cinq, est reprise à quinze heures, sous la présidence de M. Gérard Larcher.
La séance est reprise.
M. le président. Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, je l’ai annoncé la semaine passée, c’est avec émotion que nous avons appris la disparition, le 7 avril, de notre ancien collègue Christian Bonnet.
Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que M. le Premier ministre et Mmes et MM. les ministres, se lèvent.
Profondément ancré dans son département du Morbihan, Christian Bonnet a exercé avec une exceptionnelle longévité ses mandats locaux, en restant quarante-trois ans conseiller général du canton de Belle-Île et trente-deux ans maire de Carnac – tout un symbole de solidité bretonne !
Élu à huit reprises député du Morbihan, il a siégé au total dix-huit années sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Christian Bonnet participa aussi au Gouvernement pendant près d’une dizaine d’années comme secrétaire d’État au logement d’abord, puis ministre de l’agriculture et ensuite ministre de l’intérieur.
En 1983, il fit le choix de rejoindre le Sénat ; il ne le quitta qu’au moment de son retrait de la vie publique en 2001. Au cours de ses deux mandats sénatoriaux, il fut une véritable référence au sein de la commission des lois. Il y fut le rapporteur incontournable de tous les textes concernant les questions électorales – sujet d’actualité – et la transparence financière de la vie politique.
Fervent défenseur du bicamérisme, il laissera à chacun le souvenir d’un serviteur de l’État rigoureux et exigeant et d’un grand parlementaire – je peux en témoigner personnellement.
Au nom du Sénat, je souhaite exprimer notre sympathie attristée et notre profonde compassion à sa famille et à ses proches. Il siégeait au sein du groupe Les Indépendants, ce qui était la marque de son tempérament et de son caractère.
Je vous propose d’observer un moment de recueillement.
Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que M. le Premier ministre et Mmes et MM. les ministres, observent un moment de recueillement.
L’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Gouvernement sous le format adapté et restreint déjà mis en place, mais élargi depuis cette semaine.
Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, dans la mesure où nous siégeons en plus grand nombre, je vous rappelle la nécessité de bien respecter les indications données en matière de distances de sécurité et d’entrées et de sorties de l’hémicycle. Les membres du Gouvernement sont responsables des distances qu’ils observent entre eux, séparation des pouvoirs oblige.
Sourires.
Je rappelle également que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet.
La parole est à M. Guillaume Gontard, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.
Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail.
Madame la ministre, depuis le début de la crise sanitaire, les personnels de santé, les caissiers, les livreurs, les éboueurs, les agriculteurs, les postiers et tant d’autres exposent chaque jour leur santé pour assurer les fonctions vitales du pays.
Alors que leur sécurité sanitaire est loin d’être toujours assurée, vous appelez à la reprise de l’activité non essentielle. Mais avec quelles garanties sanitaires ? Les masques sont-ils arrivés en quantité suffisante ? Les entreprises sont-elles prêtes à s’organiser face à un risque biologique invisible ? Quel accompagnement l’État prévoit-il ? Repenser l’organisation du travail, comme la justice l’a rappelé à Amazon, est une nécessité impérative.
Dans ce contexte, l’inspection du travail est indispensable pour accompagner les entreprises et garantir la sécurité sanitaire des travailleurs.
Pourtant, au lieu de donner aux inspecteurs les moyens d’exercer leurs missions, vous entravez honteusement leur action. En effet, la direction générale du travail (DGT) exige désormais des inspecteurs qu’ils fassent valider par leur hiérarchie toute visite en entreprise ou toute saisine du juge des référés, une disposition contraire à la convention n° 81 de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui assure l’autonomie de leur action.
Pire encore, le directeur des ressources humaines de votre ministère a suspendu l’inspecteur Anthony Smith. Sa « faute » ? Exiger d’une entreprise d’aide à domicile, après une alerte des représentants du personnel, qu’elle fournisse des masques pour protéger salariés comme usagers – un comble ! Ces pressions inacceptables font l’objet d’une plainte – légitime – contre la France transmise par quatre syndicats au Bureau international du travail.
Madame la ministre, nous vous demandons d’abroger les ordres illégaux de la DGT, d’abandonner les sanctions et menaces qui pèsent sur les inspecteurs du travail et de leur fournir les moyens juridiques et matériels de travailler en sécurité. Ce sont des prérequis impératifs à la reprise de l’activité. À défaut, vous faites prendre aux salariés de sérieux risques sanitaires et psychosociaux.
Monsieur le sénateur Guillaume Gontard, je souhaite tout d’abord vous remercier de mettre en lumière l’action de l’inspection du travail. Je voudrais saluer, à cette occasion, le travail remarquable réalisé par mon administration sur le plan national et local, par le biais des Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et de leurs unités départementales, tant pour le financement du chômage partiel, qui protège aujourd’hui dans notre pays dix millions de salariés, que pour la protection de la santé au travail – c’est le rôle, majeur, vous l’avez rappelé, que joue l’inspection du travail.
Le 17 mars, la direction générale du travail, qui est l’autorité centrale de l’inspection du travail conformément aux règles de l’OIT, a donné des instructions pour assurer la protection des travailleurs comme des inspecteurs lors des contrôles liés à la sécurité et à la santé au travail.
C’est dans ce contexte qu’une discussion préalable entre les inspecteurs et leur autorité est prévue. Cette discussion permet de vérifier que le contrôle peut se dérouler sur place sans danger ; à défaut, le contrôle peut avoir lieu sur pièces. Par ailleurs, de nombreuses mesures ont été adoptées pour mettre en place les gestes barrières et pour favoriser l’utilisation des véhicules par une seule personne. Enfin, 60 000 masques ont été fournis au ministère du travail ; ils doivent notamment permettre aux inspecteurs du travail de réaliser leurs contrôles en toute sécurité, là où ils sont nécessaires.
Le ministère du travail n’entrave jamais des interventions ni ne les interdit. L’Organisation internationale du travail est claire : l’inspection n’est pas une addition d’agents, elle s’intègre dans un système global qui doit protéger les salariés et conseiller les entreprises. C’est bien dans ce cadre que l’inspection du travail fonctionne.
Vous m’interrogez aussi sur un cas particulier. La direction générale du travail a suspendu de ses fonctions à titre conservatoire un inspecteur du travail de la Marne, qui avait enfreint à plusieurs reprises et de façon délibérée et grave les instructions de l’autorité centrale. Il avait enjoint à des employeurs des conditions de maintien d’activité contraires aux prescriptions des autorités sanitaires, il était intervenu hors de sa compétence et il avait eu des pratiques internes non déontologiques par rapport aux instructions. Une procédure disciplinaire est en cours et cet agent pourra, tout en conservant son traitement comme cela est prévu par notre droit, défendre sa position et présenter ses arguments.
Le service public est attendu dans les entreprises par les salariés comme par les employeurs et, plus que jamais, il doit être irréprochable.
M. Guillaume Gontard . Je vous ai bien écoutée, madame la ministre, mais vous ne m’avez pas répondu : allez-vous lever les sanctions prises à l’encontre d’Anthony Smith ? Allez-vous cesser les pressions qui sont exercées sur les inspecteurs du travail ? En un mot, laissez les inspecteurs du travail remplir leurs missions conformément au droit international et au code du travail ! C’est tout ce que nous vous demandons et nous le faisons pour le bien et la santé des travailleurs et des travailleuses.
M. Patrice Joly applaudit.
M. le président. La parole est à Mme Sylvie Robert, pour le groupe socialiste et républicain.
Applaudissements sur les travées du groupe SOCR.
Ma question s’adresse à M. le ministre de la culture.
Monsieur le ministre, le rideau est tombé sur tous les lieux et manifestations culturels, et personne ne sait aujourd’hui quand il va se relever. La culture est en danger. Beaucoup de ses artistes, intermittents, techniciens et auteurs ainsi que les structures qui les emploient sont déjà en mode survie.
Pourtant, la culture ne s’est jamais révélée aussi essentielle que dans cette période de confinement : au travers de leurs créations numériques et grâce à la qualité de notre audiovisuel public, les créateurs nous enchantent quotidiennement et nous aident à résister. Mais l’été sera sûrement silencieux et l’automne s’annonce très périlleux, car incertain.
Si le secteur culturel a pu bénéficier des dispositifs d’aide – c’est important, même s’ils sont parfois inadaptés et insuffisants –, il a besoin de visibilité dès aujourd’hui pour construire les programmations de demain, pour limiter les pertes déjà énormes qu’il subit et pour anticiper et agir dans un cadre réglementaire clair et précis.
Ce n’est pas en annonçant que des « petits » festivals – d’ailleurs, qu’est-ce qu’un « petit » festival ? – pourraient avoir lieu après le 11 mai que vous rassurez les acteurs, les organisateurs, mais aussi les collectivités territoriales, lesquelles sont depuis le début en première ligne et ne demandent qu’à être associées.
Parce que nous savons que ce secteur est fragile et lié à un écosystème global, parce qu’il est essentiel à nos vies et parce que nous aurons toujours besoin des artistes – et peut-être plus encore demain –, je vous pose la question : à quand un plan d’urgence concerté avec les collectivités territoriales et les acteurs culturels ? Monsieur le ministre, demain ne peut attendre !
Applaudissements sur les travées du groupe SOCR. – M. Julien Bargeton applaudit également.
Madame la sénatrice, vous avez raison : le secteur de la culture est particulièrement touché par cette crise. C’est évidemment dramatique, d’un point de vue tant économique et social que sociétal et psychologique. Je pense à tous les artistes et à toutes celles et tous ceux qui travaillent dans le secteur culturel, qui voient les spectacles annulés et remis ainsi en question le fruit d’un travail de plusieurs mois ou années. Les conséquences financières et psychologiques sont évidemment très importantes.
Depuis le début de cette crise, le ministère de la culture, en liaison avec les autres ministères et sous l’autorité du Premier ministre, a fait en sorte que tous les dispositifs transversaux puissent accompagner les secteurs de la culture. Nous avons veillé à ce que les intermittents, les auteurs, tous les acteurs de la culture bénéficient d’une manière ou d’une autre de ces dispositifs. Nous avons aussi veillé à ce que des dispositifs spécifiques d’urgence, tout de suite mobilisables au travers de nos opérateurs, soient mis en œuvre et accessibles pour celles et ceux qui en avaient le plus besoin.
Il reste évidemment du travail pour que personne ne soit écarté de ces aides d’urgence et pour accompagner le déconfinement, qui ne se déroulera de toute manière que progressivement. Nous devons tout autant accompagner le rebond, pour que demain les spectacles, les commerces culturels, les salles de cinéma, les tournages redémarrent.
Pour cela, nous aurons besoin de continuer à travailler ensemble, Gouvernement, collectivités territoriales, acteurs de la culture, parlementaires… Nous devons réussir ensemble ce rebond du monde de la culture. Lors de mon audition en visioconférence la semaine dernière par la commission de la culture du Sénat, je suis entré dans le détail, comme vous le savez, sur de nombreux sujets. Vous pouvez compter sur moi pour continuer ce dialogue avec le Sénat.
Les Français ont profondément besoin de la culture, ils l’ont démontré pendant le confinement et continueront de le faire après.
Mme Sylvie Robert . Monsieur le ministre, comme je vous le disais lors de l’audition à laquelle vous avez fait référence, les acteurs culturels et les collectivités territoriales ont besoin d’anticiper, de se projeter. Pour cela, il faut des règles précises. Certes, il va y avoir des modalités de sortie de confinement, mais, d’ores et déjà, nous avons besoin de protocoles, de règles, qui vont nous aider à construire la culture de demain, laquelle ne sera pas la même que celle d’hier. Notre modèle culturel est peut-être menacé ; faisons attention, monsieur le ministre !
Applaudissements sur les travées du groupe SOCR.
M. le président. La parole est à M. Jérôme Bignon, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants. – Mme Nadia Sollogoub applaudit également.
Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Monsieur le ministre, alors que le confinement semble produire ses premiers effets et autorise un optimisme prudent, les professionnels de santé s’alarment de la désertification de leurs cabinets. Le directeur de la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a observé un recul de 40 % à 50 % de la consommation de soins, aussi bien en médecine générale que dans différentes spécialités. Vous l’avez vous-même souligné récemment.
La filière cancérologie est particulièrement touchée. Dans la Somme, aucun dépistage de cancer du sein n’a été réalisé depuis le début du confinement. De nombreux patients renoncent à se rendre aux urgences par peur de la contagion. Le président des chirurgiens de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a observé une chute de 74 % des appendicectomies dans les établissements parisiens. Les victimes d’AVC ou d’infarctus, les malades du diabète et d’autres pathologies de longue durée comme les personnes atteintes de troubles psychiatriques voient leur état s’aggraver. De nombreux praticiens appellent à une réévaluation de l’urgence des soins déprogrammés
La rupture dans la continuité des soins est particulièrement dommageable pour les personnes âgées et/ou handicapées. Faute d’équipements de protection suffisants, les aides à domicile n’assurent plus les soins courants pour ces personnes. Dans les maternités, le dépistage néonatal réalisé au troisième jour après la naissance – il permet une prise en charge précoce de cinq maladies graves – est désorganisé faute de portage postal efficace. Des retards de vaccination sont aussi observés chez les nourrissons et les jeunes enfants.
Monsieur le ministre, une nouvelle vague de mortalité, différente, pourrait se dessiner. Pourriez-vous dresser un bilan de l’impact sanitaire du renoncement aux soins ?
Il existe par ailleurs un extraordinaire paradoxe, sur lequel j’aimerais connaître votre avis : nos compatriotes ne se soignent plus assez pour beaucoup de maux pourtant graves, mais ils se précipitent de façon déraisonnable, me semble-t-il, sur la nicotine à la moindre rumeur. Les personnes atteintes de diabète ou d’hypertension devraient se soigner, les vaccinations nécessaires devraient être réalisées, mais on préfère discuter de la nicotine… Y a-t-il un bénéfice à choisir ce nouveau sujet de conversation ?
Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants. – M. Pierre Louault et Mme Nadia Sollogoub applaudissent également.
Il est vrai, monsieur le sénateur Bignon, que nous sommes inquiets, parce qu’un certain nombre de Français semblent renoncer à des soins essentiels. Certains sont atteints de maladies chroniques ; d’autres ne sont pas malades, mais renoncent à des dépistages de cancers – cancer du sein, cancer colorectal. Des femmes enceintes n’ont pas forcément eu toutes les échographies obstétricales, dont elles doivent pourtant bénéficier. La vaccination diminue de manière inquiétante.
C’est pourquoi nous multiplions depuis plusieurs semaines les messages à la population. Aller consulter son médecin est un droit et constitue une dérogation absolue à l’obligation de rester chez soi. Par ailleurs, la télémédecine a été mise en place très tôt et très vite ; nous avons dépassé la semaine dernière le seuil du million de consultations ainsi réalisées. Cette solution peut aussi être proposée par les médecins, lorsqu’ils ne souhaitent pas que leur patient se déplace. Enfin, les présidents des syndicats de médecins m’ont dit promouvoir des démarches visant à contacter les patients, dont les professionnels sont sans nouvelles depuis un certain temps. Je vous remercie donc de votre salutaire rappel.
Vous m’avez également interrogé sur la nicotine. Une équipe de chercheurs français a effectivement écrit un article scientifique intéressant, qui fait état d’une étude observationnelle tendant à montrer qu’il y a moins de malades chez les personnes consommatrices de nicotine, en l’occurrence parmi les fumeurs, que dans le reste de la population.
Mais nous devons faire attention et vous avez raison de le souligner. Cette étude ne veut pas dire que le tabac protège. Au contraire, le tabac tue ! Plus de 70 000 morts bien réels par an sont dus au tabac dans notre pays.
Cette étude ouvre cependant une piste intéressante, parmi d’autres, pour la recherche clinique : comprendre les mécanismes biochimiques grâce auxquels la nicotine pourrait être un marqueur de résistance à cette maladie.
Mais j’attire vraiment l’attention de nos concitoyens, parce que nous ne disposons pas de toutes les réponses. Ils ont peur, ils sont inquiets, ils sont donc prompts, vous l’avez dit, à se précipiter sur toutes les informations qui sortent.
Des études cliniques menées dans des hôpitaux français par des équipes universitaires de très grand talent sont désormais en cours ; elles vont nous permettre de mieux comprendre et décrypter le fonctionnement du virus, en vue d’identifier dans quelles conditions la nicotine aurait des effets positifs chez un certain nombre de malades.
Il ne faut surtout pas pratiquer de l’automédication en la matière : si une personne se pose un patch de nicotine sans être fumeuse, elle va le sentir passer ! Vomissements, étourdissements, malaises, etc. Il faut vraiment faire très attention, parce que c’est un produit addictif.
Nous ne fermons cependant aucune porte en ce qui concerne les traitements contre cette maladie, y compris celle de la nicotine, d’autant que, je le répète, des études portées par des équipes de grand talent des hôpitaux français sont en cours.
Applaudissements sur les travées des groupes LaREM et Les Indépendants. – M. Pierre Louault applaudit également.
M. le président. La parole est à M. Alain Joyandet, pour le groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur, mais je voudrais auparavant aborder deux sujets.
Le premier concerne la situation des outre-mer. Pour notre collègue Michel Magras, le plan de sauvetage des entreprises devrait être adapté à la situation spécifique des outre-mer, parce que ses dispositions ne correspondent pas tout à fait à la structure des entreprises sur place. C’est également l’avis de la délégation sénatoriale aux outre-mer, dont Michel Magras est le président.
Le second sujet concerne les communes. Comme les entreprises, celles-ci perdent des recettes, qu’elles soient situées en métropole ou outre-mer. C’est notamment le cas pour les recettes liées à des activités commerciales – culture, piscine, etc. Or les collectivités doivent continuer de verser les salaires des personnes qui travaillent dans ces services et il n’existe pas de compensation pour le moment.
J’en viens maintenant à ma question ; elle concerne la sécurité.
Monsieur le ministre, les banlieues flambent de nouveau dans de nombreux endroits – Évreux, Bordeaux, Villeneuve-la-Garenne, Chanteloup-les-Vignes, etc. Nos forces de l’ordre sont mises en cause, quasiment attaquées. Pour ne pas faire de stigmatisation, nous sommes discrets sur ce sujet. Je prends un exemple concret : un homme de 30 ans condamné quatorze fois a attaqué les forces de l’ordre et celles-ci ont immédiatement été mises en cause. On a envie de dire : cela suffit ! Il serait nécessaire que l’ensemble de la représentation nationale réaffirme, une fois de plus, son soutien à nos forces de sécurité.
Dans cette crise sanitaire, nous apportons notre soutien, nous faisons bloc, mais il ne faut pas laisser se développer une crise dans nos banlieues, comme celle qui est survenue en 2005 – ce ne serait pas supportable. Il ne faut pas ajouter à la crise sanitaire une crise sécuritaire. Monsieur le ministre, qu’allez-vous faire ?
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Monsieur le sénateur Joyandet, vous avez raison : les règles du confinement doivent s’appliquer et être contrôlées de la même façon partout sur notre territoire, il n’y a pas de quartier dans lequel nos forces de sécurité intérieure n’interviendraient pas. C’est un principe qui doit tous nous rassembler.
Je le redis, parce que je veux mettre un terme à certains propos que j’entends parfois, même si ce n’était pas le sens de votre question : il n’est pas vrai de dire que nos forces de sécurité intérieure n’interviennent pas dans certains quartiers.
Je ne tiens pas de statistiques quartier par quartier, mais je vais prendre quelques exemples : à Marseille, les services dressent chaque soir 300 procès-verbaux pour infraction aux règles du confinement, dont les deux tiers dans les cités ; en Seine-Saint-Denis, trois opérations sont coordonnées chaque soir dans les cités sensibles avec l’appui de moyens aériens – 220 000 contrôles ont eu lieu, soit environ le double de la moyenne nationale, ils ont débouché sur 38 000 verbalisations.
Nous sommes donc bien présents dans les quartiers pour agir, pour contrôler et protéger la population. Il est vrai qu’à certains endroits des provocations ont lieu lors de ces interventions et que différents projectiles sont utilisés pour atteindre les forces de sécurité.
Depuis samedi soir, vous l’avez rappelé, des guets-apens ont été organisés la nuit. Nous les condamnons de la manière la plus ferme et nous réagissons immédiatement. La nuit dernière, une quinzaine de faits se sont déroulés sur le territoire national, douze personnes ont été interpellées – depuis le week-end dernier, vingt-huit personnes l’ont été.
M. Christophe Castaner, ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, n’ayez aucun doute ! Nous veillons au respect du confinement partout en France. Nos forces de sécurité sont parfois mises en cause, font l’objet de provocations. Nous leur devons protection – c’est ce que nous faisons – et nous devons sanctionner ces agissements de la façon la plus ferme possible.
Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.
M. le président. La parole est à M. Pierre Louault, pour le groupe Union Centriste.
Applaudissements sur les travées du groupe UC.
Ma question s’adresse à M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé.
Monsieur le ministre, je voudrais tout d’abord saluer le travail réalisé à l’occasion de cette crise par le Premier ministre, vous-même et l’ensemble du Gouvernement, ainsi que celui qui est effectué par l’ensemble des agents des agences régionales de santé (ARS) et du personnel soignant. Ce ne sont pas ces personnels qui sont en cause au travers de ma question, mais le système.
Comment expliquer que, deux mois après les expérimentations du professeur Raoult sur la chloroquine, on ne sache toujours rien sur l’efficacité de ce traitement, alors qu’une expérimentation massive aurait sans doute apporté des réponses depuis un mois ?
Comment expliquer qu’il a fallu attendre un mois avant de répondre aux propositions des laboratoires vétérinaires pour tester plus largement les porteurs du Covid-19 ? Quinze jours après la levée des barrières administratives, leurs capacités ne sont toujours pas utilisées.
Comment expliquer qu’on casse l’initiative locale, en faisant faire demi-tour à un convoi sanitaire au péril de la santé des malades, parce que la décision n’a pas été prise au bon endroit ?
Comment expliquer que les dentistes réclament toujours les protections qui leur sont nécessaires pour exercer ?
Comment faire confiance à un système qui, demain, devra répartir les masques entre tous les Français ? Qui va coordonner tout cela ?
Tous ces dysfonctionnements sont liés à la gestion bureaucratique d’une administration qui croule sous les lois, les règlements, les protocoles, lesquels sont complètement inadaptés à une gestion de crise. Monsieur le ministre, gérer une crise, c’est oublier les contraintes administratives. Que comptez-vous faire pour accélérer le fonctionnement de notre système administratif et médical, aujourd’hui dépassé ?
Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.
Monsieur le sénateur Louault, vous avez posé beaucoup de questions, je vais essayer de répondre à un maximum d’entre elles de manière très rapide.
Sachez d’abord que la France est le pays des études cliniques ! J’en ai cité une qui concernait la nicotine. De nombreuses autres sont en cours, dont certaines sur l’hydroxychloroquine.
La France n’est pas le seul pays à expérimenter cette molécule ; les États-Unis et d’autres pays européens le font également. Je vous invite à lire les dernières publications validées à ce sujet : elles ne sont pas du tout en faveur – hélas ! – de l’utilisation en pratique courante de ce traitement en mono ou en bithérapie associé à l’azithromycine. Néanmoins, des études continuent dans les hôpitaux sur l’ensemble du territoire national et nous aurons aussi des réponses issues d’études françaises. En tout cas, la publication américaine d’hier doit nous inviter à beaucoup de prudence.
La question est de savoir non pas si c’est « le » protocole du docteur Raoult, mais d’étudier un médicament pour savoir s’il est efficace ou non.
Je vous assure en tout cas qu’un protocole d’étude clinique répond à des règles universelles pour que ses résultats soient publiés dans une revue scientifique internationale. En l’occurrence, si vous pouvez me citer une publication ainsi validée qui permettrait d’étendre la prescription d’un médicament au Covid-19, j’en serai ravi ! Un ministre de la santé ne peut que souhaiter la découverte d’un traitement efficace, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui – c’est aussi mon rôle de le dire.
En ce qui concerne les laboratoires vétérinaires, ils se sont proposés et ils ont bien été mobilisés. Je peux vous dire que passer de la médecine vétérinaire à la médecine humaine est une première dans notre pays. Nous avons pu le faire grâce à la mobilisation des ARS et des préfets notamment.
Sur les évacuations sanitaires, je ne voudrais pas qu’on retienne le seul exemple d’un bus qui emportait des malades d’un hôpital à un autre sans prévenir les autorités de santé. Je voudrais qu’on retienne que notre pays a réussi à procéder par train, avion et hélicoptère à 644 évacuations sanitaires ; nous sommes le seul pays au monde à avoir fait cela. C’est une fierté française !
Protestations sur les travées des groupes CRCE, SOCR et Les Républicains.
J’ajoute, en ce qui concerne les ARS, qu’elles ont payé un lourd tribut : plusieurs de leurs agents sont morts durant cette épidémie. Les agents ont continué de travailler, alors qu’ils étaient parfois malades. Tout système est bien évidemment perfectible et je pourrais écrire tout un roman sur les difficultés et les lourdeurs logistiques et administratives que connaît notre pays. D’autres les connaissent également.
Permettez-moi de rendre hommage au grand talent des agents des ARS !
En ce qui concerne les dentistes, ils auront 150 000 masques FFP2 supplémentaires. Je le leur ai écrit hier.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée par votre question, monsieur le sénateur, pour les remercier de s’être organisés sur l’ensemble du territoire pour répondre aux urgences.
Monsieur le ministre, sachez que c’est un vétérinaire qui, au XIXe siècle, a mis au point le charbon bactéridien…
La parole est à M. Pierre Louault, pour la réplique.
M. Pierre Louault. Monsieur le ministre, le 11 mai, on va passer d’une guerre de tranchées à une guerre d’actions. Il va falloir être prêt, et je ne suis pas sûr que ce soit le cas à cette date.
Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains. – M. Vincent Delahaye applaudit également.
La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour le groupe La République En Marche.
Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de la protection de l’enfance.
Au moment où une crise sanitaire inédite frappe notre pays, entraînant ainsi le confinement de la population, nos pensées vont tout particulièrement aux plus vulnérables : nos enfants.
Les chiffres, nous les connaissons : 130 000 filles et 35 000 garçons subissent des viols ou des tentatives de viols chaque année, en majorité incestueux ; 140 000 enfants sont exposés à des violences conjugales.
Ces violences, elles ne s’arrêtent pas subitement durant le confinement. Au contraire, les risques sont décuplés par l’impossibilité pour l’enfant de trouver refuge durant la journée : à l’école, au sport ou chez des camarades de classe. Ces rares moments de répit, où l’enfant peut parler et échapper, ne serait-ce qu’un instant, aux violences qu’il subit, s’effacent, laissant place à la solitude la plus totale.
Je pense également à ces milliers d’enfants suivis dans le cadre d’une action éducative en milieu ouvert et qui se retrouvent aujourd’hui vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec leurs parents, malgré les tensions qui peuvent exister au sein des familles.
Je pense aux travailleurs sociaux, qui, malgré leur dévouement le plus total, peinent à assurer leurs missions dans un contexte de crise sanitaire qui bouleverse nos modes de déplacement, et qui subissent depuis trop longtemps les coupes budgétaires dans un grand nombre de départements ; ces mêmes départements qui, de manière unilatérale et contre l’avis du juge, n’assurent plus les visites médiatisées et qui rompent totalement les liens entre les parents et les enfants depuis près d’un mois et demi ; ces mêmes départements qui, au début du confinement, ont renvoyé certains enfants dans leur famille malgré les risques encourus. Je vous le dis, car cette situation dramatique s’observe chez moi, dans les Hauts-de-Seine.
Je pense enfin à ces milliers de jeunes isolés, hébergés dans des hôtels sociaux et dont les moyens matériels insuffisants ne permettent pas de suivre leurs enseignements au même titre que les autres jeunes.
Face à cette situation, le Gouvernement, les associations et la société dans son ensemble se mobilisent.
Monsieur le secrétaire d’État, vous avez multiplié les canaux permettant une meilleure détection des violences : je pense à l’adaptation du 119, permettant ainsi les signalements en ligne, à l’augmentation du nombre d’écoutants, grâce notamment au soutien des associations, et à l’élargissement du 114 pour les violences intrafamiliales.
À cela vient s’ajouter la mobilisation des associations, des organisations non gouvernementales (ONG) et des collectifs d’anciens enfants placés qui luttent contre les violences et soutiennent les enfants en danger.
Malgré tout, le confinement aura une fois de plus démontré le dysfonctionnement dramatique qui existe au sein de l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans nos territoires et la disparité d’un département à l’autre.
Ma question est simple, monsieur le secrétaire d’État :…
… quelles mesures seront prises pour protéger davantage les enfants des maltraitances et soutenir les parents qui, souvent pour des raisons sociales et économiques, peinent à jouer pleinement leur rôle ?
La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre des solidarités et de la santé.
Monsieur le sénateur, +89 %, c’est l’augmentation du nombre d’appels au 119 la semaine dernière. La famille, qui est ce lieu de protection, d’amour et d’épanouissement pour l’enfant, est aussi un lieu de maltraitance, de violences.
Une augmentation de 89 %, cela ne nous surprend pas. C’est le signe de l’augmentation des violences pendant cette période de confinement, mais je veux y voir aussi le baromètre de notre vigilance accrue pour chacun d’entre nous.
Deux autres chiffres vont dans ce sens. En effet, la semaine dernière, le nombre d’appels passés par les voisins a augmenté de 84 %, et le nombre d’appels passés par des camarades a doublé, soit une augmentation de 100 %.
Le formulaire en ligne que nous avons mis en place sur allo119.gouv.fr recueille chaque semaine plus de 200 saisines.
Tout cela fonctionne, y compris les campagnes de communication que nous avons lancées auprès des Français ; mais encore faut-il que ces appels ne restent pas sans réponse.
Comme vous l’avez évoqué, nous avons augmenté de 25 % le temps d’écoute au sein du 119. Je veux à cette occasion remercier ces héros du quotidien que sont les écoutants de ce numéro d’urgence, à côté des travailleurs sociaux – vous les avez mentionnés.
Dès le 21 mars dernier, encore la semaine dernière au travers d’un échange téléphonique avec Dominique Bussereau, et aujourd’hui même à l’occasion d’un courrier que je lui fais parvenir, j’ai saisi l’ensemble des départements afin qu’ils assurent la continuité et renforcent les effectifs des cellules de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes (CRIP). Cela facilitera le recueil de ces données et permettra aux travailleurs sociaux de mener des enquêtes au sein des familles où les enfants sont en danger.
Pour conclure, je soulignerai qu’il faut commencer à penser à l’après-confinement. Quels sont les effets psychologiques et les conséquences sur la santé mentale que ce confinement aura entraînés sur nos enfants ? Comment allons-nous détecter les violences qui auront eu cours pendant cette période de confinement ? C’est l’un des enjeux importants sur lequel nous commençons à travailler avec M. le ministre des solidarités et de la santé, en collaboration avec l’éducation nationale, qui aura notamment un grand rôle à jouer.
Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.
La parole est à M. Jean-Marc Gabouty, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.
Ma question s’adresse à Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. J’y associe mon collègue Raymond Vall et l’ensemble des membres du groupe RDSE.
Comme l’a très justement rappelé le Président de la République, et vous-même l’avez souligné, monsieur le Premier ministre, les collectivités locales représentent un maillon essentiel dans le dispositif de mise en œuvre des mesures nationales et d’accompagnement des populations face à la crise du coronavirus.
Les départements, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et les communes avec les services sociaux ou les centres communaux d’action sociale (CCAS) ont fait preuve d’une très grande réactivité dans des domaines comme le soutien aux familles en difficulté, le lien avec les populations fragiles, la livraison de repas à domicile ou de courses de produits de première nécessité, le contact régulier avec les personnes âgées ou isolées, ou encore l’acquisition et la distribution de masques.
Les régions, en plus de leur participation au fonds de solidarité, ont pour la plupart mis en place des dispositifs complémentaires d’aides aux entreprises avec parfois des possibilités de délégation par convention aux départements, aux EPCI ou aux communes, comme dans les Hauts-de France.
Cependant, beaucoup de petites structures, malgré leur éligibilité au fonds de solidarité, qui est indispensable, mais peut-être pas suffisant, seront confrontées pendant plusieurs mois à des difficultés récurrentes mettant en cause leur pérennité.
Les interlocuteurs les mieux placés pour accompagner sur le plan économique ces microentreprises, autoentrepreneurs, travailleurs indépendants, artisans ou commerçants, seuls ou avec un ou deux salariés, semblent être les collectivités de proximité, c’est-à-dire les départements, les EPCI et les communes, qui peuvent le mieux appréhender leurs besoins.
Toutefois, la législation ne leur permet pas aujourd’hui d’intervenir directement en soutien financier à ces petites entreprises sous la forme, par exemple, d’avances remboursables ou de prise en charge de loyers.
Peut-on envisager, avec bien sûr un encadrement législatif et réglementaire strict, d’assouplir, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, les textes qui régissent l’exercice de cette compétence économique d’aide directe aux très petites entreprises (TPE), quel que soit leur statut ?
Je suis persuadé que la réactivité dont font preuve les collectivités locales également dans ce domaine peut utilement venir compléter et amplifier les dispositifs que nous mettons en place au niveau national.
La parole est à Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
Monsieur le sénateur Jean-Marc Gabouty, je vous remercie d’abord d’avoir rappelé le rôle important des collectivités territoriales. Vous m’interrogez plus précisément sur la participation financière aux entreprises des territoires.
Comme vous le savez, c’est la région qui est compétente pour définir les aides, les régimes qui leur sont applicables, et pour attribuer les aides directes aux entreprises. Les établissements publics de coopération intercommunale peuvent adopter des dispositifs d’aide immobilière aux entreprises, il faut aussi le rappeler.
Par ailleurs, les EPCI peuvent participer au fonds mis en œuvre par les régions. Cette participation peut prendre la forme de différents mécanismes, à l’instar des fonds de résilience mis en œuvre par de nombreuses régions.
Les départements, en revanche, ne peuvent pas financer des aides aux entreprises, ni en mettant en place un fonds personnel ni en participant au fonds régional, sauf si ce fonds vise à financer les secteurs qui relèvent de la compétence du département – je pense par exemple à l’économie sociale et solidaire.
Cette règle, il faut nous y tenir. En effet, dans cette période compliquée, nous ne devons pas disperser nos forces. Vous avez d’ailleurs rappelé vous-même le rôle très important des départements dans l’exercice des compétences sociales, dont nous pensons tous qu’elles vont évidemment prendre de l’ampleur compte tenu de la situation que nous vivons aujourd’hui. Je pense à toutes les aides que vous avez citées en faveur de la politique de l’enfance, au financement des allocations de solidarité, au soutien aux personnes âgées, enfin à toutes les politiques sociales du département.
Par ailleurs, je rappelle que nous avons déjà admis des souplesses en permettant aux départements et aux autres collectivités de participer au fonds national, qui, je le redis, s’élève à 7 milliards d’euros, avec plus de 6 milliards d’euros de participation de l’État et 500 millions d’euros des régions.
Le Gouvernement encourage les communes, les EPCI et même les départements à participer à ce fonds national. Cette participation est évidemment très intéressante, parce qu’elle permet de coordonner nos forces. Je rappelle par ailleurs qu’à titre dérogatoire les collectivités qui participent à ce fonds national…
Mme Jacqueline Gourault, ministre. … voient leurs dépenses de concours inscrites en dépenses d’investissement.
Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.
La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, alors que l’allégement du confinement aura lieu dans dix-neuf jours, la dernière conférence de presse de M. le Premier ministre a apporté aux Français plus de questionnements que de réponses. Même si nous avons compris que le plan du Gouvernement était toujours en construction, la gravité de la situation et des enjeux impose de répondre rapidement à certaines questions clés.
Celle des masques est essentielle, d’abord parce que la plupart des Français veulent en porter pour protéger les autres, mais aussi pour l’impact psychologique de leur port. Comme l’a rappelé notre collègue Jean-François Rapin, on vit une épidémie et le masque conforte les gestes barrières.
Un géant français de la vente en ligne met en vente, avec votre accord, 60 millions de masques chirurgicaux pour les entreprises, alors que vous n’avez toujours pas répondu clairement aux pharmaciens, dont c’est pourtant le métier, qui vous interpellent pour savoir s’ils peuvent ou non vendre, à prix coûtant, des masques en tissu ou chirurgicaux, comme celui-ci.
Mme Catherine Procaccia exhibe un masque en tissu.
Pour les masques « grand public » promis par le Président, comment va s’effectuer cette distribution ? Si ce sont les collectivités qui en sont chargées, il faut leur dire comment se signaler, quand et auprès de qui elles peuvent passer commande, leur indiquer une date effective de livraison, mais aussi si c’est à elles de les payer. Devront-elles prioriser certaines populations dans leur distribution ? Bref, auront-elles rapidement des consignes claires ?
À trois semaines du déconfinement progressif, je relaye des questions simples de mes collègues : qui ? quand ? combien ? comment ?
Si les collectivités s’en sont mieux sorties que l’État jusqu’à maintenant, notamment dans leur stratégie d’approvisionnement en masques chirurgicaux ou alternatifs, elles ont dès aujourd’hui besoin d’informations claires pour préparer cette nouvelle phase, tout comme il faut leur répondre maintenant, et non le 11 mai, sur les transports scolaires, la restauration du midi, la désinfection des équipements ou la réouverture des lieux publics.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Madame la sénatrice Procaccia, je vous remercie de vos questions. Le Premier ministre, j’étais présent à ses côtés, a tenu dimanche une conférence de presse, au cours de laquelle il a apporté un certain nombre d’informations en entrant dans les détails. Il a notamment été question, je crois en transparence, de la question des masques – je dis bien « des » masques, car vous l’avez souligné vous-même –, et, pour être certain d’éviter toute confusion, je vais essayer de répondre du mieux possible à vos questions.
D’abord, il y a les masques « soignants », dédiés au personnel soignant. Ce sont les masques FFP2 et les masques chirurgicaux, pour lesquels nous avons passé des commandes massives en Chine et que nous produisons également en France : ils sont distribués gratuitement par les pharmacies, puisque l’État les leur livre gratuitement.
Cette distribution de masques, nous allons l’étendre progressivement aux personnes malades, aux personnes contact, ainsi qu’aux personnes dont l’état de santé les rend particulièrement vulnérables et sur prescription médicale. Ces masques continueront à être donnés aux patients à partir des stocks d’État : les choses sont très claires sur ce point.
Ensuite, les masques grand public ne sont pas des masques en tissu lambda, madame la sénatrice, et je ne voudrais surtout pas que nos concitoyens pensent - c’est là tout l’enjeu de la discussion – que ces masques peuvent être fabriqués à la maison, à partir d’un morceau de tissu, d’une écharpe ou d’un drap.
Les masques grand public
Mme Catherine Procaccia exhibe de nouveau un masque en tissu
Pour ces masques protecteurs, avec toutes les entreprises textiles partantes – plus de cent – dans cette aventure à l’échelle du pays, nous produisons des dizaines de millions de ces masques pour les rendre disponibles progressivement pour les Français qui en relèvent, et à terme, peut-être pour l’ensemble de la population. Soyons attentifs à ne pas commettre de confusion entre les différentes sortes de masques.
Les pharmaciens – j’ai répondu hier sur leur situation, mais je recommence volontiers – sont évidemment fondés à participer à cette distribution des masques – je l’ai dit, ils ont le monopole des masques soignants, mais aussi des masques grand public –, de même – pourquoi pas ? – que les grandes surfaces, de même que les entreprises, de même que les mairies. Vous avez raison de souligner que les maires sont un maillon essentiel dans les territoires, car ils ont vocation à participer à cet effort collectif de protection de la population.
Je vous remercie, monsieur le ministre, mais vous n’avez pas répondu à mes questions. Les collectivités doivent-elles passer commande ? Comme vont-elles avoir des masques ? Les pharmaciens n’ont, réglementairement, pas le droit pour l’instant de les vendre, même à prix coûtant et bien que certains puissent se procurer des masques chirurgicaux. Puisque Cdiscount s’en procure, eux aussi en sont capables !
Vous n’avez pas apporté de réponses à ces questions. À trois semaines du début du déconfinement, tous ceux qui veulent participer à l’effort ne savent pas comment faire !
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
La parole est à M. Patrice Joly, pour le groupe socialiste et républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SOCR.)
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le projet de loi de finances rectificative (PLFR), dont nous sommes en train de débattre, est un projet en trompe-l’œil. Les montants annoncés sont gonflés par rapport à la réalité des crédits nouvellement mobilisés : ils s’élèvent non pas à 110 milliards d’euros, comme l’affirme le Gouvernement, mais seulement à 42 milliards d’euros.
Si l’on entre dans le détail des dépenses, et même si elles répondent en partie aux besoins des entreprises, le compte n’y est pas pour les plus modestes. Ayez en tête, monsieur le secrétaire d’État, la crise des « gilets jaunes », qui a témoigné de la fracture sociale de notre pays ! Ayez en tête, monsieur le secrétaire d’État, l’augmentation de la pauvreté, identifiée par l’Insee en ce début d’année, et qui va s’aggraver brutalement avec les pertes d’emploi, le chômage partiel et la disparition de l’entreprise.
Beaucoup trop de nos concitoyens sont laissés sur le bas-côté : nos étudiants, nos intérimaires, nos retraités, mais aussi les acteurs culturels, les organismes de solidarité – la liste est longue… Le financement, essentiellement par le déficit et la dette, ne fait que renvoyer la charge à demain en la lissant. Il est urgent que les plus aisés, fortement avantagés depuis le début de ce quinquennat, prennent leur part à l’effort national.
Alors même que la crise oblige à requestionner les paradigmes libéraux, le dogmatisme conduit le Gouvernement à préférer l’appel aux dons à la justice fiscale, le marché à la planification, l’incitation à la régulation.
Ce PLFR ne permet pas, aujourd’hui, de définir de grandes orientations par rapport à l’après, notamment sur les politiques écologiques et environnementales, qui doivent pourtant constituer une réponse aux causes de cette épidémie.
Il nous faut renforcer nos services publics sanitaires, mais pas seulement, notre souveraineté sanitaire et alimentaire, mais pas seulement. Il nous faut inventer un nouveau modèle de mondialisation ; notre pays a besoin d’un nouveau modèle économique, social, écologique. Cela se prépare dès maintenant, avec le Parlement, bien sûr, et en particulier avec cette assemblée.
N’ayez pas peur du débat démocratique, car il est seul à permettre de trouver les réponses innovantes et partagées à une situation jusque-là inconnue ! N’ayez pas peur du débat sur la sécurité sociale, qui doit plus que jamais être préservée ! Mettez en discussion un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, même si rien ne vous y oblige.
Ma question au Gouvernement est simple : quand vous engagerez-vous dans ces débats ? Le groupe socialiste et républicain, quant à lui, y est prêt !
Monsieur le sénateur Joly, on peut avoir de nombreux débats pour savoir à quoi devra ressembler l’après et éventuellement à quoi ressemblait l’avant. Mais c’est à mon sens faire un mauvais procès au Gouvernement que de lui reprocher une insuffisante implication envers à la fois le tissu industriel français et les plus fragiles, compte tenu de la situation que nous connaissons, des actions mises en place, des montants engagés et de la puissance de ce qui a été déployé.
Si vous parlez à l’ensemble des bénéficiaires, notamment aux plus petites entreprises, les TPE-PME, au tissu industriel, aux bénéficiaires de l’ASS (allocation de solidarité spécifique), des APL (aides personnalisées au logement), du RSA (revenu de solidarité active), tous ceux-là vous diront que l’aide qui a été apportée est massive.
Je reviendrai sur quelques éléments relatifs au PLFR que vous évoquez.
S’agissant des plus fragiles, je rappelle que les bénéficiaires du RSA et de l’ASS percevront 150 euros par enfant et 400 euros pour le socle, tandis que les bénéficiaires des APL recevront 100 euros par enfant. Ce sont 4 millions de ménages, monsieur le sénateur, qui seront concernés par ces aides.
Le PLFR vise aussi à soutenir nos PME, nos TPE et nos entreprises en grande difficulté, notamment grâce au fonds de solidarité, qui passe de 1 milliard à 6 milliards d’euros, et au fonds de développement économique et social, qui passe à 1 milliard d’euros pour aider les PME et les TPE françaises.
Enfin, un ensemble de dispositions auront pour objet d’aider toutes nos entreprises en difficulté qui connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires, afin d’éviter la destruction de notre tissu industriel et de ne pas sombrer dans le chômage. À cet égard, je rappelle les chiffres du chômage partiel dont le dispositif a été déployé par Muriel Pénicaud : ce sont 9, 6 millions de salariés et 785 000 entreprises qui en bénéficient.
Le temps du débat sur ce à quoi devra ressembler l’après viendra, mais, dans la situation actuelle, le Gouvernement est à la hauteur des attentes des Français.
Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous vivons depuis quelques semaines avec une unique consigne : « Restez chez vous ! » Or arrive le moment où il va falloir redémarrer une vie sociale et professionnelle, au sens propre du terme « nous mettre en route », reprendre une mobilité.
La question des mobilités a été au cœur de nos récents débats, ceux d’avant. Pour des raisons environnementales impérieuses, nous avions tous pris la mesure de l’enjeu des mobilités collectives. L’image des transports publics venait d’être mise à mal par les mouvements sociaux et l’impression d’une perte de qualité du service. Il fallait alors déjà regagner le cœur des usagers.
À cela va désormais s’ajouter la peur pour sa santé, car la crise que nous traversons va poser d’énormes problèmes sanitaires dans les transports publics : difficile d’y respecter la règle de distanciation sociale, difficile d’éviter tout contact ; il faut pourtant restaurer la confiance et éviter à tout prix le retour en force du « tout-voiture individuelle ».
Alors comment va s’organiser la gouvernance sanitaire des transports publics ? Qui va prendre les décisions ? Y aura-t-il une doctrine nationale ou cela relèvera-t-il de chaque autorité organisatrice de transport ? Quelles seront les mesures sanitaires ? Allez-vous rendre obligatoire le port des masques ? Où ? Lesquels ? Et si oui, qui les fournira ? Pourquoi pas également le port des gants ? Et sinon, comment est prévue la mise à disposition de gel hydroalcoolique ? Quelles modifications sont envisagées pour les procédures de nettoyage et avec quelles garanties pour l’usager ?
Lors de son audition, M. Farandou nous expliquait que, en respectant la règle d’un mètre entre deux passagers, certains trains perdraient jusqu’à 80 % de leur taux de remplissage.
Comment éviter l’asphyxie dans les transports urbains ? On parle de limiter l’affluence, de poursuivre le télétravail et d’encourager à décaler les horaires d’entrée et de sortie des entreprises, des collèges et des lycées : ce sont autant de pistes afin de lisser les pointes et améliorer la fluidité.
Se pose également la question de l’équilibre économique. En effet, comment redonner une attractivité, et surtout, comment conserver une compétitivité aux transports publics avec tous ces surcoûts ?
Applaudissements sur les travées du groupe UC. – MM. Jérôme Bignon et Alain Richard applaudissent également.
Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question, qui porte sur un sujet important à l’aune du déconfinement progressif, sur lequel nous travaillons de façon intense sous l’égide du Premier ministre.
Avant toute chose, je voudrais vous rappeler les mesures qui s’appliquent d’ores et déjà dans les transports publics, puisque nous avons édicté voilà maintenant plus d’un mois un décret qui porte obligation aux opérateurs de désinfecter tous les véhicules de transport au moins une fois par jour, qui interdit la vente des billets à bord, par exemple, ou encore qui impose d’équiper en masques certains opérateurs de transport particulièrement exposés.
Ces mesures ont été adaptées en liaison avec les opérateurs, les autorités organisatrices et les organisations syndicales du secteur des transports.
Dans le contexte du déconfinement progressif, vous l’avez dit, le maître mot sera de continuer à proposer une offre de transport adaptée et à s’assurer qu’elle est réalisée dans de bonnes conditions en vue de restaurer la confiance des usagers et clients des différents systèmes de transport, la confiance des opérateurs et d’assurer la coordination avec les élus. Nous sommes d’ailleurs en contact étroit et constant avec ces derniers pour élaborer cette doctrine sanitaire qui tiendra compte de l’hétérogénéité des situations territoriales. Des discussions sont actuellement en cours avec les régions et les départements, s’agissant du transport scolaire, par exemple.
Pour ce qui concerne les outils de protection sanitaire, vous avez cité le masque et la distanciation sociale. Ces mesures seront clarifiées et feront partie intégrante du plan. Mais nous travaillons aussi à l’amélioration drastique des procédures de nettoyage et de désinfection, à la régulation de l’emport maximal de personnels et de passagers dans les trains, vous l’avez cité, ou encore au lissage des heures de pointe, ce qui sera particulièrement précieux dans les métropoles à très forte densité de trafic.
Toutes ces mesures seront connues et annoncées par le Premier ministre. Soyez assurée, madame la sénatrice, que nous mettons tout en œuvre de manière que les passagers utilisent les transports dans de bonnes conditions, notamment sanitaires.
Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.
Nous en avons terminé avec les questions d’actualité au Gouvernement.
Les prochaines questions d’actualité au Gouvernement auront lieu mercredi 29 avril 2020, à quinze heures.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux quelques instants.
La séance est suspendue.
La séance, suspendue à quinze heures cinquante-cinq, est reprise à seize heures trente, sous la présidence de M. Philippe Dallier.
Nous reprenons la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, de finances rectificative pour 2020.
Nous poursuivons l’examen des articles de la seconde partie.
SECONDE PARTIE
MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE Ier
AUTORISATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2020 – CRÉDITS DES MISSIONS
L’amendement n° 278, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Action et transformation publiques »
I. – Créer le programme :
Covid-19 : prise en charge totale des frais d’obsèques
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Rénovation des cités administratives et autres sites domaniaux multi-occupants
Fonds pour la transformation de l’action publique
Fonds d’accompagnement interministériel Ressources humaines
Fonds pour l’accélération du financement des start-up d’État
Covid-19 : prise en charge totale des frais d’obsèques
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
Exclamations amusées et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
M. le président. C’est le meilleur moyen de déclencher l’enthousiasme de l’assemblée !
Sourires.
Nous demandons la prise en charge des frais d’obsèques, non pas sans condition de ressources – M. le rapporteur général a eu raison de signaler que la première version de notre amendement était mal rédigée –, mais pour les familles sans ressources.
De nombreuses mairies, de toutes sensibilités politiques, interviennent déjà dans ces situations particulières, mais ce n’est pas le cas de toutes.
Par ailleurs, je me félicite d’avoir pu, avec des collègues parlementaires de toutes tendances politiques, faire reculer l’entreprise qui entreposait des corps dans un hangar habituellement destiné à l’alimentation, selon une approche par trop vénale ! Je tenais à le dire, car cela participe de la réhabilitation du politique.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 165 rectifié, présenté par MM. del Picchia, Grand, Cambon et Kern, Mme Morin-Desailly, MM. Dallier, Allizard et Bascher, Mme Billon, MM. Bizet, Bockel et Bonhomme, Mme Boulay-Espéronnier, M. Brisson, Mme Bruguière, MM. Cadic, Canevet, Capo-Canellas, Cigolotti, Courtial, Cuypers et Danesi, Mmes L. Darcos, de la Provôté, Deroche et Deromedi, M. Détraigne, Mmes Doineau, Dumas et Duranton, MM. Forissier et Frassa, Mmes Garriaud-Maylam et Gruny, MM. Guérini, Henno, L. Hervé, Janssens, Kennel, Lafon, Lagourgue et Laménie, Mme Lassarade, MM. Laugier, D. Laurent, Le Gleut, Le Nay, Lefèvre, Leleux et Longeot, Mme Lopez, MM. Luche, Mandelli et P. Martin, Mme Mélot, MM. Moga, Mouiller et Piednoir, Mme Primas, M. Regnard, Mmes Renaud-Garabedian et Saint-Pé, MM. Saury, Savary et Schmitz, Mme Vermeillet, M. Vial et Mme Vullien, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l’État »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Action de la France en Europe et dans le Monde
Diplomatie culturelle et d’influence
Français à l’étranger et affaires consulaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean Bizet.
Cet amendement vise à donner à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) les moyens de verser une aide d’urgence aux établissements de notre réseau d’enseignement à l’étranger, afin qu’ils puissent faire face aux conséquences de la crise sanitaire.
Au-delà de l’enseignement proprement dit, ce réseau est le fer de lance de la culture et de l’image de la France à l’étranger, ainsi qu’un relais de la francophonie, donc un formidable vecteur d’influence.
Sur 522 établissements répartis dans 139 États, 71 sont sous gestion directe, 156 sont conventionnés et 295 sont des établissements partenaires gérés par des opérateurs privés. Il faut rappeler aussi que 35 % seulement des élèves sont issus de familles françaises vivant à l’étranger, les autres étant étrangers, et que ce réseau représente 5 676 emplois.
Mon intervention vaudra pour cet amendement et pour le suivant, également relatif au réseau français d’enseignement à l’étranger.
Ce réseau est durement frappé par la crise mondiale : dans certains pays, l’année scolaire durera jusqu’en septembre ; dans d’autres, les ressources manquent. Il faudra nécessairement prendre des mesures pour soutenir notre réseau d’enseignement à l’étranger. Toutefois, nous ne disposons pas, à ce stade, d’une vision complète des situations, sans doute très contrastées ; nous ne connaissons pas non plus l’avis de la commission de la culture.
Dans ces conditions, la commission demande le retrait de l’amendement, en attendant du Gouvernement qu’il nous éclaire sur les moyens qu’il entend consacrer au soutien de ce réseau.
Nous sommes tout à fait conscients des conséquences de la crise sanitaire sur le fonctionnement de nos établissements d’enseignement à l’étranger. Nous saluons d’ailleurs le travail des enseignants de ce réseau qui assurent la continuité pédagogique alors que la quasi-totalité des établissements sont fermés.
L’AEFE a vu sa dotation augmenter de manière relativement importante dans la loi de finances pour 2020, qui prévoit en outre 105 millions d’euros pour les bourses et 13, 6 millions d’euros pour l’aide sociale ; nous constatons par ailleurs depuis plusieurs années une certaine sous-exécution, notamment pour les bourses.
Reste que nous examinons avec une grande attention les différentes options permettant de soutenir notre réseau en venant en aide aux établissements et aux familles : bourses scolaires, aides sociales, facilitation des démarches.
Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé travailler sur un plan de soutien à l’AEFE et à son réseau. Nous garantirons le financement de ce plan, à travers soit un véhicule législatif autre que ce PLFR, soit des mesures de gestion. De fait, même si les sommes en question sont extrêmement importantes pour le fonctionnement de telle ou telle institution, nous savons que, en gestion, nous pouvons faire face à des besoins en trésorerie ou en crédits de quelques millions d’euros, voire de quelques dizaines de millions d’euros, ne serait-ce que par la mobilisation de la réserve de précaution.
Par ailleurs, nous veillons à ce que l’AEFE et ses établissements ne rencontrent pas de difficultés de trésorerie. Nous savons que la trésorerie de l’agence lui permet de faire face ; à ce jour, en tout cas, nous n’avons pas constaté de tension. Mais si des tensions devaient être constatées, nous saurions y répondre.
Bref, nous ferons en sorte de soutenir les activités de l’agence, aussi bien dans l’immédiat que de manière plus pérenne.
J’ajoute un argument de forme : les amendements présentés visent à renforcer les crédits de telle ou telle institution en mobilisant des crédits inscrits sur une autre ligne, que nous souhaitons préserver.
Je me résume : Jean-Yves Le Drian travaille à un plan de soutien dont nous garantirons le financement, soit par un véhicule législatif ultérieur, soit par des mesures de gestion ; si des difficultés de trésorerie se faisaient jour, l’État saurait répondre présent ; dans le cadre du plan de soutien, nous veillerons aussi à ce que toutes les familles soient accompagnées, par la mobilisation de fonds soit sous-consommés, soit affectés aujourd’hui à d’autres emplois.
Ces précisions étant apportées, je demande le retrait des amendements concernant l’AEFE et son réseau ; s’ils sont maintenus, l’avis sera défavorable.
L’amendement n° 188 rectifié n’est pas en discussion commune avec l’amendement n° 165 rectifié. Toutefois, monsieur Yung, le rapporteur général comme le secrétaire d’État ayant donné leur avis par anticipation, je vous propose de le présenter dès maintenant.
L’amendement n° 188 rectifié, présenté par MM. Yung, Bargeton, Iacovelli, Karam, Lévrier, Gattolin et Dennemont et Mme Schillinger, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l’État »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Action de la France en Europe et dans le Monde
Diplomatie culturelle et d’influence
Français à l’étranger et affaires consulaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Richard Yung.
Il est vrai que mon amendement est tout à fait similaire à celui qu’a présenté Jean Bizet.
Il faut bien mesurer que les parents des élèves scolarisés dans nos établissements à l’étranger sont rapidement et fortement touchés par la crise économique, la plupart du temps sans bénéficier des amortisseurs sociaux que nous connaissons en France. À Hong Kong, si vous perdez votre boulot, vous devez partir ! Quand vous avez deux ou trois enfants inscrits au lycée français de Hong Kong, il faut acquitter 12 000 ou 13 000 euros d’écolage par an. Cela fait beaucoup d’argent, et nous craignons que les parents, ne pouvant plus assumer une telle dépense, retirent leurs enfants, ce qui entraînerait à terme la disparition de nos établissements à l’étranger, sachant que les élèves étrangers, qui ne bénéficient pas de bourses, représentent deux tiers des effectifs.
Comme l’a indiqué le secrétaire d’État, un groupe de travail associant l’AEFE et le ministère évalue en ce moment les besoins, à la fois en dotations de fonctionnement et en matière de bourses. En même temps, parce que nous avons un peu d’expérience, nous voulons maintenir la pression pour nous assurer que le troisième projet de loi de finances rectificative annoncé comportera bien les mesures nécessaires pour permettre le fonctionnement des établissements français à l’étranger.
Cet argumentaire vaudra aussi pour l’amendement n° 189 rectifié, qui concerne les bourses.
J’aurais volontiers voté ces deux amendements, le premier étant plus généreux que le second, mais, au sein de notre groupe, nous considérons que les montants proposés sont trop conservateurs au regard des besoins, en réalité colossaux.
Dans le cadre d’une enveloppe contrainte, on ne peut pas répondre à tous les besoins. Or si nous ne répondons pas aux besoins des familles, le risque est que les enfants soient déscolarisés à la rentrée prochaine. Nous ne pouvons pas laisser ces familles sans aide !
Je crois que le ministre Le Drian a pris toute la mesure de l’effort nécessaire en annonçant un plan d’urgence, mais je m’inquiète que nous devions attendre le troisième projet de loi de finances rectificative pour que le Gouvernement débloque enfin des crédits, alors que c’est aujourd’hui que les familles se demandent si elles maintiendront ou non leurs enfants dans nos établissements à la rentrée prochaine. Il y a urgence, c’est pourquoi nous défendrons nos propres amendements et les maintiendrons si, comme il est probable, leur retrait est demandé.
Je salue la position du rapporteur général sur des mesures visant à assurer la survie de nos établissements scolaires à l’étranger. Je me félicite aussi de l’évolution de la position du secrétaire d’État par rapport à celle exprimée à l’Assemblée nationale voilà seulement quelques jours.
Les frais de scolarité, souvent supérieurs à 6 000 euros par an et par enfant, pèsent lourd pour les familles, surtout dans des pays où, comme Richard Yung l’a souligné, il n’y a pas les filets de sécurité que nous connaissons en France, en particulier en cas de perte d’emploi. Or, malheureusement, de nombreux parents d’élèves ont perdu le leur ces dernières semaines.
Dans ce contexte, nous recevons des centaines de messages d’angoisse, de parents d’élèves qui se demandent comment payer les frais de scolarité, mais aussi de gestionnaires d’établissement scolaire et de proviseurs qui ne savent pas comment répondre aux besoins. Dans cette période difficile, je salue particulièrement les parents d’élèves qui gèrent les établissements ; ils s’efforcent de faire au mieux avec les marges de manœuvre dont ils disposent, qui sont insuffisantes.
Une marge de manœuvre, pour les établissements, consiste à ne pas payer ce qu’ils doivent à l’AEFE. Or, pour les trois mois où, globalement, les établissements auront été fermés – certains le sont même depuis début janvier –, ce sont entre 800 millions et 900 millions d’euros de frais de scolarité qui sont en jeu ! Les amendements portant sur 4 % environ de ce montant sous-estiment donc largement les besoins…
Monsieur le secrétaire d’État, l’angoisse est réelle, et on ne peut pas attendre pour répondre aux familles et aux gestionnaires, qui ont besoin de savoir si les établissements pourront continuer à faire réseau et à proposer des tarifs acceptables. C’est une question de survie !
Effectivement, nous ne disposons pas d’une véritable évaluation des besoins, et les crédits alloués à l’AEFE ne sont pas toujours consommés, comme ils devraient l’être en bonne gestion.
Cette situation illustre bien les problèmes de bureaucratie, de répartition des crédits et de capacité à les dépenser que, avec Bruno Retailleau, nous avons déjà dénoncés. Une fois de plus, notre bureaucratie centralisée rend impossible une bonne gestion !
C’est la raison pour laquelle, comme me l’ont indiqué mes collègues qui représentent les Français de l’étranger, notamment MM. Frassa, del Picchia et Le Gleut et Mme Deromedi, on a l’impression de se trouver face à un mur : les proviseurs remontent les informations à l’AEFE, qui elle-même les remonte au ministre, qui entend le problème et pense le résoudre… Or cela ne peut pas attendre le PLFR 3 ! Il y a une rentrée à préparer, parfois décalée selon les pays, il y a des familles à rendre solvables et des établissements qui doivent préparer leur budget !
Compte tenu de l’urgence, je voterai, à titre exceptionnel, ces amendements quelque peu dépensiers. En l’occurrence, ce n’est pas le prisme habituel de Bercy qu’il faut adopter, mais un prisme mondial !
Sans être moi non plus sénateur représentant les Français de l’étranger, je me rends bien compte de l’existence d’un problème quand je visite certains établissements, comme il m’arrive de temps en temps.
Monsieur le secrétaire d’État, vous avez rappelé l’engagement du ministre de l’Europe et des affaires étrangères de mettre en place un véritable plan de soutien. Je vous signale tout de même que l’augmentation de crédits de 25 millions d’euros pour 2020, à laquelle vous avez fait allusion, faisait suite à une baisse de 33 millions d’euros de la même ligne en 2018…
M. Bascher a raison : il y a un énorme problème administratif en France – en l’espèce, une déperdition d’analyse entre le ministère des affaires étrangères et Bercy.
J’inclinais plutôt à suivre l’avis du rapporteur général, mais M. Bascher m’a convaincu. Je voterai donc la mesure proposée, à moins que M. le secrétaire d’État ne prenne l’engagement que, très rapidement, en tout état de cause avant le troisième projet de loi de finances rectificative, M. Le Drian aura trouvé une solution – ce que je ne crois pas.
J’insiste sur les engagements pris par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Plus que du vote de crédits dans un projet de loi de finances rectificative, c’est de la mise en place du plan de soutien annoncé que les familles et l’AEFE ont besoin.
Nous savons que ce plan de soutien peut être mis en œuvre sans qu’il soit nécessaire de voter des crédits aujourd’hui. En effet, la trésorerie de l’AEFE s’élevait à 185 millions d’euros au 31 décembre 2019, une somme qui lui permet de faire face.
En outre, nous avons pris l’engagement de financer le plan de soutien qui sera présenté par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères et de le faire en gestion en cas d’urgence du point de vue de la trésorerie.
Par ailleurs, je le redis, les amendements proposés procèdent tous par réduction des crédits d’autres lignes budgétaires auxquelles le ministère de l’Europe et des affaires étrangères est tout autant attaché.
Je renouvelle donc mon appel à ne pas adopter ces amendements. Ainsi, les autres lignes budgétaires seront préservées, étant entendu que le plan de soutien préparé par Jean-Yves Le Drian sera près rapidement, avant tout examen d’un autre véhicule législatif. Si le financement doit être complété, nous saurons le faire.
Il ne s’agit pas simplement d’un problème de trésorerie : il s’agit aussi, et c’est beaucoup plus grave, de financer les investissements, notamment pour poursuivre des travaux qui dans certains cas sont à l’arrêt. La situation est extrêmement difficile !
On peut discuter des sommes, mais ce qui importe, c’est d’envoyer un message clair au Gouvernement. L’amendement de Mmes Cazebonne et Genetet ayant été rejeté par l’Assemblée nationale, c’est au Sénat de s’en charger !
L ’ amendement est adopté.
En conséquence, l’amendement n° 188 rectifié n’a plus d’objet.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 164 rectifié, présenté par MM. del Picchia, Grand, Cambon et Kern, Mme Morin-Desailly, MM. Dallier, Allizard et Bascher, Mme Billon, MM. Bizet, Bockel et Bonhomme, Mme Boulay-Espéronnier, M. Brisson, Mme Bruguière, MM. Cadic, Canevet, Capo-Canellas, Cigolotti, Courtial, Cuypers et Danesi, Mmes L. Darcos, de la Provôté, Deroche et Deromedi, M. Détraigne, Mmes Doineau, Dumas et Duranton, MM. Forissier et Frassa, Mme Garriaud-Maylam, MM. Guérini, Guerriau, Henno, L. Hervé, Janssens, Karam, Kennel, Lafon, Lagourgue et Laménie, Mme Lassarade, MM. Laugier, D. Laurent, Le Gleut, Le Nay, Lefèvre, Leleux et Longeot, Mme Lopez, MM. Luche, Mandelli et P. Martin, Mme Mélot, MM. Moga, Mouiller et Piednoir, Mmes Primas et Procaccia, MM. Rapin et Regnard, Mmes Renaud-Garabedian et Saint-Pé, MM. Saury, Savary et Schmitz, Mme Vermeillet, M. Vial et Mme Vullien, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l’État »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Action de la France en Europe et dans le Monde
Diplomatie culturelle et d’influence
Français à l’étranger et affaires consulaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean Bizet.
Cet amendement se justifie par le même argumentaire que mon amendement précédent. Il s’agit ici d’augmenter de 15 millions d’euros les crédits consacrés aux bourses attribuées par l’AEFE.
L’amendement n° 189 rectifié, présenté par MM. Yung, Bargeton, Iacovelli, Lévrier, Gattolin et Dennemont et Mme Schillinger, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l’État »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Action de la France en Europe et dans le Monde
Diplomatie culturelle et d’influence
Français à l’étranger et affaires consulaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Richard Yung.
Pour les raisons que nous venons d’exposer, cet amendement vise à augmenter les crédits alloués aux bourses. Celles-ci sont destinées aux enfants français, mais nous pensons qu’il faut trouver un moyen d’aider aussi un certain nombre de parents étrangers à maintenir leurs enfants dans nos écoles ; le groupe de travail doit y réfléchir.
Nous pensons aussi qu’il faut augmenter l’enveloppe des aides sociales gérées par les consulats, car un certain nombre de nos compatriotes connaissent des situations difficiles.
M. le président. Monsieur le rapporteur général, monsieur le secrétaire d’État, puis-je considérer que les avis défavorables émis par la commission et le Gouvernement sur les amendements précédents valent aussi pour ces deux amendements ?
M. le rapporteur général de la commission des finances et M. le secrétaire d ’ État acquiescent.
L ’ amendement est adopté.
En conséquence, l’amendement n° 189 rectifié n’a plus d’objet.
L’amendement n° 32 rectifié bis, présenté par Mme Conway-Mouret, MM. Lozach et Daudigny, Mme G. Jourda, M. Devinaz, Mme Jasmin, MM. Temal et Mazuir, Mmes Perol-Dumont et Préville, M. Duran, Mme Conconne, MM. Tissot, Féraud et Jacquin, Mmes Tocqueville, Lepage et Meunier et M. Antiste, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l’État »
Modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programmes
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Action de la France en Europe et dans le monde
dont titre 2
Diplomatie culturelle et d’influence
dont titre 2
Français à l’étranger et affaires consulaires
dont titre 2
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret.
Les pays les plus démunis en structures médicales, dont les systèmes hospitaliers sont souvent déjà défaillants en temps normal, ne sont certainement pas en mesure de répondre aux besoins de soins liés à la pandémie actuelle. En effet, même les systèmes réputés solides rencontrent quelques difficultés.
Nos postes diplomatiques disposent presque tous d’un médecin référent, souvent francophone, qui fait fonction de conseil ; il assiste parfois aux réunions de sécurité quand le pays traverse une crise sanitaire. Pendant la durée de l’épidémie, à l’instar de ce qui se passe en ce moment en Tunisie, ce médecin pourrait utilement prodiguer à la communauté française des conseils, moyennant rémunération, notamment en cas de contamination par le Covid-19 ; il pourrait également consulter en tant que médecin généraliste pour toutes les pathologies qui ne sont plus traitées parce que nos compatriotes n’osent plus se rendre aux urgences.
Cet amendement vise à financer un tel dispositif de conseil et de suivi médicaux, dans le cadre des annonces officielles faites sur les plans locaux de soutien médical et sanitaire lié à la crise du Covid-19.
Même si ces annonces figurent sur les sites de toutes les ambassades, c’est au chef de poste d’apprécier la pertinence de l’ouverture d’une telle prestation. Nos ambassadeurs se font fort, depuis quelques jours, d’annoncer l’ouverture de ce type de services, par le biais de messages audio ou écrits diffusés sur les sites des consulats. Il me semble donc naturel de soutenir financièrement cette démarche sans qu’il soit nécessaire pour cela de ponctionner le budget alloué aux aides sociales, qui répondent à d’autres besoins. Je n’imagine pas non plus que ces prestations soient fournies par des professionnels de santé à titre bénévole.
Je suis un peu déçu que le Gouvernement n’émette pas un avis favorable, ou à tout le moins de sagesse, sur l’amendement que vient de présenter notre collègue Hélène Conway-Mouret.
Le secrétaire d’État a fait valoir, d’une part, que le ministre de l’Europe et des affaires étrangères présenterait bientôt un plan global de soutien aux Français de l’étranger, sous-entendant, sans le dire explicitement, que ce plan ferait partie du troisième projet de loi de finances rectificative. Or il s’agit de mettre en place un plan d’urgence pour fournir à nos compatriotes partout dans le monde une assistance médicale rapide, si nécessaire.
D’autre part, le secrétaire d’État a expliqué que les amendements que nous avons adoptés conduiraient à ponctionner des crédits absolument indispensables sur d’autres lignes. En l’occurrence, il ne s’agit que de 1 million d’euros ; les retrancher des crédits affectés aux affaires consulaires ne grèverait pas l’exercice normal de ces missions. Nous pouvons donc voter cet amendement sans crainte !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 332, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli, P. Laurent et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Défense »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Environnement et prospective de la politique de défense
Préparation et emploi des forces
Soutien de la politique de la défense
dont titre 2
Équipement des forces
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Fabien Gay.
En raison des restrictions qui s’appliquent à la tenue de la séance publique, je vais défendre cet amendement qui résulte d’une initiative de Christine Prunaud et de Pierre Laurent.
Nous proposons d’abonder de 50 millions d’euros le budget du service de santé des armées. Il me semble que nous pourrions parvenir à un accord sur cette question, car le service de santé des armées est extrêmement mobilisé dans la crise présente : triplement du nombre des lits dans les hôpitaux d’instruction, intervention à Mulhouse et auprès de nos militaires engagés à l’étranger… Or, comme un certain nombre de nos services publics, il a subi de fortes restrictions : il a ainsi perdu 10 % de son personnel sur les sept dernières années.
Au regard de la situation de crise que nous connaissons – je ne dirai rien de l’épisode du Charles-de-Gaulle –, il manque cent médecins au service de santé des armées, même en mobilisant les réservistes.
Nous demandons au Gouvernement de lever le gage. Il me semble que nous pouvons parvenir à l’unanimité sur cette question.
Comme vous, monsieur Gay, je regrette la baisse des moyens du service de santé des armées. Je songe notamment à la fermeture de l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. Dominique de Legge avait rédigé un rapport sur ce sujet et plusieurs sénateurs se sont émus de la situation. On a laissé mourir ce site, alors qu’il pourrait être utile aujourd’hui pour traiter l’épidémie. Il est dommage de ne pas avoir entretenu cet hôpital qui fonctionnait et de ne toujours rien savoir de la destination future du site.
La question des moyens du service de santé des armées doit être posée. La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées fera sans doute des propositions. Abonder de 50 millions d’euros supplémentaires les crédits du service de santé des armées ne changerait pas grand-chose : de toute façon, les armées auront les moyens de payer leurs personnels.
La discussion des crédits que l’on souhaite consacrer aux armées doit se faire dans le cadre de l’examen de la loi de finances et de la loi de programmation militaire. Pourquoi 50 millions d’euros et pas un autre montant ? Cette proposition repose-t-elle sur une évaluation précise des besoins ? J’aimerais que l’on s’appuie sur des éléments absolument pertinents et des demandes émanant des armées elles-mêmes.
Pour ces raisons, la commission demande le retrait de cet amendement.
Le Gouvernement demande également le retrait de cet amendement.
La loi de programmation militaire prévoit une augmentation des moyens du ministère des armées de 1, 7 milliard d’euros par an, ce qui donne les marges de manœuvre nécessaires pour faire face aux besoins évoqués par les auteurs de cet amendement.
Le service de santé des armées est très mobilisé. Nous travaillons à étendre à ses personnels, grâce à des financements ad hoc, le bénéfice des éléments de reconnaissance accordés aux agents de la fonction publique hospitalière.
En l’état, si l’on ne peut dire de cet amendement qu’il est satisfait – employer ce terme serait maladroit –, les armées ont les moyens de faire face aux besoins de leur service de santé.
Je vous remercie de vos explications, monsieur le secrétaire d’État. Toutefois, nous maintenons cet amendement, car il y a urgence.
En écoutant la longue conférence de presse du Premier ministre et de M. Véran, nous avons appris beaucoup de choses, vraiment beaucoup !
Sourires.
J’entends vos arguments, monsieur le secrétaire d’État, quant aux crédits alloués dans le cadre de la loi de programmation militaire, mais, je le répète, il y a urgence. Nous voulons simplement permettre au service de santé des armées d’assurer l’ensemble de ses missions, sachant que, dans les semaines à venir, le taux de projection de ses équipes médicales atteindra 106 % et celui de ses équipes chirurgicales 200 %. Il manque aujourd’hui cent médecins.
Je comprends tout à fait cet amendement et l’argumentation de notre collègue du groupe CRCE.
Malheureusement, cela fait des années que les moyens humains de la défense diminuent. Un grand nombre de régiments ont été dissous et je suis de ceux qui déplorent la disparition du service militaire actif.
La crise sanitaire a mis en évidence la réactivité de nos militaires, lesquels participent aussi depuis des années à la lutte contre le terrorisme et au dispositif Sentinelle et mènent des opérations extérieures. On ne peut que regretter la réduction des moyens du service de santé des armées.
Ce problème concerne aussi d’autres ministères, tel celui de l’éducation nationale : la baisse des moyens humains affectés à la santé scolaire est très souvent dénoncée.
Je me rallierai toutefois à la position de la commission des finances.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 233 rectifié, présenté par MM. Gremillet, Courteau et D. Dubois, Mmes Primas et Estrosi Sassone, MM. D. Laurent et Pierre, Mmes Thomas et Chain-Larché, MM. Babary, Moga, Duplomb et Menonville, Mmes Chauvin, Morhet-Richaud et Noël et M. Cabanel, est ainsi libellé :
Mission « Écologie, développement et mobilité durables »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programmes
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
Infrastructures et services de transports
Affaires maritimes
Paysages, eau et biodiversité
Expertise, économie sociale et solidaire, information géographique et météorologie
Prévention des risques
Énergie, climat et après-mines
Service public de l’énergie
Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables
Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par l’État (crédits évaluatifs)
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Primas.
Cet amendement vise à revaloriser le chèque énergie.
En dépit de la revalorisation de 50 euros intervenue l’année dernière, le montant du chèque énergie n’est pas à la hauteur des anciens tarifs sociaux – tarif de première nécessité et tarif de solidarité, qui pouvaient se cumuler.
Le médiateur national de l’énergie a plaidé auprès de la commission des affaires économiques en faveur d’une revalorisation de ce chèque, afin qu’il puisse couvrir effectivement les dépenses d’énergie des ménages concernés.
Au mois de janvier dernier, l’Observatoire national de la précarité énergétique évaluait à près de 7 millions le nombre de personnes en situation de précarité énergétique en 2019 ; elles étaient ainsi 230 000 de plus qu’en 2018, et il y a tout lieu de penser que la crise que nous traversons entraînera une baisse du pouvoir d’achat pour un certain nombre de nos concitoyens, notamment parmi ceux en chômage partiel.
C’est la raison pour laquelle les auteurs de cet amendement proposent une revalorisation du chèque énergie, qui avait déjà été adoptée par le Sénat lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2020, sans être finalement conservée dans le texte. Il s’agit de permettre le lancement d’une campagne d’urgence complémentaire de celle en cours d’acheminement.
Cette revalorisation offrirait un soutien aux ménages en situation de précarité énergétique pour le paiement de leurs factures d’énergie, dans la mesure où ils ne peuvent bénéficier du mécanisme de report de paiement, réservé aux microentreprises.
Il y a bien d’autres raisons de soutenir cette revalorisation du chèque énergie, en particulier dans la perspective de la relance. J’ai bien compris qu’il s’agissait ici d’un plan d’urgence, et non de relance, mais il est justement urgent de venir en aide aux ménages modestes, qui seront en outre affectés par la crise.
Jamais les prix du fioul domestique n’ont été si bas depuis quatre ans. Il me semble donc que la baisse des prix compense la moindre valeur du chèque énergie par rapport aux anciens tarifs sociaux.
Par ailleurs, les travaux que pourrait financer le chèque énergie relèvent d’un plan de relance.
Pour ces raisons, la commission demande le retrait de cet amendement.
Le Gouvernement partage les arguments de la commission et demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.
Au travers de ce PLFR, le Gouvernement a choisi d’aider les plus fragiles, voire les plus précaires, via d’autres dispositions, comme la prime de solidarité, qui lui paraissent plus directes et plus rapides à mettre en œuvre.
Nous représenterons cet amendement lors de l’examen du projet de loi de relance, en avançant d’autres arguments.
L’amendement n° 233 rectifié est retiré.
Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 52 rectifié quater, présenté par MM. Vogel, Husson et Maurey, Mme Estrosi Sassone, MM. Fouché, Priou, Karoutchi, Pierre et Lefèvre, Mmes Bruguière, Deroche, Goy-Chavent, Chauvin et Lamure, M. Paccaud, Mme Raimond-Pavero, M. Raison, Mme Imbert, M. Vaspart, Mmes Doineau, Micouleau et Deromedi, MM. Calvet, Chevrollier, Courtial, Allizard, Chasseing, Savary et Fichet, Mmes Garriaud-Maylam et Puissat, MM. Bascher, Meurant, Poniatowski et Joyandet, Mme Mélot, MM. Labbé et Lagourgue, Mme Sittler, MM. Prince et Détraigne, Mmes Morhet-Richaud, Billon, Loisier et Vullien, MM. Segouin, Luche, Charon et Bonhomme, Mme Lopez, MM. Sido, Forissier et Gilles, Mme Guidez, MM. Retailleau et Dallier, Mmes Perrot, Costes et N. Goulet, MM. Bockel, Adnot, Laménie et H. Leroy, Mmes Malet, Duranton et de Cidrac, M. Brisson, Mmes Létard, Vermeillet et Gruny, MM. Piednoir, Danesi, Pointereau et Canevet, Mmes Joissains et M. Mercier, M. Gremillet, Mmes Troendlé et L. Darcos, MM. Babary, Mandelli, Vall et Kennel, Mme Gatel, MM. Regnard, B. Fournier et de Legge, Mmes Ramond et Férat, MM. Bizet et Bas, Mmes Canayer et Richer et MM. Capus, Marseille et Gabouty, est ainsi libellé :
Mission « Économie »
I. – Créer le programme
Aide d’urgence pour les établissements équestres
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programmes
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
Développement des entreprises et régulation
dont titre 2
Plan France Très haut débit
Statistiques et études économiques
Stratégie économique et fiscale
dont titre 3
Aide d’urgence pour les établissements équestres
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-François Husson.
Le Gouvernement s’est clairement engagé hier, par la voix de M. Darmanin, à soutenir la filière équine, notamment les centres équestres.
Cet amendement vise à bien préciser les choses. Nous ne souhaitons pas que cette aide d’urgence soit apportée au détriment d’un programme de soutien à l’économie. Elle concernera l’ensemble de la filière équine – courses, chevaux de travail, centres équestres, boucherie…
L’amendement n° 339 n’est pas soutenu.
L’amendement n° 238, présenté par MM. Patriat, Buis, Haut, Gattolin, Patient, Théophile, Rambaud, Dennemont, Marchand, Hassani et Karam, Mme Constant, M. Bargeton, Mme Schillinger et M. Yung, est ainsi libellé :
Mission « Économie »
I. – Créer le programme :
Soutien aux activités équestres
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Développement des entreprises et régulation
dont titre 2
Plan France Très haut débit
Statistiques et études économiques
dont titre 2
Stratégie économique et fiscale
dont titre 2
Soutien aux activités équestres
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Julien Bargeton.
L’amendement n° 53 rectifié, présenté par M. Bazin, est ainsi libellé :
Mission « Économie »
I. – Créer le programme :
Soutien exceptionnel à la filière équestre et à l’élevage canin
II. – Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Développement des entreprises et régulation
dont titre 2
Plan France Très haut débit
Statistiques et études économiques
dont titre 2
Stratégie économique et fiscale
dont titre 2
Soutien exceptionnel à la filière équestre et à l’élevage canin
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Arnaud Bazin.
Lors de son audition devant la commission des finances, j’avais demandé au ministre de l’action et des comptes publics s’il avait pensé au cas un peu particulier des entreprises qui travaillent avec un outil de production vivant, par exemple les centres équestres et les élevages canins. Il faut nourrir et entretenir les animaux et, pour ce faire, conserver sa main-d’œuvre : c’est donc la double peine, avec une perte totale de recettes et l’impossibilité de recourir au chômage partiel.
Le ministre m’avait renvoyé à un dispositif d’aide destiné aux zoos, cirques et refuges, ce qui est un peu différent. Cette réponse quelque peu évasive a été complétée par un communiqué de presse indiquant que 19 millions d’euros étaient prévus pour les zoos, cirques et refuges au sein du programme 134, lequel pourrait aussi concerner les aquariums, confrontés aux mêmes problématiques que les zoos.
Sans insister sur l’importance de la filière équine dans notre pays, je soulignerai son hétérogénéité : certains établissements, notamment ceux dont la vocation est davantage tournée vers l’enseignement que vers la prise en pension de chevaux de propriétaires, sont plus en difficulté que d’autres.
Cet amendement tend à mobiliser 10 millions d’euros sur le programme 305, et non sur le programme 134, afin de ménager les 19 millions d’euros prévus pour les zoos, cirques et refuges. Il ne paraît en effet pas opportun d’amputer cette enveloppe.
Ces 10 millions d’euros sont destinés à permettre l’entretien correct des animaux, en l’occurrence les chevaux et les chiens des élevages professionnels, qui ne doivent pas souffrir de la perte de chiffre d’affaires très importante subie par ces établissements.
La commission est pleinement consciente des difficultés que rencontrent ces filières. C’est en effet la double peine : pas de recettes et des charges incompressibles qui ne peuvent être couvertes par le recours au chômage partiel. Qu’il s’agisse d’un centre équestre, d’un zoo ou d’un élevage canin, le personnel doit être présent pour nourrir et soigner les animaux.
Le Gouvernement a annoncé un programme d’aide d’urgence pour les centres équestres ; peut-être le secrétaire d’État pourra-t-il nous le confirmer.
La commission demande le retrait des amendements n° 52 rectifié quater et 238 au profit de l’amendement n° 53 rectifié de M. Bazin, dont le champ d’application est plus large en ce qu’il couvre également les élevages canins.
L’intégralité de la filière équestre est bien entendu éligible aux aides destinées à soutenir l’ensemble des secteurs économiques. Cela n’efface pas les difficultés spécifiques qui viennent d’être évoquées : les soigneurs devant être présents au côté des animaux, il n’est pas possible de recourir au chômage partiel dans les mêmes conditions que pour les autres entreprises.
Vendredi dernier, l’Assemblée nationale a adopté un amendement de crédits, au bénéfice notamment des zoos et des cirques familiaux, dont les dispositions s’appliqueront aussi aux centres équestres et aux poneys-clubs.
Depuis, le ministre de l’agriculture, la ministre des sports et le ministre de l’action et des comptes publics se sont engagés à soutenir l’ensemble de la filière équine, y compris via des crédits mobilisés par le ministère de l’action et des comptes publics, le ministère de l’économie et des finances et le ministère de l’agriculture, en coordination avec les collectivités locales – la filière équine bénéficie en effet de financements spécifiques du fonds d’encouragement aux projets équestres régionaux et nationaux, qui s’appuie sur une contribution des collectivités territoriales.
Je tiens à rassurer, si cela était nécessaire, l’ensemble des sénateurs ayant cosigné ces amendements : les engagements pris par les trois ministres que j’ai cités seront tenus et les financements nécessaires seront mobilisés.
Pour ces raisons, j’émets un avis défavorable sur les trois amendements. Les dispositions et les engagements pris par le Gouvernement répondent aux problématiques exposées. La filière équestre sera accompagnée comme il se doit.
Là encore, nous essayons de donner une traduction concrète aux engagements que le Gouvernement a pris alors que le projet de loi de finances rectificative n’avait pas encore été déposé. Il s’agit simplement d’inscrire ces engagements dans le texte.
Pensez aux chevaux, monsieur le secrétaire d’État ! La filière équine est très présente dans l’Orne, cher Ladislas Poniatowski, ou dans l’Oise.
Monsieur le secrétaire d’État, le Gouvernement a diffusé un communiqué de presse extrêmement précis qui évoque 19 millions d’euros pour les zoos, les cirques et les refuges. Au regard des informations dont nous disposons, ce montant apparaissait à peu près cohérent, mais vous nous dites maintenant qu’il couvrira aussi la filière équine et les élevages canins. Non, ce n’est pas crédible : nous proposons de rajouter 10 millions d’euros.
Monsieur le secrétaire d’État, n’y voyez rien de personnel, mais nous avons appris, de notre longue vie de parlementaires, à nous méfier des engagements du Gouvernement. Nous préférons graver les choses dans la loi, ce qui d’ailleurs permet ensuite au Gouvernement de mieux tenir ses engagements.
Nous voterons l’amendement de M. Bazin, dont le dispositif intègre également les élevages canins. Je lui demanderai simplement de l’élargir à l’ensemble de la filière équine.
L’enveloppe de 19 millions d’euros votée par l’Assemblée nationale concernait initialement les zoos, les cirques familiaux et les refuges. Nous avons ajouté les centres équestres accueillant du public, ce qui, j’en conviens, ne couvre pas l’ensemble de la filière équine.
Nous travaillons sur un dispositif réglementaire que les trois ministères concernés se sont engagés à financer. Je sais que Gérald Darmanin s’est engagé à transmettre au rapporteur général, ainsi qu’à tous les parlementaires qui le souhaiteraient, le projet de texte réglementaire qui encadrera ce dispositif.
Je ne peux dire plus pour garantir que les engagements du Gouvernement seront tenus. Je sais moi aussi d’expérience, monsieur le président Retailleau, qu’il est parfois bon de vérifier le respect par le Gouvernement de ses engagements. En l’espèce, je peux vous assurer que tout se passera comme annoncé.
À l’invitation pressante du président Éblé, je vous informe que nous avançons selon un braquet de dix amendements par heure. Il en reste 180 à examiner. Je ne vois pas comment, dans ces conditions, la commission mixte paritaire pourrait se réunir demain matin !
Je mets aux voix l’amendement n° 52 rectifié quater.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement est adopté.
L’amendement n° 336, présenté par MM. Bocquet et Savoldelli, Mme Brulin, M. Ouzoulias et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Enseignement scolaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Enseignement scolaire public du premier degré
dont titre 2
84 107 500
84 107 500
Enseignement scolaire public du second degré
dont titre 2
155 888 856
155 888 856
Vie de l’élève
dont titre 2
Enseignement privé du premier et du second degrés
dont titre 2
Soutien de la politique de l’éducation nationale
dont titre 2
Enseignement technique agricole
dont titre 2
3 494 756
3 494 756
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Guillaume Gontard.
Cet amendement, déposé sur l’initiative de mes collègues Brulin et Ouzoulias, vise au renforcement des postes d’enseignant.
Une nouvelle fois, il faut faire le tri entre les annonces médiatiques du Gouvernement et ses actes. Le 7 avril dernier, Jean-Michel Blanquer annonçait la création de 1 248 postes d’enseignant dans le premier degré, conséquence du gel des fermetures de classes en zones rurales.
Dix jours plus tard est déposé un projet de loi de finances rectificative comportant des mesures d’urgence. Surprise : la quasi-totalité des crédits ouverts concernent les aides aux entreprises et rien n’est prévu pour l’éducation nationale. Quand celle-ci deviendra-t-elle une urgence ? Cet été, quand les parents auront fait leurs choix d’inscription de leurs enfants pour la rentrée ?
Quoi qu’il en soit, ces 1 248 postes sont essentiels, bien qu’insuffisants au regard des besoins, notamment dans les académies regroupant de nombreuses zones d’éducation prioritaire, qui restent les parents pauvres de ces nouvelles créations de postes.
Ils sont essentiels à deux titres : d’abord, si ces postes ne sont pas créés, comment assurer le maintien des classes promis à la fin de mars, sauf à affaiblir encore le taux d’encadrement des élèves français ? Ensuite, comme l’a de nouveau souligné le Premier ministre ce week-end, le monde d’après la crise ne pourra pas être comme le monde d’avant. Il faut donc revoir les décisions prises cet hiver. Pour rappel, le projet de loi de finances pour 2020 prévoyait la suppression sur deux rentrées de 1 088 postes dans les lycées, de 685 dans l’enseignement professionnel, de 351 au collège et de 55 dans l’enseignement agricole.
Comme l’a lui-même dit Emmanuel Macron le 13 mars dernier, les dernières semaines ont creusé encore un peu plus les inégalités sociales entre les élèves. Les prochains mois devront être marqués par un réinvestissement massif et la mise en place de dispositifs de soutien aux élèves les plus fragilisés. On ne peut se satisfaire de perdre de vue entre 600 000 et 960 000 élèves.
Pour raccrocher ces jeunes, il convient non pas de les accueillir dans des conditions inadaptées dès le 11 mai, comme cela se profile, mais bien de travailler sur deux leviers, en assurant un encadrement et un suivi suffisamment personnalisés et en mettant en œuvre des dispositifs de soutien et de rattrapage à la rentrée. Tout cela suppose de revenir sur les suppressions de postes prévues, comme le proposent les auteurs de cet amendement.
Le sujet des moyens budgétaires de l’éducation nationale n’est pas lié aux mesures d’urgence en faveur des entreprises : avis défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 308, présenté par MM. Savoldelli et Bocquet, Mmes Apourceau-Poly, Cohen, Gréaume et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’urgence sociale
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’urgence sociale
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
Les fermetures de classes ne concernent pas que les zones rurales : dans mon département, on prévoit la suppression de quatre-vingt-cinq classes et de dix-neuf dédoublements de classes CE1-CP, y compris en zones d’éducation prioritaire.
Au travers du présent amendement, nous proposons la création d’un fonds d’urgence sociale. Monsieur le secrétaire d’État, vous proposez une aide de 150 euros, plus 100 euros par enfant ; quant à nous, nous souhaitons notamment porter cette aide à 300 euros et la mensualiser.
L’allocataire du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique, de l’aide personnalisée au logement ou du minimum vieillesse aura vu passer les mois de mars et d’avril avant que nous ne votions la loi. Tenez compte de cette situation, monsieur le secrétaire d’État, et, plutôt que de ne verser ces 150 euros qu’une seule fois, prenez une mesure rétroactive en faveur des plus défavorisés, reconnus comme tels en tant que bénéficiaires d’allocations accordées par le Gouvernement, et non par les collectivités territoriales ou les associations caritatives et humanitaires.
Je n’apprendrai rien à personne en parlant de l’augmentation du coût de la vie et de la difficulté de s’alimenter. Écoutez ce que disent à ce sujet les associations humanitaires et caritatives, et portez cette aide à 300 euros. Notre proposition est gagée. Il y a un choix à faire à la fois pour répondre à l’urgence et pour préparer l’après, car nous savons tous ici que nous sommes encore loin du bout du tunnel en ce qui concerne cette crise sanitaire et ses conséquences sociales.
L’amendement n° 177, présenté par MM. P. Joly, Antiste, Marie et Lozach, Mmes Conconne, Meunier et Rossignol, MM. Duran, Tissot, M. Bourquin, Montaugé et Vaugrenard, Mmes Tocqueville, Guillemot et Grelet-Certenais, MM. Joël Bigot et Houllegatte, Mmes Préville, G. Jourda et Taillé-Polian, MM. Daudigny et Devinaz, Mmes Jasmin et Féret et MM. Temal et Mazuir, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Patrice Joly.
Comme le précédent, cet amendement vise à ouvrir des crédits afin de financer une mesure d’urgence sociale exceptionnelle (MUSE) qui consiste en une aide de 300 euros par mois de confinement pour les bénéficiaires du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), des aides personnalisées au logement (APL), du minimum vieillesse ou de la prime d’activité, majorée de 100 euros par enfant.
Cette aide vise à répondre à la situation d’urgence sociale dans laquelle se trouvent de nombreux habitants de notre pays. Le dispositif présenté par le Gouvernement est insuffisant en ce qu’il exclut notamment les étudiants précaires, les travailleurs pauvres et les personnes âgées modestes, alors que ces publics subissent de plein fouet les conséquences de la crise – perte d’un job étudiant, chômage partiel, difficultés pour s’acheter de la nourriture…
Cette mesure d’urgence sociale exceptionnelle profiterait aux étudiants qui touchent les APL et bénéficient d’une bourse ou qui ont perdu leur travail durant la crise et aux allocataires de la prime d’activité jusqu’à 1, 2 fois le SMIC.
Pour assurer la recevabilité financière de cet amendement, nous le gageons en réduisant à due concurrence les moyens consacrés au renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire.
Le problème que viennent de soulever nos collègues Pascal Savoldelli et Patrice Joly est assez grave : l’aide prévue par le Gouvernement en faveur des plus démunis est-elle suffisante ou doit-elle être augmentée ? Il est important que notre assemblée débatte de cette question et qu’elle puisse entendre vos arguments, monsieur le secrétaire d’État.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise majeure. La presse nous apprend qu’un certain nombre de préfets, notamment de départements urbains comptant de nombreuses zones sensibles, sont très inquiets, de même que les associations de solidarité. Nous souhaiterions donc avoir un peu plus d’explications sur les motifs du rejet des propositions de nos collègues.
Par ailleurs, j’ai lu dans la presse que les aides ne seront délivrées par les CAF qu’à la mi-mai. Cela pose problème, monsieur le secrétaire d’État, car vu l’urgence il est absolument indispensable que les familles les plus en difficulté puissent bénéficier le plus rapidement possible de ce soutien. Les bons alimentaires ne suffisent pas.
Nous consacrons beaucoup de temps, et c’est tout à fait légitime, au traitement de l’urgence économique, mais nous devrions en passer un peu plus sur la question essentielle soulevée par nos deux collègues : ne laissons pas la faim se propager dans nos quartiers.
Mme Marie-Pierre de la Gontrie applaudit.
Très bien ! Monsieur le secrétaire d’État, monsieur le rapporteur général, il va falloir économiser votre parole sur d’autres sujets !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 296, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
M. Pascal Savoldelli. Au vu de l’attitude de la commission et du Gouvernement, je considère que l’amendement est défendu. On ne prend même pas quelques minutes pour parler des plus défavorisés : c’est inadmissible ! Je m’en vais, parce que, franchement ça m’énerve !
M. Pascal Savoldelli se lève et quitte l ’ hémicycle.
L’amendement n° 89, présenté par M. Marseille, Mme Sollogoub, M. Delahaye et Mme Vermeillet, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Hervé Marseille.
L’amendement n° 207, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. le rapporteur général.
Nous avons parlé des aides distribuées par les CAF. Nous portons tous la même attention aux plus démunis. Au travers de cet amendement, je propose d’accroître de 2 milliards d’euros les crédits du Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire, notamment pour permettre la prorogation du dispositif au-delà de la période de confinement. Je rappelle que ce fonds a été initialement calibré pour couvrir les mois de mars et d’avril.
L’amendement n° 166, présenté par Mme de la Gontrie, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Jacques Bigot, Durain et Fichet, Mme Harribey, MM. Kerrouche, Leconte, Marie, Sueur, Sutour, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud et P. Joly, Mme Taillé-Polian, MM. Lurel, Lalande et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Marie-Pierre de la Gontrie.
Le rapporteur général a évoqué l’insuffisance des crédits ouverts pour le Fonds de solidarité pour les entreprises. Le présent amendement du groupe socialiste et républicain a lui aussi pour objet de majorer les crédits de ce fonds, à hauteur de 1, 5 milliard d’euros. Si l’amendement de la commission est adopté, le nôtre sera satisfait.
J’insiste sur le fait que, aujourd’hui, les entreprises n’ayant pas de salariés sont exclues du bénéfice de la deuxième tranche d’aide. C’est aussi le cas des professionnels libéraux travaillant avec des collaborateurs non salariés. J’aurai l’occasion d’y revenir tout à l’heure. Nous proposons donc d’élargir le champ du dispositif.
L’amendement n° 33 rectifié quater, présenté par M. Babary, Mme Chain-Larché, M. Gay, Mmes Primas et Lamure, MM. Karoutchi et Meurant, Mme Puissat, MM. Calvet, Pellevat, D. Laurent et Priou, Mme L. Darcos, M. Sol, Mme Noël, MM. de Legge et Lefèvre, Mme Ramond, MM. Pemezec, B. Fournier, Bonne et Reichardt, Mme Morhet-Richaud, M. Genest, Mme Delmont-Koropoulis, M. Paccaud, Mmes Lassarade et Deseyne, M. Vogel, Mmes Sittler et Thomas, M. Cuypers, Mme Deroche, M. Danesi, Mme F. Gerbaud, MM. Savin, Saury, Hugonet et Bouchet, Mmes Chauvin, Imbert et Raimond-Pavero, MM. Raison et Perrin, Mme Micouleau, MM. Schmitz, Chatillon et Allizard, Mme Dumas, MM. Joyandet et Segouin, Mmes Bonfanti-Dossat et Lopez, MM. Gremillet, Morisset et Sido, Mme Duranton, MM. Laménie, Bonhomme, Brisson et Gilles, Mmes Canayer et Lanfranchi Dorgal, MM. Canevet et Fouché, Mmes Loisier, Costes et N. Delattre, M. Montaugé, Mmes Goy-Chavent et Billon, MM. Chasseing et Menonville, Mme Mélot, M. Lagourgue et Mme Férat, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire.
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Primas.
Cet amendement vise à abonder les crédits du fonds de solidarité pour les entreprises de 1 milliard d’euros supplémentaires. Un certain nombre d’entreprises ne sont pas couvertes aujourd’hui par ce fonds et nous pensons qu’il convient d’élargir les critères d’éligibilité : plafonds de 10 salariés, de 1 million d’euros de chiffre d’affaires, de 60 000 euros de bénéfice imposable, augmenté des sommes versées aux dirigeants, etc. Telle est la raison pour laquelle nous proposons d’augmenter les crédits de ce fonds.
L’amendement n° 41 rectifié bis, présenté par Mme Chain-Larché, MM. Babary et Gay, Mmes Primas, Lamure et Thomas, MM. Cuypers et Milon, Mme L. Darcos, MM. Husson, Laménie, Meurant, Pellevat, Segouin et Charon, Mme Deroche, M. Paccaud, Mmes Gruny, Deromedi, Noël et Bruguière, MM. Calvet, D. Laurent et Lefèvre, Mme de Cidrac, MM. Regnard, Kennel, Longuet et Bouchet, Mmes F. Gerbaud et Raimond-Pavero, MM. Poniatowski, Mouiller, Bonne, Saury, Panunzi et Mayet, Mmes Imbert, Bories et Dumas, MM. Savin, Pierre, Gremillet, Forissier, Gilles, Pemezec, Piednoir et de Legge, Mme Berthet, M. Bonhomme, Mme Micouleau et MM. B. Fournier, J.M. Boyer, Dallier et Canevet, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Primas.
Cet amendement vise à abonder de 500 millions d’euros les crédits du fonds de solidarité pour les entreprises afin de permettre le paiement des loyers commerciaux des entreprises éligibles de moins de 20 salariés qui ont été contraintes de fermer depuis le 15 mars 2020 et dont le propriétaire est un particulier.
Le ministre de l’économie et des finances a récemment annoncé avoir demandé aux grandes sociétés foncières d’annuler trois mois de loyer pour les entreprises. Cet appel va évidemment dans le bon sens. Par ailleurs, l’article 1er du projet de loi permet de transformer le loyer en une créance sur résultat. Ces deux mesures ne sont toutefois pas suffisantes. En effet, elles ne concernent pas les nombreux commerçants et artisans qui sont propriétaires et louent eux-mêmes ou elles sont trop compliquées pour eux.
Il faut donc que le paiement des loyers, qui représente une charge très importante pour les entreprises, soit pris en compte d’une façon ou d’une autre par le fonds de solidarité.
L’amendement n° 200, présenté par M. Husson, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-François Husson.
Cet amendement a, pour l’essentiel, le même objet que celui de Mme de la Gontrie. Il vise à réviser les critères d’accès au second volet du fonds de solidarité afin de permettre aux entreprises n’ayant pas de salariés de percevoir la prime de 2 000 euros lorsque le report ou l’annulation du loyer leur a été refusé. Il s’agit là d’ailleurs des conditions d’octroi du volet maximal de l’aide régionale de 5 000 euros, qui, elle, demeurerait inchangée.
Cette mesure est aujourd’hui très attendue par les professionnels indépendants sans salariés et les propriétaires, parfois modestes, pour qui les loyers sont des ressources importantes.
Ces amendements vont tous dans le même sens et visent à abonder de montants différents les crédits du Fonds de solidarité pour les entreprises.
Nous préférons évidemment l’amendement de la commission. L’amendement de M. Marseille tend à réduire les crédits du dispositif de chômage partiel, lesquels sont déjà manifestement insuffisants.
Madame de la Gontrie, les entreprises n’ayant pas de salariés peuvent bénéficier du fonds de solidarité, mais pas de l’aide complémentaire. Nous souhaitons proroger ce fonds, notamment pour les entreprises qui ne pourraient pas rouvrir le 11 mai, en abondant ses crédits à hauteur de 2 milliards d’euros. Je rappelle que le financement du fonds est pour l’instant prévu pour les seuls mois de mars et d’avril.
La commission demande que son amendement n° 207 soit mis aux voix par priorité et sollicite le retrait des autres amendements.
Je rappelle que, aux termes de l’article 44, alinéa 6, du règlement du Sénat, la priorité est de droit lorsqu’elle est demandée par la commission saisie au fond, sauf opposition du Gouvernement.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Le Gouvernement ne s’oppose pas la demande de priorité formulée par la commission des finances, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il soit favorable à cet amendement.
La priorité est ordonnée.
Quel est l’avis du Gouvernement sur l’ensemble des amendements faisant l’objet de la discussion commune ?
Le fonds de solidarité a vu ses critères d’éligibilité et ses modalités évoluer très profondément depuis sa création. Nous avons étendu le champ des entreprises éligibles et élargi le bénéfice du fonds aux conjoints collaborateurs et aux associés lorsqu’ils ne sont pas mandataires sociaux. Nous avons également augmenté la deuxième tranche de l’aide : elle peut désormais atteindre 5 000 euros, ce qui explique d’ailleurs la consommation extrêmement forte et rapide des crédits du fonds.
Les 7 milliards d’euros prévus par le Gouvernement permettent, en l’état actuel des règles, un financement au-delà du 11 mai – je tiens à rassurer M. le rapporteur général sur ce point. Le fonds continuera à fonctionner et ne s’arrêtera pas brutalement à cette date. Si les 7 milliards d’euros n’étaient pas suffisants, les crédits sans affectation particulière que nous avons mis en réserve et qui, après l’examen du PLFR par l’Assemblée nationale, s’élèvent à environ 1, 7 milliard d’euros nous permettront de faire face.
Je demande le retrait de tous les amendements, sachant que le fonds ne cessera pas de fonctionner le 11 mai au matin et que nous disposons, je le répète, de 1, 7 milliard d’euros de crédits non répartis au cas où les 7 milliards d’euros prévus aujourd’hui venaient à ne pas être suffisants.
Je souhaite m’excuser auprès de mon collègue Fabien Gay, que je n’ai pas cité alors qu’il est cosignataire, en tant que membre de la cellule PME, commerce et artisanat de la commission des affaires économiques, des amendements n° 33 rectifié quater de Serge Babary et 41 rectifié bis d’Anne Chain-Larché. Ces deux amendements sont aussi le fruit de son travail.
J’ai effectivement cosigné ces deux amendements. Mes collègues Serge Babary et Anne Chain-Larché sont absents parce qu’ils participent en ce moment même à une visioconférence.
Le fonds de solidarité présentait des trous dans la raquette, s’agissant notamment des conjoints collaborateurs et des autoentrepreneurs. M. le ministre de l’action et des comptes publics nous a dit hier que ces derniers pouvaient bénéficier du fonds, mais, concrètement, sur le terrain, c’est compliqué, en raison des difficultés d’accès à internet et du critère de chiffre d’affaires.
L’amendement n° 33 rectifié quater est de bon sens : relever le plafond des effectifs à vingt salariés tout en conservant le critère de 1 million d’euros de chiffre d’affaires et de 60 000 euros de bénéfices permettrait de couvrir la majorité des TPE.
Enfin, il va bien falloir que l’on traite la question des loyers pour les commerces qui ont été fermés par décision administrative.
Mes chers collègues, n’ayons pas peur de la conflictualité, car la politique, c’est la gestion des conflits. On passe, avec raison, des heures à discuter du Fonds de solidarité pour les entreprises, mais nous sommes en droit de déplorer l’absence de réponse du Gouvernement sur le volet social. Le préfet de la Seine-Saint-Denis vient pourtant de déclarer qu’il craignait une émeute de la faim dans le département dans les quinze prochains jours. Comment allons-nous gérer une telle situation ? Cela mérite débat.
L ’ amendement est adopté.
En conséquence, les amendements n° 296, 89, 166, 33 rectifié quater, 41 rectifié bis et 200 n’ont plus d’objet.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 312, présenté par MM. Savoldelli et Bocquet, Mmes Apourceau-Poly, Cohen, Gréaume et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Fabien Gay.
L’amendement n° 47 rectifié quater, présenté par MM. Jacquin et P. Joly, Mme Préville, M. Antiste, Mmes Conway-Mouret et de la Gontrie, MM. Montaugé et Tissot, Mme Tocqueville, MM. Duran, Lozach, Daudigny et Courteau, Mmes Monier et Meunier, M. Kerrouche, Mme Taillé-Polian, M. Devinaz, Mme G. Jourda, M. Mazuir, Mmes Jasmin et Ghali et M. Gillé, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
Modifier ainsi les autorisations d’engagement et les crédits de paiement :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Olivier Jacquin.
Cet amendement vise à instaurer une dégressivité pour l’indemnisation du chômage partiel : pour les salariés rémunérés entre le SMIC et le salaire médian, elle passerait à 96 % de la rémunération nette, et elle serait ensuite dégressive jusqu’à 2, 5 fois le SMIC.
Aujourd’hui, les salariés rémunérés au SMIC sont indemnisés à hauteur de 100 %. Au-delà, l’indemnisation tombe à 70 % de la rémunération brute, soit 84 % de la rémunération nette. Dans les faits, l’indemnisation est souvent moindre, car la rémunération comporte des parts variables qui ne sont pas prises en compte.
Monsieur le rapporteur général, vous souhaitez que les Français n’épargnent pas de façon excessive et que l’argent aille à la consommation et à la croissance. La mise en œuvre de la mesure que nous proposons aurait indiscutablement pour effet de faire davantage circuler l’argent, car elle profiterait aux plus faibles rémunérations.
Le coût du chômage partiel est en train d’exploser du fait de l’augmentation continuelle du nombre de bénéficiaires. On compte à ce jour 10, 2 millions de salariés en chômage partiel. Les chiffres retenus dans ce PLFR risquent d’être dépassés. Comment financerait-on les mesures proposées ? À titre d’exemple, l’amendement de M. Jacquin coûterait 1, 5 milliard d’euros, sachant que le chômage partiel, le Gouvernement nous le confirmera, coûte déjà 26 milliards d’euros, soit quatre fois plus qu’en Allemagne.
Avis défavorable.
Nous avons déjà relevé le barème d’indemnisation du chômage partiel jusqu’à 4, 5 fois le SMIC à hauteur de 84 % des revenus. Le taux de 84 % est effectif à partir de 1, 3 fois le SMIC. Au-dessous, il est supérieur. À ce stade, cela nous paraît suffisant, et je pèse mes mots.
Le coût du dispositif est extrêmement élevé, puisqu’il dépasse 25 milliards d’euros, un tiers étant financé par l’Unédic, les deux autres tiers par le budget de l’État. Nous préférons en rester là à ce stade.
J’émets donc un avis défavorable.
On compte aujourd’hui 10, 2 millions de salariés en chômage partiel, et peut-être leur nombre va-t-il encore augmenter, car nous ne connaissons pas, pour l’heure, l’ampleur de la crise.
Dans la période que nous traversons, il est extrêmement compliqué de vivre quand on est indemnisé à hauteur de 84 % d’un salaire à peine supérieur au SMIC. Cela représente une perte de 100 ou 150 euros, pour des salariés qui avaient déjà du mal à boucler les fins de mois.
Je rappelle que le chômage partiel n’est pas une chance, comme je l’ai entendu dire ces dernières semaines : c’est un droit, lié à ces cotisations sociales si souvent décriées de l’autre côté de cet hémicycle. Heureusement qu’elles existent !
La question de l’indemnisation des salariés en chômage partiel se pose d’autant plus que ces derniers sont exclus de tous les dispositifs d’aide. À cet égard, nous avons proposé une mesure de bon sens, mais vous ne nous avez pas répondu : les salariés en chômage partiel, qui restent chez eux et utilisent de ce fait davantage les outils numériques, vont-ils oui ou non pouvoir bénéficier du chèque énergie ? Je ne suis pas un grand défenseur de ce dispositif, mais, dans la période que nous traversons, il serait bienvenu de l’ouvrir à ces personnes. Vous ne pouvez pas à la fois leur refuser toutes les aides et en rester à un taux d’indemnisation de 84 %. Sinon, des factures ne seront pas payées, et les dégâts sociaux seront considérables dans notre pays.
Le chômage partiel ne donne pas droit à une indemnisation à hauteur de 100 % du salaire, ce qui place certains salariés dans une situation difficile, surtout quand ils ne bénéficient plus d’autres sources de revenus, comme les primes. De ce fait, certains ménages commencent à avoir du mal à faire face à leurs charges quotidiennes.
Monsieur le rapporteur général, vous dites que les mesures présentées ne sont pas financées, mais nous avons fait de nombreuses propositions de financement. Elles ont toutes été rejetées, au motif que ce n’était pas le moment d’aborder le sujet du financement. Vous avez fait le choix de suivre le Gouvernement et de renvoyer à plus tard la question des recettes. Le ministre de l’économie et des finances nous expliquait hier qu’il faudrait étudier de quelle manière faire revenir l’épargne des Français dans l’économie, mais il y a aussi des Français qui, actuellement, constituent des dettes ! Il faut y être attentif, car l’endettement a des conséquences sociales à court et à long terme pour les familles.
Je ne m’en fais pas une gloire, mais, même si cela n’empêche pas que certains ménages soient confrontés à des difficultés, le dispositif que nous avons mis en place est l’un des plus protecteurs. Il l’est bien plus que le dispositif allemand, notamment, dans lequel le taux d’indemnisation s’établit entre 65 % et 67 %. Par ailleurs, un certain nombre d’aides sociales sont également disponibles.
J’ajoute que si nous avons fait le choix de créer une prime spécifique à destination des ménages les plus fragiles, allocataires des minima sociaux ou bénéficiaires des APL, avec une majoration par enfant, c’est pour répondre à un certain nombre des situations qui viennent d’être évoquées.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 45 rectifié ter, présenté par M. Jacquin, Mmes Grelet-Certenais et Lubin, M. P. Joly, Mme Préville, M. Antiste, Mme Conway-Mouret, M. Montaugé, Mmes de la Gontrie et Meunier, MM. Duran, Lozach, Daudigny et Kerrouche, Mmes Taillé-Polian et G. Jourda, MM. Mazuir et Devinaz et Mmes Jasmin et Ghali, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien aux « premiers et seconds de ligne »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux « premiers et seconds de ligne »
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Olivier Jacquin.
Il s’agit ici davantage d’un amendement d’appel.
J’ai été assez déçu par la réponse de M. le rapporteur général sur mon amendement précédent. Augmenter l’indemnisation du chômage partiel pour les personnes les plus défavorisées, c’est garantir un retour direct de l’argent à la consommation.
L’amendement n° 45 rectifié ter vise à créer un fonds de soutien doté de 2, 5 milliards d’euros destiné à financer des primes en faveur des travailleurs mobilisés « en première et seconde lignes », pour reprendre les mots du Président de la République, qui a salué nos fonctionnaires, personnels de santé, médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, secouristes, militaires, pompiers, pharmaciens, agriculteurs, enseignants, chauffeurs routiers, livreurs, électriciens, manutentionnaires, caissiers, caissières, éboueurs, personnels de sécurité, de nettoyage, journalistes, travailleurs sociaux…
Vous me direz, monsieur le rapporteur général, que nous n’avons pas l’argent pour financer ce fonds, mais tout est question de priorités. Ces personnes méritent mieux que des applaudissements.
J’insisterai sur la situation de ces héros du quotidien que sont les livreurs à vélo, qui apportent des repas jusque sur nos paliers. Ils subissent une grande précarité et une forte baisse de l’activité. C’est vrai qu’on ne voit qu’eux aujourd’hui dans les villes, mais ils sont beaucoup moins nombreux qu’avant. À Paris, selon une enquête récente non encore publiée, près de 45 % des comptes sur les plateformes numériques sont sous-loués à des personnes encore plus précaires et n’ayant souvent pas le droit de travailler.
Par deux fois, le Conseil constitutionnel a dit qu’il n’y avait pas de statut intermédiaire entre celui de salarié et celui d’autoentrepreneur. Par deux fois, la Cour de cassation a requalifié en contrat de travail la relation contractuelle liant un indépendant à une plateforme numérique. Du point de vue du droit, il en résulte que ces personnes devraient être salariées, mais leur contrat n’a pas encore été requalifié. De ce fait, le code du travail ne leur garantit aucun droit en termes tant de santé que de revenus.
L’amendement n° 176 rectifié, présenté par MM. P. Joly, Antiste et Daudigny, Mmes G. Jourda et Taillé-Polian, MM. Marie et Lozach, Mme Conconne, M. Jacquin, Mmes Meunier et Rossignol, MM. Duran, Tissot, M. Bourquin, Montaugé et Vaugrenard, Mmes Tocqueville, Guillemot et Grelet-Certenais, MM. Joël Bigot et Houllegatte, Mme Préville, M. Devinaz, Mmes Jasmin et Féret et M. Mazuir, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Renforcement exceptionnel de la rémunération exceptionnelle du personnel soignant
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel de la rémunération exceptionnelle du personnel soignant
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Patrice Joly.
Le Gouvernement a annoncé une prime de 500 à 1 500 euros nets pour les soignants engagés dans la lutte contre le Covid-19. C’est une somme très faible au regard de leurs sacrifices, qui n’ont pas commencé avec cette crise.
Depuis de longs mois en effet, le personnel soignant interpelle le Gouvernement sur la dégradation de ses conditions de travail, les fermetures de lits et les salaires au rabais. À titre d’exemple, selon une étude de l’OCDE publiée en 2017, le salaire d’un infirmier français s’élève à 0, 9 fois le salaire moyen du pays, contre 1, 8 au Chili, 1, 3 aux États-Unis, 1, 1 en Allemagne ou en Italie.
Aussi cet amendement vise-t-il à doubler le montant de la prime, pour le porter de 500 euros à 1 000 euros pour les soignants et de 1 500 euros à 3 000 euros pour ceux d’entre eux qui sont le plus exposés au Covid-19.
Pour assurer sa recevabilité financière, nous avons gagé cet amendement sur une minoration des crédits du programme « Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire ».
Nous émettons un avis défavorable sur l’amendement n° 45 rectifié ter, car il tend à diminuer les crédits alloués au financement du chômage partiel, lesquels sont déjà insuffisants. Alors que, au travers d’amendements précédents, vous aviez vous-même appelé à un renforcement de ces crédits, vous proposez maintenant de les réduire de 2, 5 milliards d’euros !
Je demande le retrait de l’amendement n° 176 rectifié. Outre la prime déjà prévue, les personnels soignants bénéficient de la majoration des heures supplémentaires, dont nous avons de plus voté tout à l’heure la défiscalisation. Même si ces mesures ne répondent pas à la question des rémunérations à l’hôpital, elles nous paraissent suffisantes à ce stade.
Le Gouvernement demande le retrait de l’amendement n° 45 rectifié ter ; à défaut, il émettra un avis défavorable, pour les mêmes raisons que la commission.
Je demande également le retrait de l’amendement n° 176 rectifié. La prime pour les soignants sera financée au titre du relèvement de 8 milliards d’euros des dépenses sociales que nous avons annoncé et inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale. L’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) n’étant qu’indicatif, nous avons la possibilité de le faire.
Je me permets enfin de signaler que les crédits proposés pour doubler le montant des primes des soignants seraient largement insuffisants.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 109 rectifié, présenté par MM. Lurel et Temal, Mme Conconne, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly et Lalande, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Todeschini, Montaugé, Durain et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds exceptionnel de remboursements des charges sociales et fiscales pour le secteur hôtelier et touristique
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel de remboursements des charges sociales et fiscales pour le secteur hôtelier et touristique
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Rémi Féraud.
Cet amendement vise à compléter le plan d’urgence en créant un fonds de soutien doté de 2 milliards d’euros à destination du secteur touristique et hôtelier.
Certes, la crise sanitaire affecte le secteur touristique dans tous les pays du monde, mais le nôtre est vraiment concerné au premier chef, puisqu’il est la première destination touristique mondiale. Nous nous sommes fixé depuis plusieurs années l’objectif d’accueillir 100 millions de touristes par an. Nous nous en rapprochons. Le secteur touristique et hôtelier emploie en France plus de 1, 2 million de salariés. Rien qu’en Île-de-France, les pertes s’élèvent à 1 milliard d’euros chaque mois. Or nous savons que cette crise sanitaire va durer et affecter notamment les voyages et les déplacements internationaux.
Nous avons entendu le Président de la République évoquer des annulations de charges plutôt que des reports. Gérald Darmanin lui-même a confirmé, le 15 avril, que l’État annulerait les charges pour les secteurs les plus touchés, citant le chiffre de 750 millions d’euros pour celui de la restauration et du tourisme.
Néanmoins, sauf erreur de ma part, nous ne trouvons pas trace de ces annulations de charges dans ce PLFR. Pourtant, le secteur touristique et hôtelier a absolument besoin d’un soutien très fort. Cet amendement vise donc à dégager des crédits à cette fin, pour remédier à un des principaux manques de ce texte.
Le Gouvernement nous répondra peut-être qu’il interviendra par voie réglementaire ou qu’il inscrira des dispositions dans le prochain projet de loi de finances rectificative. Là aussi, ne perdons pas de temps !
Les difficultés sont réelles. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration fait sans doute partie de ceux qui resteront à l’arrêt après le 11 mai. C’est pourquoi nous avons d’ores et déjà voté la transformation des charges et impôts en une sorte de dégrèvement. À ce stade, cela constitue une première réponse, qui s’ajoute à la prolongation du fonds de solidarité.
La commission émet donc un avis défavorable, même si, j’en conviens, ce secteur est sans doute celui qui est le plus impacté par la crise.
Je l’ai rappelé ce matin, nous ne partageons pas la méthode proposée au travers de l’amendement de la commission. En tout état de cause, l’adoption de ce dernier satisfait le présent amendement.
Je souligne que nous travaillons actuellement à un plan de soutien à l’hôtellerie, que Gérald Darmanin a eu l’occasion d’évoquer hier soir.
Avis défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 179 rectifié, présenté par Mme Lepage, MM. Daudigny, Lurel, Houllegatte et Magner, Mmes Guillemot et Conway-Mouret, MM. Kanner et Antiste, Mme Préville, MM. M. Bourquin et Duran, Mmes Rossignol, Van Heghe, Conconne et Meunier, M. Jacquin, Mme Blondin, MM. Marie et P. Joly, Mmes Monier et G. Jourda, M. Devinaz, Mme Féret, M. Tourenne, Mme Jasmin et MM. Féraud, Temal et Mazuir, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Prime exceptionnelle aux salariés à domicile
II. – En conséquence modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Prime exceptionnelle aux salariés à domicile
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret.
Il s’agit d’un amendement de ma collègue Claudine Lepage.
Les salariés à domicile sont particulièrement impactés par la crise sanitaire. Certains ont vu leurs heures de travail drastiquement réduites, d’autres ont perdu leur emploi et, pour ceux qui continuent à travailler, le niveau de protection contre l’épidémie n’est pas satisfaisant.
En réponse à cette crise sanitaire, la plupart de ces salariés se sont adaptés, modifiant les tâches qui leur incombaient, allant faire les courses et chercher les médicaments des personnes vulnérables pour lesquelles ils travaillent, maintenant même parfois une présence physique ou téléphonique pour s’assurer de l’état de santé de celles-ci.
On le voit, les salariés à domicile représentent souvent un maillon structurant et fondamental de la chaîne de prise en charge des malades et des personnes âgées à domicile. Les membres de notre groupe sont donc très attachés à ce que l’État fasse preuve de reconnaissance à l’égard de ces travailleurs. Un amendement en ce sens avait d’ailleurs été déposé par le groupe Socialistes et apparentés lors de l’examen du précédent PLFR à l’Assemblée nationale, mais le Gouvernement a choisi de s’en remettre à la bonne volonté des employeurs, ce qui nous paraît inacceptable. Cette solution déresponsabilise, une fois de plus, l’État.
Cet amendement a donc pour objet de restaurer davantage de justice en permettant à tous les salariés à domicile, qui sont souvent le dernier recours des personnes fragiles et vulnérables, de bénéficier d’une prime de 1 000 euros, afin que soit reconnu leur engagement quotidien.
Mes chers collègues, il nous reste 164 amendements à examiner. À ce rythme, il paraît impossible d’achever l’examen de ce texte avant la commission mixte paritaire prévue demain matin. Mes avis seront donc de plus en plus brefs ; je vous prie par avance de m’en excuser.
On ne peut pas créer des fonds de soutien pour tous les secteurs. Les salariés à domicile ont droit au chômage partiel. Je demande le retrait de cet amendement, à défaut j’émettrai un avis défavorable.
Même avis. Nous avons ouvert le dispositif de chômage partiel aux salariés à domicile ; ils ne bénéficiaient pas de cette protection auparavant. Comme M. le rapporteur général, je serai amené dans les heures qui viennent à me montrer un peu plus laconique…
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 48 rectifié ter, présenté par MM. Jacquin, Bérit-Débat et P. Joly, Mmes Préville et de la Gontrie, M. Montaugé, Mmes Tocqueville et Meunier, MM. Duran, Lozach, Tissot, Daudigny et Courteau, Mmes Monier et Rossignol, M. Devinaz, Mme G. Jourda, M. Mazuir, Mme Jasmin et M. Gillé, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien en faveur des infrastructures de transports
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien en faveur des infrastructures de transports
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Olivier Jacquin.
On parle beaucoup du secteur aérien, qui est considérablement perturbé, mais le rail l’est également.
Les prévisions pour SNCF Voyageurs font état d’une baisse de chiffre d’affaires de près de 6 milliards d’euros cette année, ce qui impacte considérablement les péages payés par SNCF Mobilités ou Fret SNCF à SNCF Réseau, responsable de la gestion des infrastructures. Pour les deux premiers mois de la crise, les pertes de péage atteignaient 600 millions d’euros pour SNCF Réseau.
Nous proposons donc d’apporter rapidement 1 milliard d’euros à SNCF Réseau, qui est considérablement menacé. Cela permettrait notamment de garantir la gratuité des péages pour le fret ferroviaire, qui est particulièrement résilient : 60 % des circulations s’effectuent de manière très satisfaisante en termes qualitatifs, la plupart des trains de voyageurs ne circulant pas.
Cette demande de gratuité des péages pour le fret ferroviaire émane de Fret SNCF, mais aussi des entreprises concurrentes regroupées au sein de l’Association française du rail. Ces dernières ont déjà subi une grève qui les a beaucoup affectées. Une discussion était en cours avec la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer pour leur accorder la gratuité des péages sur une partie de l’année ; nous proposons d’étendre cette gratuité à l’ensemble de l’année.
Je tiens à le préciser, un contrat de performance pour SNCF Réseau aurait dû être présenté devant le Parlement avant le 1er janvier 2020. Ce contrat prévoit la prise en compte de la loi Didier sur les ponts, des charges liées à la fin de l’utilisation du glyphosate et de la réfection de petites lignes, sans avoir fait l’objet d’un débat avec le Parlement.
L’État est actionnaire de SNCF Réseau. Il sera temps, le moment venu, de faire les comptes. Avis défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 127, présenté par M. P. Joly, Mme Perol-Dumont, M. Vallini, Mme Conway-Mouret, M. Temal, Mme Lepage, MM. Raynal, Todeschini, Kanner, Éblé, Botrel, Boutant, Carcenac et Devinaz, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme G. Jourda, MM. Lalande, Lurel, Mazuir et Roger, Mme Taillé-Polian, MM. Lozach et Antiste, Mmes Conconne, Meunier et Rossignol, MM. Duran, Tissot, M. Bourquin, Montaugé et Vaugrenard, Mmes Tocqueville, Guillemot et Grelet-Certenais, MM. Joël Bigot et Houllegatte, Mme Préville, MM. Leconte, Bérit-Débat, Courteau, Daunis et Kerrouche, Mme Monier et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Renforcement exceptionnel de l’aide publique au développement
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel de l’aide publique au développement
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Patrice Joly.
Cet amendement vise à augmenter de manière exceptionnelle les crédits de l’aide publique au développement, à hauteur de 1 milliard d’euros.
Il s’agit de répondre à la situation d’urgence que connaissent également les pays pauvres et les pays en développement. La réponse à la crise ne peut se résumer à une action purement nationale. Elle doit intégrer la solidarité à l’égard des pays en difficulté, notamment africains.
Le virus ne connaît pas de frontières et les crises humanitaires, sociales et économiques qu’il peut entraîner dans un certain nombre de pays en difficulté doivent être prévenues.
Cette augmentation de 1 milliard d’euros nous ferait en fait prendre deux ans d’avance sur l’augmentation prévue des crédits de l’aide publique au développement, qui doivent atteindre 0, 55 % du PIB à l’échéance de 2022. L’objectif serait ainsi atteint dès 2020.
Pour assurer la recevabilité financière de cet amendement, nous proposons de gager cette augmentation par une diminution d’un montant équivalent des crédits du programme « Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire ».
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 123, présenté par MM. Montaugé, Tissot, M. Bourquin, Raynal, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Guillemot, MM. P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien d’urgence pour la filière agro-alimentaire
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien d’urgence pour la filière agro-alimentaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Cet amendement vise à créer un fonds de soutien d’urgence de 800 millions d’euros pour la filière agroalimentaire.
La crise liée au Covid-19 affecte particulièrement l’activité de nos agriculteurs et de l’ensemble de la chaîne agroalimentaire. La fermeture de tous les commerces considérés comme non essentiels et le maintien de l’ouverture des seules grandes et moyennes surfaces déstabilisent l’ensemble de la filière, qui se voit privée de nombreux débouchés.
Des réponses doivent être apportées d’urgence pour préserver ce pan essentiel de notre économie. Si le Gouvernement en a déjà mis certaines en œuvre, les auteurs de cet amendement estiment que les efforts consentis ne sont pas encore suffisants.
La création d’un fonds d’urgence spécifique à l’agriculture, doté de 800 millions d’euros, pourrait être une première réponse.
D’une part, ce fonds pourrait être la préfiguration d’un nouveau fonds européen exceptionnel et de la création d’une enveloppe budgétaire hors budget de la politique agricole commune, la PAC, pour compenser dans la durée les pertes d’activité liées à la crise actuelle, dont les conséquences se feront certainement sentir sur plusieurs années. Ce futur fonds pourrait être cofinancé par l’Europe et les États membres, et permettrait également de préfigurer la part nationale d’un fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE) adapté aux pandémies.
Cette idée rejoint la proposition numéro 15 formulée par la cellule de veille, de contrôle et de suivi de crise de la commission des affaires économiques dédiée à l’agriculture. Elle renvoie par ailleurs à l’accord trouvé le 17 avril entre les vingt-sept ministres européens de l’agriculture pour activer au plus vite les instruments de régulation européens, afin de permettre la mise en œuvre en urgence des mesures de soutien face à l’épidémie et, d’une manière plus générale, d’avoir une politique agricole commune qui soit plus protectrice de l’agriculture et de l’alimentation.
D’autre part, l’ampleur de la crise devra nécessairement nous amener à nous interroger sur la question des reports de charges sociales actuellement mis en œuvre. Dans certains secteurs particulièrement impactés, il faudra nécessairement transformer ces reports en exonérations totales, prises en charge par l’État. Ce fonds pourrait y contribuer dans un premier temps, pour les cas les plus urgents et critiques. En définitive, il assurera le bon fonctionnement de la chaîne agroalimentaire en apportant un soutien aux différents acteurs, et ce à tous les stades, de la production à la commercialisation en passant par la transformation, la logistique ou le stockage.
Il s’agit bien évidemment d’assurer la bonne continuité de l’activité de l’ensemble d’une chaîne indispensable à la vie de notre pays et de préserver la diversité de l’agriculture française.
L’amendement n° 316, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’urgence agricole
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’urgence agricole
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
Cet amendement est très proche de celui qui vient d’être excellemment défendu. Les secteurs du vin et de la poissonnerie souffrent particulièrement, en raison de la fermeture des restaurants, ainsi que le secteur des fleurs. Nous proposons pour notre part la création d’un fonds de compensation doté de 100 millions d’euros.
Je vais vous donner un scoop : je sais lire ! Il est donc inutile de donner lecture de l’objet des amendements, d’autant que, à ce rythme, nous avons encore de longues heures de débat devant nous…
Tous les secteurs méritent une attention particulière. Nous avons prévu un dispositif d’extension du fonds de solidarité, que nous avons abondé de 2 milliards d’euros, nous avons transformé les allégements de charges et d’impôts en dégrèvements. Ces mesures couvrent l’ensemble des secteurs. Quel secteur ne souffre pas aujourd’hui ? Il n’y a pas d’activité économique qui ne se trouve dans une situation totalement inédite, en France et dans le monde.
Nous essayons de mettre en place un dispositif qui soit le plus complet et le plus général possible. Après, on peut créer un fonds pour la joaillerie, un fonds pour les horticulteurs, un fonds pour la culture…
Le problème, c’est que nous finirons par être en défaut de paiement ; nous arrivons déjà à peine à financer le chômage partiel !
C’est pourquoi je vous demande de vous rallier à la position raisonnable de la commission : créons des dispositifs généraux le plus larges possible, plutôt que d’inventer des dispositifs sectoriels qui ne seraient pas, à ce stade, forcément bien calibrés. Nous risquerions de surcroît d’oublier des secteurs.
Je donne donc un avis défavorable à cet amendement, comme à tous les amendements sectoriels.
Avis défavorable, avec le même argumentaire. Chaque secteur mériterait une discussion spécifique, mais nous privilégions à ce stade une approche et des dispositifs globaux.
Je suivrai l’avis du rapporteur général. En ce qui concerne l’agriculture, nous avons tout de même de bonnes nouvelles, puisque l’Union européenne a accepté des mesures exceptionnelles dans le cadre de l’organisation commune de marché. Des aides sectorielles seront possibles, conformément à ce que nous avions préconisé. C’était une des batailles menées par le ministre de l’agriculture et nous avons été nombreux à nous mobiliser sur ce sujet. Il me semble donc que nous pourrions, dans un premier temps, nous contenter de ce qui vient d’être décidé à l’échelon européen.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L’amendement n° 88 rectifié bis est présenté par MM. Bonne et Daubresse, Mmes Deroche, Deromedi, Deseyne, A.M. Bertrand et Berthet, MM. Brisson et J.M. Boyer, Mmes Canayer, Chain-Larché, Chauvin et Di Folco, MM. B. Fournier et Gilles, Mme Gruny, MM. Gremillet, Joyandet et Karoutchi, Mmes F. Gerbaud et Lassarade, MM. D. Laurent, H. Leroy, Kennel et Milon, Mmes Micouleau et Malet, M. Morisset, Mme Morhet-Richaud, M. Mouiller, Mmes Noël et Puissat, MM. Paccaud, Rapin et Regnard, Mme Raimond-Pavero, M. Sol, Mme Thomas et MM. Vaspart, Vial, Houpert, Perrin et Raison.
L’amendement n° 180 rectifié est présenté par Mme Lepage, MM. Lurel, Houllegatte et Magner, Mmes Tocqueville, Guillemot, Conway-Mouret et Préville, MM. M. Bourquin, Tissot, Duran et Antiste, Mmes Rossignol, Van Heghe, Conconne et Meunier, M. Jacquin, Mme Blondin, MM. Marie, Daudigny et P. Joly, Mme G. Jourda, M. Devinaz, Mme Féret, M. Tourenne, Mme Jasmin et MM. Féraud, Temal et Mazuir.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Prime exceptionnelle pour les personnels des EHPAD
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Prime exceptionnelle pour les personnels des EHPAD
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Olivier Paccaud, pour présenter l’amendement n° 88 rectifié bis.
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret, pour présenter l’amendement n° 180 rectifié.
Cet amendement, déposé sur l’initiative de ma collègue Claudine Lepage, concerne les salariés des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad, qui sont au contact direct de malades du Covid-19. Alors qu’ils ont souffert de cette épidémie, comme l’ensemble du personnel soignant, aucune prime ne leur a été accordée. Si le Gouvernement a fait des annonces, rien n’est encore budgété. Or on sait qu’une annonce sans budget n’est que lettre morte. L’objet de cet amendement est donc de budgéter une prime de 1 000 euros destinée à l’ensemble des personnels des Ehpad afin de reconnaître leur travail, les difficiles conditions dans lesquelles ils ont dû le réaliser et leur engagement sans faille durant cette période. C’est bien évidemment un symbole de reconnaissance.
Lorsqu’il a présenté le dispositif de prime pour les personnels hospitaliers, soignants et non soignants, le ministre des solidarités et de la santé a indiqué souhaiter qu’il puisse concerner les personnels de la filière médico-sociale, des Ehpad, mais aussi des établissements accueillant des personnes handicapées.
En raison de la multiplicité et de la diversité des employeurs dans cette filière – collectivités territoriales, secteur associatif, parfois acteurs privés –, des concertations et des discussions sont nécessaires – elles sont en cours –, car les statuts ne sont pas forcément les mêmes.
Le ministre des solidarités et de la santé aura prochainement l’occasion de présenter le texte réglementaire précisant la mesure. Je demande donc le retrait de ces amendements. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 88 rectifié bis et 180 rectifié.
Les amendements ne sont pas adoptés.
L’amendement n° 110 rectifié, présenté par Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Antiste et Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Préville, MM. Sueur, Temal, Todeschini, Durain, Montaugé et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien au spectacle vivant
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien au spectacle vivant
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Il s’agit là encore de créer un fonds d’urgence sectoriel, cette fois pour la culture. Ce secteur fera d’ailleurs l’objet de plusieurs amendements de ce type, car son périmètre est très large. Entre les arts plastiques, le patrimoine ou le spectacle vivant, les secteurs d’activité, les modèles économiques et les leviers de développement sont très différents.
Ce fonds concerne le secteur du spectacle vivant, qui est affecté par la crise actuelle de façon extrêmement violente. En effet, un certain nombre de salles de spectacle ont été fermées très tôt. Personne ne sait quand elles rouvriront. Surtout, nous assistons à une annulation en cascade des festivals, sans cadre réglementaire pouvant leur permettre de faire jouer des assurances, voire d’activer la clause de cas de force majeure pour renégocier des contrats de cession.
Nous proposons de doter ce fonds de 500 millions d’euros. Pour le seul spectacle vivant privé, la perte de chiffre d’affaires est aujourd’hui évaluée à 600 millions d’euros. Plus de 40 000 emplois – techniciens, intermittents… – sont concernés. Certes, les entreprises sont éligibles au fonds de solidarité et au chômage partiel, mais leur modèle économique repose sur un chiffre d’affaires alimenté par la billetterie. Étant donné qu’il n’y a plus de billetterie et qu’il n’y en aura pas demain, nous assistons à la disparition progressive, dans nos territoires, d’un certain nombre de projets culturels.
On ne peut que souscrire à cette argumentation. Le spectacle vivant est sans doute, avec celui du tourisme, le secteur le plus impacté par la crise.
Le fonds du ministère de la culture est très insuffisant, j’en conviens, mais nous ne pouvons pas décider d’une somme au doigt mouillé. Il faut examiner les choses au cas par cas. Pour l’heure, je fais confiance au Gouvernement. Si les dispositifs proposés sont insuffisants, nous prendrons nos responsabilités le jour venu. À ce stade, je demande le retrait de cet amendement.
Cet avis vaudra pour l’ensemble des amendements relatifs au secteur de la culture.
Le ministre de la culture vous a répondu, madame Robert, lors de la séance de questions d’actualité au Gouvernement. Il s’est exprimé par ailleurs sur un certain nombre de dispositifs qui ont été mis en place par son ministère pour accompagner le secteur culturel. Nous ne disons pas que ces dispositifs seront suffisants, mais il s’agit d’une première réponse. Il serait prématuré d’introduire dans ce PLFR d’autres dispositifs, qui pourraient davantage trouver leur place dans un texte de relance ou dans un plan sectoriel.
L’avis est défavorable. Pour autant, nous restons extrêmement attentifs à la situation du secteur de la culture, car le constat des difficultés actuelles et à venir est partagé.
Monsieur le secrétaire d’État, après vous avoir entendu, je tiens à intervenir pour défendre avec force cet amendement.
La réalité, comme l’a souligné Mme Robert, c’est que ce secteur subit une perte de chiffre d’affaires de 600 millions d’euros pour les seuls mois de mars, d’avril et de mai ! Or, on le sait, les mois de juin et d’été seront encore catastrophiques. On estime que la perte de chiffre d’affaires s’établira finalement entre 1, 2 milliard et 1, 3 milliard d’euros.
Tous les spectacles sont annulés partout sur le territoire. Toutes les compagnies, tous les théâtres privés, toutes les structures sont aujourd’hui dans l’angoisse. Le ministre de la culture a annoncé un fonds d’aide de 5 millions d’euros, alors que les pertes de recettes, pour trois mois, s’élèvent déjà à 600 millions d’euros… Récemment, M. le ministre de la culture a bien voulu indiquer qu’un fonds en faveur du théâtre privé et d’un certain nombre de troupes, financé par les collectivités locales, serait abondé par une somme de 5 millions à 7 millions d’euros. Cela ne saurait suffire ! Il y a une disproportion totale entre ce que propose le ministère de la culture et la réalité de la situation financière de nos troupes et de nos théâtres. La culture tient une telle place en France, y compris sur les plans économique et touristique, que nous irons au-devant d’une catastrophe si nous n’avons pas le courage de prendre des mesures financières plus fortes.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 112 rectifié, présenté par Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Antiste et Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Préville, MM. Sueur, Temal, Todeschini, Durain, Montaugé et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Mesure d’urgence pour la revalorisation du métier d’enseignant
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence pour la revalorisation du métier d’enseignant
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Il s’agit d’une mesure d’urgence visant à revaloriser le métier d’enseignant. Ces 500 millions d’euros ont déjà été annoncés par M. Blanquer. L’idée est d’anticiper sur cette revalorisation.
Il importe de saluer, dans cette période de confinement, le travail absolument remarquable effectué par les enseignants pour assurer la continuité éducative. Cela a d’ailleurs permis à certains d’entre eux de travailler différemment et de faire évoluer leurs méthodes pédagogiques. Pour eux, les choses ne sont pas terminées. Ce serait un signal important que cette revalorisation figure parmi les premières mesures d’urgence prises.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 124 rectifié, présenté par MM. Montaugé, Tissot, M. Bourquin, Raynal, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Guillemot, MM. P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini, Durain et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien exceptionnel aux productions saisonnières
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien exceptionnel aux productions saisonnières
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Monsieur le rapporteur général, je vous ai entendu : il faut faire vite, il faut faire court. Cependant, nous avons tout de même le droit de nous exprimer et de défendre nos idées dans ce débat parlementaire ! Excusez-moi d’être désagréable, mais je suis dans mon plein droit de parlementaire lorsque j’expose mes amendements !
Le présent amendement vise à créer un fonds de soutien exceptionnel aux productions saisonnières particulièrement impactées par la crise liée au Covid-19. Si cette crise affecte l’ensemble de notre filière agroalimentaire, certains secteurs sont davantage touchés et doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics.
C’est notamment le cas des productions saisonnières dont une part très importante du chiffre d’affaires est réalisée entre les mois de mars et de juin. Cette forte saisonnalité, conjuguée à la fermeture des points de vente habituels, plonge certaines filières dans une crise profonde, qui met en question leur pérennité même.
Les auteurs de cet amendement pensent particulièrement aux filières ovine et caprine, qui bénéficient habituellement d’importants débouchés lors des périodes de fêtes religieuses des mois de mars et d’avril : agneaux, chevreaux et veaux sont alors particulièrement consommés. Ces animaux ne peuvent évidemment pas être stockés et doivent être vendus à ces périodes précises pour que les éleveurs puissent bénéficier de débouchés importants et de prix rémunérateurs.
La filière gras est également fortement impactée avec la fermeture de la majorité des points de vente et le changement des habitudes de consommation, qui, en période de crise et dans le contexte anxiogène que nous connaissons, n’encouragent pas l’achat de ce type de produits, davantage considérés comme « festifs ». Il faut rappeler que cette filière a déjà été fortement touchée par plusieurs crises successives ces dernières années, liées à l’épizootie aviaire. Elle est aujourd’hui au bord de la rupture et il ne faudrait pas que cette nouvelle crise engendre sa disparition.
Les auteurs de cet amendement estiment donc que, parallèlement aux mesures de soutien d’ordre général prises en faveur de notre agriculture, un effort financier spécifique doit être consacré en urgence aux productions saisonnières. C’est l’objet du présent amendement, qui prévoit la création d’un fonds de soutien exceptionnel doté de 400 millions d’euros.
Mme la présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, s’est exprimée à l’instant sur ce sujet et le président de la commission des affaires européennes, Jean Bizet, est plus compétent que moi sur les questions agricoles. Les aides sectorielles européennes sont une réponse plus adaptée que la création d’un fonds sectoriel de 400 millions d’euros. La commission demande le retrait de l’amendement.
Comme l’a indiqué tout à l’heure Sophie Primas, la Commission européenne a publié ce soir un communiqué, que j’ai lu avec beaucoup d’attention, annonçant et cristallisant des assouplissements pour maintenir les prix : stockage privé, activation des articles 219 et 222 portant sur les OCM. Je suis tout à fait d’accord avec la position du rapporteur général : tous les amendements sectoriels concernant l’agriculture sont quasiment inutiles.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 115, présenté par Mme Guillemot, MM. Raynal, M. Bourquin, Kanner, Éblé et Antiste, Mme Artigalas, M. Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lurel, Magner et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mme Taillé-Polian, MM. Tissot, Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes M. Filleul, Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mme Préville, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur des étudiants précaires
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur des étudiants précaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.
Cet amendement vise à créer une mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur des étudiants précaires et isolés, consistant en une majoration de leur aide au logement.
Dès avant la crise, bon nombre d’étudiants étaient touchés par une précarité grandissante ; des événements tragiques ont émaillé l’actualité ces derniers mois. Il s’agit de lutter contre cette précarité en cette période très particulière.
Pour éviter tout faux débat, je souligne que, si nous avons gagé cet amendement par une ponction sur les crédits du dispositif de chômage partiel, c’est uniquement pour nous conformer aux règles de recevabilité financière. Bien entendu, nous ne souhaitons nullement voir réduire ces crédits, qui répondent à des besoins sociaux particulièrement importants.
Avis défavorable, monsieur le président.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche met en place des programmes d’accompagnement des étudiants dont la situation est le plus fragile et précaire, y compris s’agissant des loyers en cité universitaire. Les dispositifs mis en œuvre par le ministère nous paraissent adaptés ; il n’y a pas lieu de modifier la maquette budgétaire proposée.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 169, présenté par MM. Courteau, Tissot et Duran, Mmes Artigalas et Guillemot, MM. Montaugé et M. Bourquin et Mme Conconne, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Aide exceptionnelle en faveur des ménages en situation de précarité énergétique
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Aide exceptionnelle en faveur des ménages en situation de précarité énergétique
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Cet amendement vise à créer une aide exceptionnelle en faveur des ménages en situation de précarité énergétique.
Tout à l’heure, notre collègue Pascal Savoldelli a donné une explication claire et précise sur ce sujet. J’ajouterai seulement que, pour assurer la recevabilité financière de cet amendement, ses auteurs sont contraints de proposer de réduire, à due concurrence de la dotation de 300 millions d’euros du nouveau programme ainsi créé, les autorisations d’engagement et crédits de paiement ouverts au sein de l’action n° 01 du programme 358, « Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire ».
Nous avons déjà eu ce débat sur l’énergie. La commission demande le retrait de l’amendement.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 113, présenté par Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Antiste et Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mme Préville, MM. Sueur, Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds exceptionnel de solidarité pour les artistes et techniciens du cinéma, de l’audiovisuel, de la diffusion et du spectacle vivant
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel de solidarité pour les artistes et techniciens du cinéma, de l’audiovisuel, de la diffusion et du spectacle vivant
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Cet amendement a pour objet d’aider ceux qui sont directement impactés par les annulations de festivals et la crise que traverse le spectacle vivant : les intermittents, à la fois les artistes et les techniciens du spectacle.
Je propose, sur le modèle de ce qui avait été fait en 2003, au moment de la crise des intermittents, de créer un fonds exceptionnel de solidarité doté de 300 millions d’euros.
Je voudrais saluer les avancées consenties par le Gouvernement, pendant cette crise, sur la question des intermittents. Elles sont malheureusement insuffisantes – je pense aux primo-entrants ou aux personnes en fin de droits. Un soutien doit être apporté à l’ensemble de ces professionnels, très nombreux, qui vont se trouver très fortement affectés par la crise.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 106 rectifié, présenté par Mme Guillemot, MM. Daudigny, Raynal, M. Bourquin, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mmes Féret et Grelet-Certenais, M. P. Joly, Mme Jasmin, MM. Jomier et Lalande, Mme Lubin, M. Lurel, Mme Meunier, M. Montaugé, Mmes Rossignol et Taillé-Polian, MM. Tissot et Tourenne, Mme Van Heghe, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mme G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal et Todeschini, Mme Ghali et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.
Le présent amendement vise à créer un fonds de soutien, doté de 300 millions d’euros, en faveur des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, dans le cadre des mesures d’urgence prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
Il est clair qu’aujourd’hui les difficultés sociales sont grandes, notamment concernant l’accès à l’alimentation. Les dons ont chuté. L’association Emmaüs, qui, d’habitude, ne recourt pas aux subventions publiques, a récemment dû en appeler, en raison de la fermeture de ses locaux, à la solidarité nationale via une subvention de l’État.
Il nous semble donc important, et même nécessaire, qu’un tel fonds soit créé et qu’un accompagnement massif de ces associations qui, sur le terrain, voient malheureusement leur public augmenter et les files d’attente se densifier, malgré les aides déjà mises en place, soit assuré.
L’amendement n° 313, présenté par MM. Savoldelli et Bocquet, Mmes Apourceau-Poly, Cohen, Gréaume et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds exceptionnel en faveur des associations d’aide aux plus démunis
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel en faveur des associations d’aide aux plus démunis
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Pascal Savoldelli.
Cet amendement est de même nature que le précédent. La création de ce fonds d’urgence permettrait d’attribuer 300 euros aux personnes bénéficiaires du RSA ou de l’ASS, allocataires des APL ou du minimum vieillesse, aux salariés touchant la prime d’activité, c’est-à-dire ayant un salaire inférieur à 1, 5 fois le SMIC, et aux demandeurs d’emploi non indemnisés inscrits depuis le 1er mars 2020.
Ce fonds s’inscrit évidemment dans une logique globale dont participent également nos amendements visant à instaurer, d’une part, une aide exceptionnelle mensuelle de 300 euros pour les étudiantes et étudiants boursiers via le programme « Vie étudiante », et, d’autre part, une indemnisation du chômage partiel à hauteur de 100 % du salaire net pour les salaires inférieurs à 2 fois le SMIC.
Aujourd’hui, en matière d’hébergement d’urgence et de lutte contre la précarité, les besoins sont malheureusement énormes, et les associations sont sous très haute tension. Le Gouvernement a eu recours à des dispositifs – je pense notamment à la réquisition de chambres d’hôtel – qui sont sans doute insuffisants et mériteront d’être revus à la hausse.
Je m’interroge quand même sur la cohérence de tous ces amendements. On veut créer des fonds en les dotant de centaines de millions d’euros au doigt mouillé… Personne n’est capable, aujourd’hui, de justifier la pertinence des sommes avancées. Les besoins sont réels, la crise est épouvantable, nul ne le nie, mais il faut calibrer les dispositifs proposés ! On ne va pas aligner des fonds dont l’articulation n’est même pas avérée – certains sont incompatibles entre eux.
On n’a jamais laissé tomber ces associations. Des dispositifs seront créés pour répondre aux besoins, c’est évident. Tout cela méritera d’être ajusté : ce texte n’est évidemment pas le dernier PLFR pour 2020 ; il faudra que nous y revenions, comme après l’examen du PLFR 1. Il faudra continuer, malheureusement, à revoir les chiffres au fur et à mesure, au fil de l’eau.
Pour l’heure, j’en appelle à un peu de cohérence dans l’action et je demande donc aux auteurs de ces amendements de bien vouloir les retirer, même si l’hébergement d’urgence et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, qui explosent en ce moment, sont des sujets brûlants. J’en suis conscient, pour avoir été vingt ans président de conseil départemental.
Avis défavorable, comme sur la quasi-totalité des amendements de crédits.
M. le rapporteur général l’a dit : les différents ministères concernés ont mobilisé des outils importants, en matière d’hébergement d’urgence notamment, mais pas seulement. Un lien est fait avec les associations du secteur, évoquées dans l’objet de l’amendement. Cela suffira-t-il ? Je ne le sais, mais si tel n’est pas le cas, nous saurons compléter le dispositif, plutôt que de créer des fonds d’urgence au travers de cette loi de finances rectificative.
Cet avis défavorable ne signifie pas que nous sommes opposés à accompagner ce secteur ; nous avons commencé à le faire et nous continuerons, mais la méthode proposée au travers de ces amendements d’alerte ne nous semble pas la plus pertinente.
C’est plus qu’une alerte : une urgence ! Actuellement, notre pays fonctionne grâce à ces associations.
Nous nous en rendons tous compte sur nos territoires : sans Emmaüs, sans le Secours populaire, que se passerait-il ?
On nous dit qu’on ne sait pas évaluer les montants nécessaires. Pour l’instant, sur 110 milliards d’euros, nous avons alloué à peine 900 millions d’euros aux plus démunis. Ne serait-ce que symboliquement, pour leur montrer que nous ne les oublions pas, il me semble indispensable de flécher un certain montant vers ces associations.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 143, présenté par M. Assouline, Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé et Antiste, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Préville, MM. Sueur, Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’urgence pour les sociétés de l’audiovisuel public pour compenser la perte de recettes publicitaires et la baisse du tarif de la contribution à l’audiovisuel public
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’urgence pour les sociétés de l’audiovisuel public pour compenser la perte de recettes publicitaires et la baisse du tarif de la contribution à l’audiovisuel public
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. David Assouline.
L’audiovisuel public est à l’honneur dans cette période de confinement : il joue un rôle très important pour permettre à la population de tenir. Chacun a pu apprécier à quel point le travail de ses personnels était nécessaire et ses missions indispensables à la cohésion et au lien social.
Chacun a pu voir aussi qu’une chaîne qui devait fermer en août, France 4, a permis à tous les enfants, notamment dans les zones non reliées à internet, d’avoir accès à des programmes éducatifs. Radio France, avec ses programmes, ses podcasts, notamment sur France Culture, a quant à lui rempli des missions qui sont fondamentales, notamment en période de confinement.
Mais, en même temps, les recettes publicitaires de l’audiovisuel public vont s’effondrer : on évalue leur baisse à 70 %. Sur 460 millions d’euros de recettes propres, en dehors de la dotation de l’État, ce sont plus de 250 millions d’euros qui vont manquer. Le Gouvernement avait déjà diminué la redevance de 1 euro, ce qui représentait 30 millions d’euros en moins. Il est impensable que France Télévisions puisse continuer à assurer ses missions comme auparavant en essuyant de telles pertes.
Tout le monde est d’accord pour sauver des entreprises, pour y consacrer les milliards nécessaires, mais, pour l’audiovisuel public, rien n’est prévu ! Peut-être, à la rentrée, procédera-t-on à des ajustements. En tous cas, je peux vous assurer que je ne propose pas de créer ce fonds d’urgence au doigt mouillé. Les besoins sont les suivants : il faut compenser une chute de 50 % au moins des recettes publicitaires et une baisse du produit de la redevance de 30 millions d’euros ; cela fait 280 millions d’euros, soit le montant du fonds d’urgence que je vous propose de créer.
France Télévisions est détenu par l’État : à la différence d’une société privée, le groupe ne peut pas faire faillite. Le jour venu, les moyens nécessaires seront prévus dans le plan de relance. Ce sujet me paraît donc relever davantage de la relance que de l’extrême urgence à laquelle nous devons parer. Dans le secteur privé, à défaut de perfusion ou de bouée de sauvetage, c’est le dépôt de bilan, tout simplement. Ici, l’actionnaire est l’État : le risque n’est donc pas le même, même si les pertes de recettes sont réelles. La commission demande le retrait de cet amendement.
Je pense aussi que ce sujet relève davantage du plan de relance ou d’un soutien sectoriel que de l’urgence, comme l’a indiqué M. le rapporteur général. Ce n’est pas dans ce PLFR qu’une réponse saurait être apportée. Nous aurons le temps d’évaluer plus précisément l’impact sur les recettes de la télévision publique de cette baisse de la publicité. Vous avez fait une estimation à date qui n’est pas définitive, monsieur Assouline. Nous pourrons y revenir lors de la discussion du plan de relance. Avis défavorable.
Je vais donc vous parler d’une urgence : France 4 doit fermer le 4 août, parce que France Télévisions rencontrait déjà des difficultés financières avant la crise. Je me suis opposé à cette fermeture, comme la grande majorité des membres de la commission de la culture, toutes opinions politiques confondues. Quand on interpelle la patronne de France Télévisions, elle répond qu’elle ne peut pas faire autrement pour respecter la trajectoire budgétaire qui lui a été donnée. Il y a bien une urgence : il serait fou, irresponsable de laisser fermer France 4 aujourd’hui, alors que cette chaîne contribue à assurer l’école à la maison ! Quel signal adresserait-on aux familles ?
Un tel fonds d’urgence donnerait à la direction de France Télévisions les moyens de revenir sur cette décision de fermeture. Quant à Radio France, où un plan social a provoqué des grèves continues et de fortes mobilisations du personnel, ses salariés travaillent en première ligne pendant le confinement ; vous pouvez tous les jours écouter une radio de qualité. Et nous leur dirions que les économies prévues seront quand même faites, que le plan de licenciements sera en grande partie mis en œuvre ? En créant ce fonds d’urgence, nous donnerions du mou aux sociétés de l’audiovisuel public, ce qui leur permettrait d’œuvrer comme il est nécessaire qu’elles le fassent, au service de la société.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 21 rectifié bis, présenté par MM. Montaugé, Tissot, Féraud, P. Joly et Antiste, Mmes Artigalas et Bonnefoy, M. M. Bourquin, Mmes Conconne et Conway-Mouret, MM. Courteau, Dagbert, Daudigny et Daunis, Mme de la Gontrie, MM. Devinaz, Durain et Duran, Mmes Espagnac, Guillemot et Harribey, M. Houllegatte, Mmes Jasmin et G. Jourda, M. Leconte, Mme Lepage, M. Lozach, Mme Lubin, MM. Marie et Mazuir, Mmes Meunier, Monier, Préville, S. Robert et Tocqueville et M. Todeschini, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de compensation exceptionnel des pertes d’exploitation des métiers de la restauration et de l’hôtellerie
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Mission/Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de compensation des pertes d’exploitation des métiers de la restauration et de l’hôtellerie
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Le présent amendement vise à créer un fonds permettant de couvrir une partie des pertes d’exploitation constatées, non prises en charge par les assurances, dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, dans le cadre des mesures d’urgence prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
La crise a entraîné la fermeture administrative des établissements de la restauration et de l’hôtellerie depuis le 14 mars, sans qu’aucun horizon de réouverture ne se dégage à ce stade, selon les premières informations communiquées par le Premier ministre lors de la conférence de presse sur les pistes d’organisation de la sortie du confinement qu’il a tenue le 19 avril.
Les mesures proposées par le Gouvernement ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux pour certains secteurs, en particulier celui de la restauration et de l’hôtellerie. Les 1 500 euros d’aide au titre du fonds de soutien, par exemple, sont sans commune mesure avec les pertes de plusieurs dizaines de milliers d’euros par établissement subies ces dernières semaines.
Dans l’immédiat, et compte tenu de l’urgence qu’il y a à prendre en compte la situation des entreprises de ce secteur en très grande difficulté, il est proposé de créer un fonds exceptionnel de compensation des pertes d’exploitation pour les métiers de la restauration et de l’hôtellerie.
Nous avons déjà parlé des mesures qui permettent d’aider ce secteur. Avis défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 105, présenté par MM. Daudigny, Raynal, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mmes Féret et Grelet-Certenais, M. P. Joly, Mme Jasmin, MM. Jomier et Lalande, Mme Lubin, M. Lurel, Mmes Meunier, Rossignol et Taillé-Polian, M. Tourenne, Mme Van Heghe, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mme G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’indemnisation des victimes du covid-19 exposées au travail ou en bénévolat
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’indemnisation des victimes du covid-19 exposées au travail ou en bénévolat
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Laurence Rossignol.
Cet amendement vise à créer un fonds d’indemnisation pour les victimes du Covid-19 qui s’étaient engagées en tant que bénévoles dans les différentes réserves mises en place. L’infection par le Covid-19 sera quasi automatiquement reconnue comme maladie professionnelle – le ministre Véran s’y est engagé – pour les personnels de santé ; les autres cas feront sans doute l’objet d’une discussion au sein de la caisse des accidents du travail. Il s’agit ici de mobiliser un montant très raisonnable au bénéfice des bénévoles victimes du Covid-19 qui ne relèvent d’aucun régime de protection sociale particulier.
La question de l’indemnisation des victimes du Covid-19 devra un jour être traitée, c’est évident, mais c’est aujourd’hui totalement prématuré : nous sommes encore en pleine crise sanitaire. Comment peut-on même évaluer le nombre de personnes atteintes ? Ce sujet viendra nécessairement sur la table, en temps voulu.
Avis défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 223, présenté par M. Tissot, Mmes Guillemot et S. Robert, M. M. Bourquin, Mmes Artigalas et Conconne, MM. Courteau, Daunis, Duran, Montaugé, Antiste et Assouline, Mmes Blondin, Ghali et Lepage, MM. Lozach, Magner et Manable et Mme Monier, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur du centre national des œuvres universitaires et scolaires
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur du centre national des œuvres universitaires et scolaires
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Cet amendement vise à instaurer une mesure d’urgence sociale exceptionnelle en faveur du Centre national des œuvres universitaires et scolaires, le Cnous, pour lui permettre de renforcer ses efforts en matière d’accompagnement des étudiants les plus en difficulté, en situation précaire ou isolés, dans le cadre de l’épidémie de Covid-19.
Cette mesure exceptionnelle permettrait avant tout au Cnous de suspendre purement et simplement l’appel des redevances jusqu’à la fin de l’année universitaire.
En effet, si la décision du Cnous d’exonérer de loyers les étudiants qui ont pu regagner leur foyer familial est à saluer, nous pensons à ceux qui n’ont pu rentrer chez eux : les étudiants étrangers, isolés, en rupture familiale, dont la situation est souvent le plus précaire.
Notre objectif est de permettre à tous les étudiants de finir leur année dans les meilleures conditions possible et de passer leurs examens ou concours, dont certains seront reportés et dont les modalités n’ont pas encore été définies.
Les dispositifs d’aide spécifique qui sont gérés par le Cnous, que vous avez doté de près de 50 millions d’euros en loi de finances initiale, pourront aussi être mobilisés. Nous avons mis en place un certain nombre d’actions, en matière d’accès à la prime d’activité, de suspension de loyers, d’accompagnement des étudiants les plus fragiles, qui nous paraissent répondre à votre objectif sans qu’il soit nécessaire de modifier la première loi de finances rectificative.
Cette loi de finances rectificative n’est ni précédée ni suivie par le vide. Un budget a été voté au mois de décembre ; il donne aux ministères des latitudes d’action. Ces latitudes sont mobilisées notamment pour répondre à la crise ; les moyens utilisés pour affronter la situation ne sont donc pas seulement ceux que l’on trouve dans les PLFR. C’est ce qui m’amène régulièrement à dire que ce que nous faisons par ailleurs à l’aide de crédits déjà votés et dans le cadre de dispositifs de droit commun suffit, si l’on peut dire, à répondre aux problématiques abordées par le biais d’amendements de crédits comme celui-ci. Avis défavorable.
Je vous entends, monsieur le secrétaire d’État, mais j’aimerais que vous me disiez clairement si les étudiants ayant été contraints de rester dans les cités universitaires pendant la crise seront exonérés de leurs loyers. Ma question est très claire, et je voudrais une réponse très claire de votre part.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 107, présenté par Mme Artigalas, MM. Raynal, Daudigny, M. Bourquin, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, M. P. Joly, Mme Jasmin, MM. Jomier et Lalande, Mme Lubin, M. Lurel, Mme Meunier, M. Montaugé, Mmes Rossignol et Taillé-Polian, MM. Tissot et Tourenne, Mme Van Heghe, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mme G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien au tourisme social et solidaire / colonies de vacances
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien au tourisme social et solidaire / colonies de vacances
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Claude Raynal.
Cet amendement vise également à créer un fonds de soutien, cette fois en faveur du tourisme social et solidaire et des organismes proposant des colonies de vacances, dans le cadre des mesures d’urgence prises pour faire face à l’épidémie.
Je rappelle qu’hier le ministre de l’éducation nationale a souhaité que les enfants puissent partir très largement en colonies de vacances ; encore faut-il que les organismes soient en mesure de les accueillir. Ce dossier devra être traité dans les quelques jours à venir.
À ce compte-là, nous aurions mieux fait de déposer des amendements en creux, listant les secteurs ne faisant, par exception, l’objet d’aucune mesure de soutien ! Même avis défavorable que sur les amendements précédents.
Cette succession d’amendements a quelque chose d’une litanie, et je comprends tout à fait que la lassitude s’installe, mais je m’étonne que vous laissiez sans réponse la question de notre collègue Tissot, monsieur le secrétaire d’État. Beaucoup d’étudiants, français ou étrangers, sont dans une situation très difficile. Restés dans leur chambre en cité universitaire, ils ont parfois du mal à se nourrir : c’est la réalité ! La question vous est posée de savoir s’ils devront payer un loyer ou s’ils en seront exonérés. C’est quand même une vraie question, à laquelle je trouve que vous devriez apporter une réponse !
Mais ce n’est pas la question dont nous traitons ici, monsieur Sueur. Je suis désolé, mais le règlement veut que votre intervention porte sur le présent amendement…
M. Jean-Pierre Sueur. Vous avez tout à fait raison, monsieur le président ; j’y viens, après ces propos introductifs…
Sourires.
Nous avons déjà essuyé une réponse négative s’agissant de l’hôtellerie et de la restauration, qui sont dans une situation catastrophique, puisque plus de la moitié des établissements sont menacés dans leur existence même. Je vois que l’on s’apprête maintenant à répondre, concernant le tourisme social et les vacances des enfants et des personnes les plus défavorisées : « circulez, il n’y a rien à voir ».
Je le regrette profondément, parce que ce sont de vrais sujets. Je n’en dirai pas plus, monsieur le président ; vous pouvez constater que je n’ai même pas consommé la moitié du temps qui m’était imparti !
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 252, présenté par MM. Iacovelli, de Belenet, Buis, Dennemont, Gattolin, Hassani, Haut, Karam, Lévrier, Marchand, Patient, Rambaud et Richard, Mme Schillinger et M. Théophile, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Aide exceptionnelle pour les jeunes de 18 à 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Mission/Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Aide exceptionnelle pour les jeunes de 18 à 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Xavier Iacovelli.
Cet amendement de crédits vise à créer une aide exceptionnelle à destination des jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité et non bénéficiaires du RSA.
Selon l’Insee, il y a, en France, environ 6 100 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans, représentant 9 % de la population totale.
Au moment où une crise sanitaire sans précédent frappe notre pays, les réponses doivent être économiques, mais aussi et surtout sociales. La protection de nos concitoyens les plus vulnérables est la première des exigences, comme l’a rappelé le Président de la République lors de son allocution du 13 avril dernier.
Un jeune sur cinq vit actuellement sous le seuil de pauvreté et une grande partie des personnes sans domicile fixe ont moins de 25 ans. La crise sanitaire aggrave significativement la situation financière de cette population déjà fragilisée sur le plan économique.
C’est pourquoi cet amendement, que je tiens pour mesuré, a pour objet de prévoir le versement aux jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité et non bénéficiaires du RSA une aide exceptionnelle de 150 euros par mois de confinement. Cette aide exceptionnelle serait versée aux 1 220 000 jeunes de 18 à 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté, afin de leur permettre de subvenir à leurs besoins essentiels durant cette période de confinement.
Demande de retrait, mais peut-être M. le secrétaire d’État a-t-il des précisions à apporter sur ce sujet.
S’agissant des loyers des étudiants restés en cité universitaire, comme je l’ai indiqué par écrit à M. Tissot, je n’ai pas la chance, contrairement au sénateur Sueur, de tout savoir sur tout ; je me renseignerai donc pour savoir ce qu’il en est.
Pour ce qui concerne les jeunes, je souhaite souligner que la prime d’activité ouverte aux jeunes actifs ou aux étudiants justifiant d’un revenu d’activité minimum constitue un premier socle d’aide. De la même manière, il existe une prime de précarité à laquelle les jeunes éligibles au RSA pourront prétendre, ainsi que les jeunes cohabitant avec leurs parents lorsqu’ils sont éligibles aux allocations logement.
Pour les jeunes issus de l’aide sociale à l’enfance (ASE), nous activons le dispositif « zéro sortie sèche de l’ASE », qui est intégré dans la stratégie de lutte contre la pauvreté et fait l’objet de contractualisations avec les départements.
Nous avons également mis en place un programme spécifique d’aide alimentaire, financé à hauteur de 20 millions d’euros, au titre du programme 177, qui vient s’ajouter aux prestations d’aide alimentaire déjà existantes financées à hauteur de 115 millions d’euros par des crédits nationaux et européens.
Par ailleurs, pour les étudiants en particulier, la ministre de l’enseignement supérieur a indiqué que le produit de la contribution de vie étudiante et de campus pouvait être mobilisé pour répondre aux besoins urgents des étudiants, en particulier pour l’achat de cartes alimentaires ou le financement d’épiceries sociales et solidaires, les Agoraé par exemple.
Enfin, les étudiants logés dans les résidences des Crous ayant quitté leur logement avant le confinement ont été exonérés de tout ou partie des loyers. Se pose encore la question, à laquelle je n’ai pas, à cet instant, la réponse, des étudiants qui ont été contraints de rester dans ces résidences.
Au bénéfice de ces explications, et surtout de l’engagement du Gouvernement à accompagner l’intégralité des publics, y compris les jeunes majeurs dont je sais combien il vous tient à cœur de les défendre, monsieur Iacovelli, je demande le retrait de cet amendement.
L’amendement n° 252 est retiré.
Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 117, présenté par M. Lurel, Mme Conconne, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly et Lalande, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds exceptionnel de soutien aux collectivités territoriales des outre-mer
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel de soutien aux collectivités territoriales des outre-mer
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Rémi Féraud.
Cet amendement vise à créer un fonds de soutien, doté de 200 millions d’euros, à destination des collectivités d’outre-mer. Celles-ci sont particulièrement impactées par la crise, dans leurs dépenses, bien sûr, mais aussi dans leurs recettes, alors que leurs finances sont souvent très fragiles, qu’il s’agisse des communes ou des autres collectivités. Une grande partie de leurs ressources provient de l’octroi de mer, dont les recettes vont évidemment chuter cette année et dont le produit n’est pas garanti par l’État.
L’amendement n° 162 rectifié bis, présenté par Mme Conconne, MM. Antiste et Lurel, Mme Jasmin, MM. M. Bourquin et P. Joly, Mmes Guillemot et Artigalas, MM. Montaugé, Courteau, Daunis, Duran, Daudigny et Tissot, Mme Préville, MM. Fichet et Leconte, Mme Tocqueville, MM. Lalande et Houllegatte, Mmes Conway-Mouret, Meunier et Monier et MM. Marie, Mazuir, Tourenne, Temal et Devinaz, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’urgence pour les régions et collectivités territoriales uniques d’outre-mer
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’urgence pour les régions et collectivités territoriales uniques d’outre-mer
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
L’amendement n° 108, présenté par Mme Conconne, MM. Lurel, Raynal, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly et Lalande, Mme Taillé-Polian, MM. Antiste, M. Bourquin, Tissot, Duran et Montaugé, Mme Artigalas, M. Courteau, Mme Guillemot, MM. Daunis, Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds d’urgence pour les communes des départements, régions et collectivités territoriales uniques d’outre-mer
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds d’urgence pour les communes des départements, régions et collectivités territoriales uniques d’outre-mer
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
L’outre-mer bénéficie des dispositifs de droit commun, même si la situation y est sans doute plus compliquée dans certains secteurs.
Par cohérence avec les positions défendues depuis le début de ce débat, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.
Même avis, motivé par les éléments que j’ai donnés ce matin en réponse à l’amendement présenté par M. Savoldelli concernant la situation des collectivités locales en général, même si les collectivités d’outre-mer font l’objet d’une attention particulière.
Je note que, à cette date, aucune collectivité d’outre-mer n’a intégré le réseau d’alerte de la direction générale des finances publiques (DGFiP) depuis le début de la crise, même si – il faut le souligner – soixante-cinq d’entre elles y figuraient déjà avant le début de la crise, ce qui témoigne de leur fragilité.
Je demande le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis du Gouvernement serait défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 125, présenté par MM. Montaugé, Tissot, M. Bourquin, Raynal, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Guillemot, MM. P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Sueur, Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien exceptionnel pour le secteur de l’horticulture et des pépinières
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien exceptionnel pour le secteur de l’horticulture et des pépinières
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Claude Tissot.
Le présent amendement vise à créer un fonds de soutien, doté de 150 millions d’euros, en faveur d’un secteur particulier, celui de l’horticulture et des pépinières, dans le cadre des mesures d’urgence prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
La filière réalise de 50 % à 80 % de son chiffre d’affaires entre le 15 mars et le 1er juin. Les conséquences de la crise actuelle sont donc très importantes pour elle. Or, si le Gouvernement a consenti à rouvrir les lieux de vente comme les jardineries ou les pépinières pour la commercialisation de semences et de plants potagers, il refuse toujours de le faire pour la vente de fleurs et d’arbustes. La filière chiffre ainsi les pertes potentielles dues à la crise entre 600 millions et 800 millions d’euros.
Les auteurs de cet amendement souhaitent donc apporter une aide exceptionnelle à cette filière qui, à la différence d’autres secteurs, ne retrouvera pas ses stocks à la sortie du confinement. En effet, les plantes d’ornement sont vouées à la destruction si elles ne sont pas vendues dans les périodes où elles arrivent à maturité.
Il est proposé, dans un premier temps, de doter ce fonds de 150 millions d’euros et de flécher ces aides sur les situations d’urgence, à savoir sur les entreprises dont la perte d’activité et de revenus subie remettrait en cause la survie.
Les difficultés de cette filière sont réelles et particulières, car l’arrêt total de l’activité et, donc, la mise en place du chômage partiel ne sont pas possibles. Il faut bien arroser les plantes, par exemple…
L’urgence est moins de créer un fonds de soutien que de rouvrir les points de vente. Je m’étonne, à cet égard, que les grandes surfaces puissent vendre des plantes tandis que les jardineries, étrangement, sont fermées. Il y a un problème de cohérence des arrêtés de fermeture.
En cette période où de nombreux Français ont le temps de s’intéresser à leur jardin, il serait vraiment utile de permettre la réouverture des jardineries et des boutiques de fleuriste, dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Il n’y a pas plus de risques à se rendre dans une jardinerie, où l’on circule à l’air libre, que dans un hypermarché. La réouverture des points de vente est la meilleure réponse à apporter pour soutenir la filière !
Vous me permettrez de ne pas ouvrir le débat, à cet instant, sur la liste des établissements pouvant continuer à recevoir du public. Les choses ont évolué dans un sens qui était souhaité par beaucoup, avec des préconisations avant tout d’ordre sanitaire.
Sur l’amendement n° 125, l’avis est défavorable, pour les raisons évoquées précédemment. Les ministères de l’agriculture et de l’économie et des finances sont mobilisés sur ce sujet. La création d’un fonds d’urgence ne semble pas justifiée, même si le Gouvernement est conscient des difficultés spécifiques de la filière.
Mon département est très concerné par ce problème, comme celui de M. le rapporteur général, avec qui je suis en complet accord. La création d’un tel fonds serait une très bonne chose, mais, puisque la réponse sur ce point est négative, il serait très important de permettre la réouverture des points de vente traditionnels, mesure qui ne coûterait rien.
Chacun sait que, aujourd’hui, les arbustes et les fleurs sont en vente dans les hypermarchés, les grandes surfaces. Quant aux jardineries, elles peuvent commercialiser des semences et des plants potagers, mais pas des fleurs ou des arbustes, …
… ce qui plonge la filière horticole dans un très grand désarroi, car c’est en ce moment qu’il lui faut vendre sa production !
Les horticulteurs pointent les incohérences du Gouvernement sur ce sujet. Il n’est en effet pas plus dangereux de circuler en plein air dans une pépinière que dans un hypermarché. Il y a là une injustice profonde et une situation de concurrence déloyale.
Contrairement à ce que vous avez dit, monsieur le secrétaire d’État, je ne sais pas tout, mais je sais votre pouvoir de conviction ! Personne ne comprendrait que le Gouvernement, notamment le ministre de l’agriculture, continue à refuser cette mesure de bon sens demandée par tous les professionnels de l’horticulture.
Monsieur le secrétaire d’État, au départ, seules les jardineries vendant aussi des aliments pour les animaux domestiques étaient autorisées à ouvrir. Les producteurs spécialisés uniquement dans le muguet, par exemple, vont connaître de grandes difficultés… Il suffirait d’autoriser la réouverture de toutes les jardineries.
Les jardineries, dans leur grande majorité, sont aujourd’hui ouvertes. Les horticulteurs ont également le droit d’ouvrir leurs serres et de vendre au public. On a donc desserré l’étau ! Jean-Claude Tissot le sait, la commission des affaires économiques a beaucoup travaillé en ce sens. On peut désormais se rendre dans les jardineries pour y acheter, en même temps que des plants de tomates, des plantes vivaces, des suspensions…
Je voudrais revenir sur la prétendue concurrence déloyale de la grande distribution. Heureusement que les grandes surfaces vendaient des plantes vivaces quand tous les autres commerces étaient fermés ! Des producteurs locaux sont allés à la rencontre des responsables des magasins Intermarché, Super U, Leclerc, etc., qui ont mis en vente une partie de leur production. Plutôt que d’interdire ce qui est autorisé, il faut rouvrir les points de vente habituels ; c’est ce qui a été fait.
La création d’un fonds de soutien ne se justifie pas vraiment, sauf dans une perspective très ponctuelle. Pour ce qui est du muguet, je rejoins Jean-Claude Tissot : sa vente à la sauvette ne sera pas autorisée, mais on pourra en acheter partout ailleurs, y compris chez les boulangers !
En tant qu’élu du Maine-et-Loire, je suis particulièrement attentif à cette question complexe.
Le problème ne tient pas tant à la concurrence des grandes surfaces – heureusement qu’elles étaient là lorsque le Gouvernement a autorisé la vente des plants potagers, puis celle des fleurs – qu’au manque de clarté des règles pour le public, qui ne sait pas qui a le droit de vendre quoi. On a commencé par autoriser la vente des plants potagers, puis, par une forme de tolérance, on a accepté que les mêmes commerçants vendent aussi des fleurs.
Il faudrait dire aux gens, une bonne fois pour toutes, qu’il est permis de vendre des plants potagers et des fleurs. Dans un premier temps, seules les jardineries commercialisant aussi des aliments pour les animaux étaient autorisées à vendre des plantes. Les autres jardineries et les fleuristes ont fermé, alors même que les boulangers vont pouvoir vendre du muguet !
La première chose à faire serait donc d’autoriser les fleuristes à rouvrir leur commerce, afin de permettre à la filière d’avoir des débouchés et aux horticulteurs de vivre de leur travail. C’est très important pour des bassins horticoles tels que ceux du Maine-et-Loire.
Les jardineries ont effectivement obtenu de pouvoir ouvrir, mais il faut aussi évoquer la situation des horticulteurs et des pépiniéristes indépendants, dont un grand nombre travaillent en extérieur. Il serait simple de les autoriser à ouvrir, sous réserve bien sûr que les mesures de sécurité sanitaire soient respectées ; il n’y aurait alors pas besoin d’un fonds de soutien. Il n’est pas trop tard pour prendre cette décision, mais il ne reste que quelques jours pour sauver leur production ! Ces professionnels ne demandent qu’à pouvoir faire leur travail. Vous avez un rôle à jouer dans cette affaire, monsieur le secrétaire d’État !
La problématique des jardineries varie peut-être d’un département à l’autre, mais il n’en reste pas moins que les préfets ont reçu des consignes quant à l’ouverture ou non de ces commerces. Certaines jardineries ne sont ouvertes que quelques heures par jour, en respectent tout à fait les mesures de sécurité sanitaire. Des fleuristes qui ont dû fermer du jour au lendemain ont subi de lourdes pertes, tandis que les jardineries vendant aussi de la nourriture pour animaux avaient le droit d’ouvrir…
Je suis favorable, en la matière, à des mesures d’assouplissement.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 145, présenté par Mme S. Robert, MM. Antiste et Assouline, Mmes Blondin, Ghali et Lepage, MM. Lozach, Magner et Manable et Mme Monier, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien aux musées et aux sites patrimoniaux
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux musées et aux sites patrimoniaux
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Cet amendement, dont je connais d’ores et déjà la destinée, vise à créer un fonds de soutien pour les musées et les sites patrimoniaux, qui n’ont plus de visiteurs alors que leurs ressources sont principalement issues de la billetterie. Nous souhaitons alerter sur leur situation, car certains risquent de disparaître assez rapidement.
J’ai retenu des propos du rapporteur général et du secrétaire d’État que rien n’était urgent, singulièrement s’agissant de la culture. Dans ces conditions, je laisse chacun face à ses responsabilités…
Je ne peux pas vous laisser dire, ma chère collègue, que, selon nous, rien n’est urgent ! Il existe des dispositifs de soutien ; nous proposerons tout à l’heure de rendre les sites patrimoniaux éligibles aux prêts garantis par l’État, comme ils le sont déjà au fonds de solidarité. Nous souhaitons également qu’ils soient inclus dans le périmètre du plan de soutien du ministère de la culture. Je demande le retrait de l’amendement.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 114, présenté par Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Antiste et Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mme Préville, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de revalorisation des enseignants-chercheurs
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de revalorisation des enseignants-chercheurs
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Il s’agit ici d’honorer l’engagement portant sur la première tranche de la revalorisation salariale des enseignants-chercheurs, à hauteur de 118 millions d’euros. L’importance du secteur de la recherche n’échappe à personne en cette période…
La mesure ne me semble pas relever du plan d’urgence. L’avis est donc défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 120, présenté par Mmes Conway-Mouret et Lepage, MM. Temal, Vallini, Leconte, Todeschini, Raynal, Kanner, Éblé, Botrel, Boutant, Carcenac et Devinaz, Mme Espagnac, MM. Féraud et P. Joly, Mme G. Jourda, MM. Lalande, Lurel et Mazuir, Mme Perol-Dumont, M. Roger, Mme Taillé-Polian, MM. Vaugrenard, Bérit-Débat, Joël Bigot, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais, Préville, Monier et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Mesure d’urgence sociale pour l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence sociale pour l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret.
En défendant cet amendement au nom de Claudine Lepage, je vais rouvrir une discussion que nous avons déjà eue en début de séance.
Les Français sont las des effets d’annonce et des promesses ; ils veulent des actes concrets. Or quoi de plus concret que le vote des crédits du plan d’urgence annoncé par le ministre Le Drian, dont ce projet de loi de finances rectificative ne prévoit pas, pour l’heure, le financement ?
À l’Assemblée nationale, vous avez donné l’impression, monsieur le secrétaire d’État, qu’il n’était pas dans vos intentions d’abonder les crédits de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). En effet, vous avez dit ne pas constater de tension sur son budget.
Il est vrai que, malgré la coupe sévère de 33 millions d’euros opérée en 2018, l’AEFE a beaucoup œuvré pour équilibrer son budget. Les crédits de 25 millions d’euros qui ont été votés l’année dernière l’y ont aidé, mais ce qui nous préoccupe ici, c’est la santé financière de cette agence non pas aujourd’hui, mais demain.
Nous n’avons ni le temps ni les moyens d’attendre. Soit nous défendons la continuité des services publics à l’étranger, dont on peut apprécier l’utilité en cette période de crise, et nous votons les crédits nécessaires à leur survie, soit nous procédons au démantèlement de l’AEFE – d’ailleurs souhaité par certains dans cette assemblée – et nous nous orientons vers une privatisation brutale du réseau, suivant les modèles américain et allemand.
Le budget des établissements français à l’étranger s’élève à 800 millions d’euros pour un trimestre. Nous ne savons pas quelles seront les rentrées d’argent au troisième trimestre. À cet égard, je souhaite saluer le travail exemplaire des enseignants, qui ont su réinventer leurs cours et méthodes d’enseignement et font de leur mieux pour assurer le suivi pédagogique. Cependant, un certain nombre de familles risquent de ne pas pouvoir acquitter l’écolage ce trimestre, et peut-être le pourront-elles encore moins la rentrée prochaine.
Les crédits que nous proposons de mobiliser ont pour seul objet de garantir la pérennité de l’AEFE.
Je demande le retrait de l’amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 201 rectifié, présenté par Mme de la Gontrie, M. Féraud, Mmes Blondin et Rossignol, MM. Marie et Gillé, Mmes Harribey et Guillemot, M. P. Joly, Mme Lepage, MM. Lurel et Jacquin, Mme Jasmin, MM. Kerrouche, Mazuir, Devinaz, Houllegatte, Durain, Duran et Leconte, Mmes Tocqueville, Conway-Mouret, Préville et Taillé-Polian et MM. Antiste, Courteau, Daudigny, Jacques Bigot, M. Bourquin et Tissot, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien d’urgence pour les avocats collaborateurs
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien d’urgence pour les avocats collaborateurs
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Marie-Pierre de la Gontrie.
Aujourd’hui, la justice est à l’arrêt. Elle ne fonctionne pas, car l’équipement informatique est défaillant. Les auxiliaires de justice que sont les avocats ne travaillent plus. Certains diront peut-être qu’il s’agit d’une profession choyée… Quoi qu’il en soit, sans avocats, il n’y a plus d’accès au droit !
Selon une enquête du Conseil national des barreaux, reprise par Les Échos, 40 % des avocats envisageraient de quitter la profession.
La plupart ont décidé, faute d’autre choix, de ne pas se payer ce mois-ci afin de pouvoir faire face à leurs charges.
Nous souhaitons attirer l’attention sur la situation des collaborateurs non salariés des cabinets d’avocats, qui ne peuvent pas bénéficier de la tranche complémentaire de l’aide accordée au titre du fonds de solidarité. Bien qu’assez modeste, celle-ci serait pour eux fort bienvenue.
C’est pourquoi nous proposons la création d’un fonds d’urgence spécifiquement destiné aux avocats collaborateurs.
Il semble que toutes les professions fassent ce soir l’objet d’un amendement ! L’urgence n’est pas de mobiliser des moyens budgétaires et de créer des fonds de soutien qui, par définition, sont toujours insuffisants pour couvrir l’absence d’activité. Elle est plutôt de remettre autant que possible notre pays au travail, en observant des mesures de sécurité sanitaire appropriées. C’est ce que font d’ores et déjà un certain nombre de pays voisins.
Je pense que, sous certaines conditions, un certain nombre de juridictions pourraient reprendre leur activité. La preuve en est que le Sénat est capable de travailler, dans des conditions certes un peu dégradées, de même que les jardineries ou les horticulteurs. Il s’agit maintenant de s’adapter. Notre économie doit redémarrer. On ne va pas créer des fonds de soutien spécifiques pour chacun des secteurs : nos finances publiques ne le permettent pas.
Les tribunaux sont à l’arrêt, ce qui a des conséquences dramatiques pour les avocats et les avocats collaborateurs. Si l’on met en place des mesures de limitation d’accès du public, il n’y a pas de raison que les juridictions ne puissent pas se remettre au travail. Les notaires le pourraient également en recourant aux téléprocédures.
La reprise d’activité sera sans doute plus difficile, j’en conviens, dans certains secteurs, tels que ceux du spectacle ou de la culture, mais, s’agissant des commerces et des services, je considère qu’il appartient au Gouvernement d’avancer sur le déconfinement et la reprise de l’activité économique.
Je demande le retrait de l’amendement.
Nous avons déjà eu ce débat à propos de la création d’autres fonds sectoriels. Je partage les arguments de M. le rapporteur général. Notre avis demeure défavorable concernant ces amendements de crédits. Cela ne signifie pas que le Gouvernement se désintéresse des problématiques soulevées.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 23 rectifié ter, présenté par MM. Leconte et Antiste, Mme Conconne, MM. Daudigny, Duran, Jacquin et P. Joly, Mme Lepage, MM. Marie et Montaugé, Mme Préville, M. Tissot, Mmes Tocqueville et Jasmin et MM. Mazuir, Temal et Tourenne, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien aux acteurs de la présence française à l’international et à la francophonie
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux acteurs de la présence française à l’international et à la francophonie
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Jean-Yves Leconte.
Sourires sur les travées du groupe SOCR.
Nombre de personnes morales de droit étranger agissent pour nos intérêts à l’étranger. C’est le cas notamment des Alliances françaises, qui œuvrent à la défense de la francophonie, des chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger, des entreprises étrangères créées par des Français, dont 40 % créent de l’emploi en France, d’un certain nombre de centres de recherche.
Toutes ces structures ne sont pas éligibles aux différents dispositifs d’aide prévus par les deux projets de loi de finances rectificative. Certaines d’entre elles bénéficient pourtant des plans d’accompagnement mis en place dans plusieurs pays pour faire face à la crise et au ralentissement économique.
Nous devons soutenir en particulier, en prenant des dispositions allant au-delà du plan de soutien à l’export, les entreprises étrangères créées par des Français, qui sont stratégiques pour notre pays, les partenaires de nos entreprises françaises, les chambres de commerce, les Alliances françaises. Ces dernières, qui s’autofinancent totalement grâce aux cours de français en présentiel qu’elles dispensent, sont aujourd’hui fermées. Il faut également aider les instituts de recherche, dont il n’est en effet pas nécessaire de démontrer l’importance dans le contexte actuel.
Aujourd’hui, aucun dispositif ne permet de soutenir ces acteurs qui sont parfois soit à l’arrêt, soit en situation très difficile. C’est pourquoi nous proposons de créer un fonds spécifique destiné à aider les structures de droit étranger stratégiques pour les intérêts français et les Français de l’étranger.
L’amendement n° 31 rectifié bis, présenté par Mme Conway-Mouret, MM. Lozach et Daudigny, Mme G. Jourda, M. Devinaz, Mme Jasmin, MM. Temal et Mazuir, Mmes Perol-Dumont et Préville, M. Duran, Mme Conconne, MM. Tissot, Féraud et Jacquin, Mmes Tocqueville, Lepage et Meunier et M. Antiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien aux Alliances Françaises
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux Alliances Françaises
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret.
Mon amendement porte sur des crédits bien plus modestes, dans la mesure où il cible le seul réseau des Alliances françaises.
Il existe 832 Alliances françaises dans le monde, qui rassemblent près de 500 000 étudiants dans 132 pays. Cela donne une idée de l’ampleur de ce réseau, principalement financé par les ressources provenant des cours de français. Il s’agit d’associations de droit local privé, qui bénéficient de subventions publiques pour la seule organisation d’événements culturels.
Un certain nombre d’entre elles sont aujourd’hui en danger ? Affectées par le confinement, elles ont opéré une formidable transformation de leurs méthodes en recourant au télé-enseignement. Il convient de rendre hommage à leurs enseignants ; cela vaut également pour les Instituts français.
Les Alliances françaises se trouvent cependant en concurrence avec des organismes d’enseignement en ligne bien implantés sur le marché. De plus, les événements culturels au titre desquels elles sont subventionnées ne peuvent plus se tenir. Les bibliothèques sont fermées. Les personnels, souvent vacataires, y compris les professeurs, se retrouvent sans emploi. Les petites Alliances françaises, en particulier, peinent à survivre et risquent de devoir mettre la clé sous la porte. Certaines quittent désormais des locaux dont elle ne peut plus payer le loyer.
Je propose la création d’un fonds de soutien d’urgence aux Alliances françaises, doté de 1 million d’euros. Ce montant peut paraître modeste, mais il devrait leur permettre de traverser cette crise dans les pays où il n’y a pas d’allocations chômage pour garantir les postes des personnels et la pérennité du réseau. Ce sont en effet des centaines d’enseignants de français langue étrangère qui risquent de se retrouver sans emploi.
On peut craindre que l’apprentissage du français ne représente pas forcément, demain, un poste de dépense prioritaire pour les familles et les entreprises. Certaines Alliances enregistrent d’ores et déjà une perte de près de 70 % de leurs étudiants. Elles réalisent en France une grosse partie de leur chiffre d’affaires durant la période estivale, en recevant des étudiants du monde entier en séjour linguistique. Avec la fermeture des frontières, on peut craindre une nouvelle perte de recettes massive.
Au-delà de l’enseignement de proximité de la langue française qu’elles dispensent, les Alliances françaises à l’étranger sont le noyau social d’une façon de vivre, d’une convivialité à la française. Elles font partie de notre patrimoine culturel et participent à son rayonnement. Ce réseau mérite notre soutien.
Je ne méconnais pas les difficultés du réseau des Alliances françaises, que je connais bien. Cependant, toutes ne sont pas dans une situation dramatique ; certaines disposent de ressources. Ce n’est pas à l’occasion de l’examen d’un projet de loi de finances rectificative en extrême urgence que l’on peut faire un bilan. L’avis est défavorable.
Cela a été dit, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères prépare un certain nombre de mesures, que nous accompagnerons et dont nous garantirons le financement. À ce stade, il nous paraît prématuré de créer de tels fonds de soutien. L’avis est donc défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 35 rectifié, présenté par Mme Monier, M. Tissot, Mme G. Jourda, MM. P. Joly et Jacquin, Mmes Lepage, Meunier, Tocqueville et Taillé-Polian, MM. Lozach, Marie, Temal et Duran, Mme Conway-Mouret, M. Leconte, Mmes Conconne et Guillemot, M. Daudigny, Mme Féret et MM. Devinaz, Mazuir et Antiste, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds exceptionnel de soutien aux communes pour financer la réouverture des écoles primaires
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel de soutien aux communes pour financer la réouverture des écoles primaire
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.
Le présent amendement vise à créer un fonds exceptionnel de soutien aux communes pour financer la réouverture des écoles primaires. Ce fonds serait doté de 75 millions d’euros.
Les conditions de réouverture des écoles, le 11 mai, suscitent encore beaucoup de questions, mais elles commencent à être explicitées. Le ministre de l’éducation nationale a ainsi abordé le sujet hier en commission, à l’Assemblée nationale. Il s’avère que les communes et les départements devront procéder à divers aménagements importants dans les établissements scolaires. Nous souhaitons que le Gouvernement exprime concrètement sa volonté d’aider les collectivités et de les accompagner dans cette tâche qui s’annonce complexe, mais qui doit être accomplie très rapidement.
Il faudrait déjà connaître les conditions du déconfinement et les aménagements à apporter avant d’envisager un tel dispositif. L’avis est défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 116 rectifié, présenté par Mme Guillemot, MM. Raynal, M. Bourquin, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly, Lalande, Lurel et Montaugé, Mme Taillé-Polian, MM. Tissot, Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal et Todeschini, Mme Ghali et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Abondement exceptionnel du fonds de solidarité pour le logement
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Abondement exceptionnel du fonds de solidarité pour le logement
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Claude Raynal.
Le présent amendement vise à abonder le fonds de solidarité pour le logement (FSL) de 75 millions d’euros. Qu’il s’agisse du logement étudiant ou du logement social, l’intervention du FSL est essentielle pour aider les plus démunis à payer leurs loyers et charges.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 111 rectifié, présenté par Mme S. Robert, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Antiste et Assouline, Mme Blondin, MM. Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Ghali, MM. P. Joly et Lalande, Mme Lepage, MM. Lozach, Lurel, Magner et Manable, Mmes Monier et Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Préville, MM. Sueur, Temal, Todeschini, Durain, Montaugé et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
Fonds de soutien au livre, aux librairies et à l’édition
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien au livre, aux librairies et à l’édition
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
Il s’agit de créer un fonds de soutien pour l’ensemble de la chaîne du livre, des auteurs aux éditeurs.
On le sait, les librairies ont dû fermer très vite. J’ai bien entendu que le secteur de la culture bénéficiait du fonds de solidarité et du dispositif de prêts garantis par l’État, mais les auteurs, les illustrateurs et les traducteurs vivent d’à-valoir versés par les éditeurs, de droits d’auteur et de revenus de prestations. Les salons sont aujourd’hui annulés et les publications reportées. Les librairies vont, paraît-il, rouvrir le 11 mai. C’est heureux, mais les libraires seront submergés d’ouvrages nouveaux et nombre de ceux-ci passeront en quelque sorte à la trappe. La chaîne du livre est très fragilisée. De petites maisons d’édition sont en voie de mettre la clé sous la porte.
Un tel fonds d’aide permettrait aux librairies de rouvrir dans des conditions plus acceptables ou, en tout cas, plus sereines.
Là aussi, les difficultés sont réelles. Pourquoi les librairies ont-elles été fermées ? Y a-t-il moins de risques à se rendre au rayon livres d’un hypermarché que dans une librairie ? On est en train de tuer un secteur !
Mieux vaut permettre aux librairies de rouvrir dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire plutôt que de créer un fonds sectoriel. Encore une fois, on ne va tout de même pas subventionner la totalité des secteurs de l’économie française !
Il y a une véritable urgence. Il n’est pas normal qu’une librairie, qui peut réguler le flux des clients, n’ait pas le droit d’ouvrir. Le Gouvernement doit clarifier les règles !
J’y insiste, je préfère le retour à une vie économique normale à la création de fonds de soutien qui, par définition, seront toujours imparfaits et insuffisants pour compenser les pertes de chiffre d’affaires.
Au début du confinement a été évoquée la possibilité d’une ouverture des librairies ; les acteurs professionnels de la filière s’y sont opposés, pour des raisons qui leur appartiennent et que je ne suis pas légitime à juger.
Dans le cadre des travaux sur le déconfinement, cette mesure devrait, en effet, être une priorité. Quoi qu’il en soit, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements, pour les raisons mentionnées précédemment.
Aujourd’hui, un tiers des auteurs voient disparaître leurs revenus !
L’ensemble des acteurs de la chaîne du livre réclame ce fonds d’urgence. Bien sûr, nous préférerions mettre en place d’autres dispositifs, plus adaptés, mais aujourd’hui il n’y en a pas ! D’ailleurs, l’amendement que je présenterai dans un instant vise également un secteur pour lequel le dispositif projeté n’est pas adapté.
Je maintiens donc cet amendement, qui me permet de lancer l’alerte sur le secteur du livre, des éditeurs et des auteurs, monsieur le président.
La parole est à Mme Marie-Pierre de la Gontrie, pour explication de vote.
Je voterai cet amendement.
Je formulerai plusieurs remarques.
Monsieur le rapporteur général, il est tout de même curieux que vous indiquiez à chaque étape qu’il faudrait faire différemment.
Nous sommes au Parlement, nous examinons un projet de loi de finances rectificative et sommes en train d’identifier les secteurs dans lesquels il faudrait intervenir. Vous n’êtes pas chef du Gouvernement, ou pas encore, …
Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.
… et vous ne pouvez pas affirmer qu’il faudrait faire ceci, qu’il n’y aurait qu’à faire cela, etc.
Nous sommes en train d’essayer de prendre des mesures pour qu’un certain nombre de secteurs ne s’effondrent pas.
Vos encouragements sont sûrement vertueux, mais assez inutiles dans le rôle qui est le nôtre aujourd’hui.
Vous avez tout à l’heure souhaité que nous allouions 2 milliards d’euros de plus au fonds de soutien. C’est bien que des besoins se font sentir ! Souffrez donc que nous les identifiions, qu’il s’agisse d’horticulteurs pour les uns ou de libraires et d’éditeurs pour les autres, comme cela a été dit à l’instant.
Monsieur le secrétaire d’État, j’ai entendu un matin à la radio – c’était très tôt dans le processus de confinement –, Bruno Le Maire, interrogé sur ce sujet, déclarer qu’il était favorable à la réouverture des librairies.
Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.
Par conséquent, nous avons un gouvernement qui ne fait visiblement pas ce qui devrait être fait et qui satisferait le rapporteur général.
Par ailleurs, monsieur le rapporteur général, je respecte absolument votre fonction et vos compétences, mais nous sommes ici pour décider si nous souhaitons orienter les aides à un certain nombre de secteurs qui sont en train de s’effondrer, et de quelle manière. C’est le sens des amendements qui sont présentés, notamment par Sylvie Robert.
J’invite Mme de La Gontrie à vérifier auprès de Mme Robert quelle avait été la nature de la réponse des professionnels de la librairie, lorsque Bruno Le Maire s’est exprimé sur ce sujet au début du confinement. Ils avaient refusé cette ouverture.
Mme Robert a indiqué que c’était au début de la période de confinement, mais il faut entendre à la fois les propos du ministre de l’économie et des finances et la réponse qui lui avait alors été faite.
Madame de la Gontrie, vous avez raison : nous sommes en train d’identifier un certain nombre de secteurs d’activité pour lesquels il existe ce que l’on appelle des trous dans la raquette et qui se heurtent à de grandes difficultés.
La commission des affaires économiques – je parle sous le contrôle de mes collègues, sur les différentes travées, qui en sont membres – essaie de repérer l’ensemble de ces trous, pour faire évoluer les dispositifs du fonds de solidarité.
La méthode que nous avons retenue, qui consiste à augmenter le volume du fonds de solidarité, puis à travailler à la mise en œuvre des dispositifs pour faire entrer les différents secteurs d’activité qui n’y sont pas aujourd’hui éligibles, est plutôt une bonne méthode.
Je l’ai dit lors de l’examen de l’article 1er : bien qu’il soit porté aujourd’hui à 7 milliards d’euros, je pense que ce fonds ne sera pas suffisant et que nous devrons probablement l’élargir.
Le rôle du Parlement consiste à montrer où sont les trous dans la raquette. C’est pourquoi je vous engage à saisir notre commission, qui entretient un dialogue permanent avec les différents ministères compétents.
Je comprends l’interrogation de Marie-Pierre de la Gontrie.
Un mot sur la méthode. Comme nous tous, je cherche avant tout à être efficace, c’est-à-dire à apporter la réponse la plus rapide ; j’ai pris tout à l’heure l’image de la bouée de sauvetage.
Le fonds de solidarité est un dispositif peut-être imparfait, mais il présente l’avantage de la simplicité, puisqu’il s’agit exclusivement de montants. Nous avons tous veillé à ce que le dispositif, tel qu’il était conçu dans le PLFR 1, mais qui était insuffisant, soit le plus complet possible.
Dans le PLFR 1, certains types d’entreprises échappaient au dispositif, notamment les indépendants, nous l’avions tous dit. Nous avons élargi le fonds de solidarité, ce dont nous pouvons nous féliciter sur toutes les travées. La preuve, c’est que son montant est passé de 1, 7 milliard d’euros à 7 milliards d’euros, sur proposition du Sénat, ce qui couvre à peu près l’ensemble des situations.
Certes, c’est très insuffisant par rapport aux différents secteurs, mais, si l’on crée des fonds sectoriels, par exemple un fonds pour les librairies, pensez-vous que cela aura une réelle efficacité ?
Imaginez le temps qu’il faudra avant que les critères ne soient fixés et les fonds distribués ! Imaginez la gestion administrative de ce dispositif ! Il n’est qu’à voir comment l’État a géré les masques… Avant que l’argent n’arrive aux libraires, ceux-ci auront eu le temps de mourir depuis longtemps.
Je préfère un dispositif général efficace à des dispositifs sectoriels, qui nécessiteraient une gestion administrative extrêmement complexe.
Cela n’épuise toutefois pas le débat. Il y a en effet une véritable urgence, et ma question s’adresse au Gouvernement. J’ai entendu Bruno Le Maire, et je m’interroge : pourquoi les libraires ne peuvent-ils pas aujourd’hui ouvrir sur rendez-vous pour honorer des commandes ?
Pourquoi ne peuvent-ils pas rouvrir dans des conditions de sécurité ? Il y a certainement moins de risques à se trouver dans une petite librairie de quartier, où les visiteurs sont en nombre limité, que dans un hypermarché.
Encore une fois, je m’étonne que l’on tue des activités économiques. Se pose également la question des régions. Dans l’Ouest, dans le Sud-Ouest, dans le Sud, on recense peu de cas. L’activité économique pourrait y fonctionner dans des conditions de sécurité minimales.
Ce serait à mon sens une bien meilleure réponse et cela apporterait beaucoup plus d’oxygène que la création de fonds à la gestion incertaine.
Si l’on affecte une certaine somme au secteur de la librairie, comment celle-ci sera-t-elle répartie sur des milliers de libraires en France ? La gestion administrative sera telle qu’elles auront le temps de mourir d’ici là.
L’efficacité consiste à avoir le dispositif le plus simple et le plus général possible, sans condition sectorielle. Qui gérera ce fonds ? Comment sera-t-il réparti ? On risque de ne pas en voir la queue d’une cerise avant des siècles. Parallèlement, il faut rouvrir les activités qui peuvent être ouvertes.
Un certain nombre d’amendements visent à inclure des secteurs qui ne sont pas éligibles au dispositif actuel.
Je dois vous avouer notre frustration. Chaque fois que nous prenons la parole et que nous vous parlons des entreprises françaises à l’étranger, des alliances françaises et de l’activité liée aux exportations, on nous répond que l’on y travaille.
Aujourd’hui, toutes les dispositions sur la présence économique française à l’étranger ne sont pas traitées, alors qu’il y a urgence ! Il ne faudra pas se réveiller dans deux ou trois mois, quand on n’aura plus de chambres de commerce. Or il n’y a rien à ce sujet dans les dispositions que nous avons votées aujourd’hui.
Mme de la Gontrie a raison de rappeler la méthode. Sur un certain nombre de sujets, et je le regrette, nous n’avons pas de quoi répondre aux urgences. Le redémarrage n’en sera que plus dur, car certains ne pourront pas tenir.
Je vais aller dans le sens du rapporteur général.
Cette discussion est intéressante. Pour ma part, je pense que la stratégie sanitaire de lutte contre l’épidémie est totalement imbriquée dans la stratégie économique, et c’est parce que l’on a une mauvaise stratégie sanitaire que l’on sera l’un des pays européens qui restera confiné le plus longtemps.
La première vague de déconfinement a commencé le 14 avril dernier, au Danemark et en Autriche. La deuxième vague a eu lieu lundi dernier au Luxembourg, en République tchèque et en Allemagne. Pour la France, ce sera le 11 mai… En d’autres termes, on va accentuer le décrochage économique de la France : nos entreprises seront fermées quand d’autres seront ouvertes, qui capteront des marchés.
Nous n’avons pas une stratégie suffisamment offensive. Le rapporteur général l’a dit : dans les régions du Grand Ouest, il n’y aurait aucun problème à ouvrir les entreprises, si l’on prenait des mesures de sécurité et si les masques étaient disponibles.
Ce week-end est celui du muguet. Pourquoi les fleuristes seront-ils fermés, alors que l’on trouvera du muguet dans les grandes surfaces ?
C’est aberrant ! Ces mesures administratives sont en train de tuer notre économie, et ce n’est pas parce que l’on tuera notre économie que l’état de santé de notre population s’améliorera. Au contraire, les deux sont liés.
Il n’est qu’à voir l’effondrement des consultations chez les généralistes – moins 40 % – et chez les spécialistes – moins 50 %. De moins en moins de Français vont à l’hôpital, y compris ceux qui ont des maladies chroniques.
Si nous avions une stratégie de tests systématiques et de masques généralisés, nous pourrions rouvrir plus tôt. Telle est la réalité.
M. Bruno Retailleau. Si nous en restons là, le coût économique sera énorme : nous n’aurons pas tué le virus – nous l’aurons mis sous cloche, avec le confinement –, mais nous aurons tué l’économie !
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. le rapporteur général applaudit également
Je partage l’avis du rapporteur général. Je ne réponds pas au débat lancé par Bruno Retailleau.
Je pense que nous avons tout intérêt à élargir le fonds de solidarité. Si l’on commence à créer des fonds de solidarité sectoriels, on ne finira jamais la liste, on en oubliera et ce ne sera pas lisible pour les professions. Il faut donc élargir le fonds : à mon avis, nous ne le faisons pas suffisamment.
Il faudra y revenir dans un PLFR 3, tout le monde en a conscience.
Monsieur le secrétaire d’État, on vous a déjà fait remonter un certain nombre de points : il reste des trous dans la raquette, et les réponses sont parfois un peu justes.
Pour les autoentrepreneurs, nous sommes plusieurs à le dire de façon différente : cela ne marche pas. Un autoentrepreneur n’est pas une entreprise. Lorsque l’on est tout seul, que l’on n’a pas accès aux outils numériques, que l’on ne sait pas se faire accompagner ni vers qui se tourner, c’est plus compliqué.
Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) et les chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) font des efforts, mais elles sont encore peu en lien avec les autoentrepreneurs. J’ai interrogé la CCI 93 et la CMA 93 : aucun des 8 000 VTC immatriculés en Seine-Saint-Denis ne les a contactées.
La situation des auteurs pose aussi des questions. Il faut faire de la dentelle, car c’est une autre profession, avec des hauts et des bas. Sylvie Robert a raison : il faut abonder le fonds !
Il en est de même pour les professions libérales et pour les artisans qui travaillent seuls, et pas seulement les PME et TPE de onze à vingt salariés. Vous avez modifié un certain nombre de critères, mais les réponses sont parfois un peu courtes. Entre aujourd’hui et le PLFR 3, nous aimerions que de véritables avancées aient lieu et que des réponses soient trouvées.
M. Fabien Gay. Cela passe par l’accompagnement. Il faut ensuite se concentrer sur ce fonds, l’élargir, ouvrir ses capacités et, surtout, informer pour en faciliter l’accès.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Je prolongerai l’intervention de Bruno Retailleau par deux éléments de réflexion épidémiologiques.
Pour pouvoir dire aux Français qu’ils peuvent ressortir en toute sécurité, il faut soit qu’ils aient tous été vaccinés – on évoque un horizon d’au moins un an –, soit que 60 % à 70 % de la population aient été en contact avec le virus ; c’est la loi de Charles Nicolle, bien connue des épidémiologistes.
Les études dont nous disposons aujourd’hui indiquent que 3 % à 10 % des Français ont été en contact avec le virus. Si je retiens le chiffre du Gouvernement qui est le plus favorable, cela doit être de l’ordre de 10 % ; c’est ce qui a été communiqué ces jours-ci.
Si nous devons attendre de passer de 10 % à 60 % ou 70 % de Français ayant eu des contacts avec le virus pour faire cesser le confinement, toute l’économie française sera par terre depuis très longtemps !
Marques d ’ approbation sur les travées du groupe Les Républicains.
Il est donc indispensable de regarder la réalité en face et de prendre en compte cette donnée-là : il n’existe pas de vaccin, le taux de contamination est très faible et notre économie ne survivra pas à trois ou quatre mois de confinement supplémentaires.
Il faut en tirer les conséquences courageusement et dire la vérité aux Français.
Très bien ! et applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 144, présenté par Mme S. Robert, MM. Antiste et Assouline, Mmes Blondin, Ghali et Lepage, MM. Lozach, Magner et Manable et Mme Monier, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Fonds de soutien aux arts plastiques »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux arts plastiques
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
J’entends les propos du rapporteur général et j’y souscris, mais je souhaite vous alerter sur la situation très complexe des auteurs, en raison des droits d’auteur et des à-valoir.
Cet amendement a pour objet les plasticiens. Si ceux-ci ont produit une œuvre avant le mois de janvier 2019, le fonds de solidarité ne fonctionnera pas pour eux, ils seront seuls.
Je suis d’accord pour élargir ce fonds de solidarité, mais aussi et surtout pour adapter les critères d’accessibilité à ce fonds de soutien à des métiers et à des professions tellement spécifiques et fragiles qu’il faudra un peu d’imagination pour les soutenir. Il serait tout de même dommage de ne plus avoir d’auteurs et de plasticiens dans notre pays !
Non, je le maintiens, monsieur le président.
J’avais envie de vous alerter, mes chers collègues. Je vous ai parlé culture tout l’après-midi. Ce secteur est tellement particulier qu’il faut beaucoup d’imagination pour le soutenir. J’espère que le fonds de solidarité et ce que l’on fera plus tard le permettront.
Quelle est la différence majeure entre la stratégie française et la stratégie allemande, non pas dans le domaine sanitaire, où la comparaison n’est à l’évidence pas favorable à notre pays, mais dans le domaine économique ?
L’Allemagne a fait le choix de subventionner ses entreprises, au travers d’un fonds de solidarité beaucoup plus important que celui de la France. Notre pays a choisi le report des cotisations, même si cela a évolué entre le PLFR 1 et le PLFR 2. Sans doute, l’Allemagne a-t-elle plus de marges de manœuvre budgétaires que la France.
Pour ma part, je partage ce qu’a dit Fabien Gay : je préférerais un fonds de solidarité élargi, plus généreux et qui ne laisse personne sur le bord du chemin. Les autoentrepreneurs sont éligibles à ce fonds, mais je ne nie pas que c’est compliqué pour certains d’entre eux et qu’il faudrait encore simplifier les conditions d’accès. Les chauffeurs de VTC y ont droit, au moins théoriquement. Mais les auteurs plasticiens, qui n’ont pas de référence de chiffre d’affaires, peuvent échapper au fonds.
Je le répète, je préfère un fonds qui soit le plus large et le plus simple possible à des fonds sectoriels. D’ailleurs, qui les gérera ? Aujourd’hui, les fonctionnaires sont confinés, les administrations publiques ne fonctionnent pas : il n’y a par exemple pas de permis de construire… Concrètement, on ne verra pas donc cet argent.
Certes, on peut se faire plaisir et adopter les 99 amendements visant à créer des fonds sectoriels, pour soutenir les bijoutiers, les horticulteurs, etc., mais, dans la pratique, ces professionnels seront tous morts avant que la machine ne se mette en marche pour gérer ces fonds. Voilà la réalité !
Soyons beaucoup plus pragmatiques, plus efficaces et plus rapides : le meilleur dispositif, c’est un fonds de solidarité qui soit le plus large possible, plutôt que des fonds sectoriels qui poseront des problèmes d’attribution et de gestion. Observez la manière dont on a géré les masques… Franchement, on va créer une usine à gaz administrative et tout le monde aura eu le temps de mourir avant que d’avoir vu le moindre centime.
M. Leconte a raison : la situation de l’étranger est tout à fait différente, …
… car elle n’est pas couverte par le fonds de solidarité.
Il faudrait également des mesures de relance, mais, à ce stade, il s’agit de lancer une bouée de sauvetage. Quand on le fait, on ne s’interroge pas sur les conditions nécessaires pour l’attraper… Nous sommes dans une situation d’extrême urgence.
J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 126, présenté par MM. Montaugé, Tissot, M. Bourquin, Raynal, Kanner et Éblé, Mme Artigalas, MM. Botrel et Carcenac, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis et Duran, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Guillemot, MM. P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat et Joël Bigot, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Fonds de soutien exceptionnel pour l’agritourisme »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien exceptionnel pour l’agritourisme
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Patrice Joly.
Le secteur agricole est fortement touché par la crise. Au-delà des problématiques liées à la main-d’œuvre, à la saisonnalité de certaines productions et à la commercialisation des produits du fait de la fermeture des lieux de vente, il existe également un manque à gagner important avec l’arrêt total des activités liées à l’agritourisme.
Le tourisme rural représente un tiers de la fréquentation touristique en France, et l’agritourisme y prend une place croissante depuis quelques années.
En effet, ce secteur est en plein essor du fait de l’intérêt croissant des Français pour redécouvrir le savoir-faire agricole d’un territoire, mais également des exploitants agricoles, afin de partager leurs métiers et leurs passions. Ainsi, outre qu’il crée de l’activité et du lien social en zone rurale, l’agritourisme offre une diversification importante, et souhaitable, du revenu des agriculteurs.
D’une manière générale, diversifier, c’est permettre une meilleure résilience, et cet objectif est majeur pour le monde agricole, de plus en plus exposé depuis plusieurs années à divers aléas, climatiques, politiques, économiques…
En conséquence, il paraît nécessaire de soutenir ce secteur dans cette période difficile. C’est pourquoi cet amendement vise à créer un fonds de soutien spécifique aux activités d’agritourisme. Les financements relatifs à ce fonds seront engagés sur le chômage partiel.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 146, présenté par Mme S. Robert, MM. Antiste et Assouline, Mmes Blondin, Ghali et Lepage, MM. Lozach, Magner et Manable et Mme Monier, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Fonds de soutien aux industries de programmes cinématographiques et audiovisuels »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux industries de programmes cinématographiques et audiovisuels
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Sylvie Robert.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 28 rectifié, présenté par Mme Préville, MM. Jacquin, P. Joly et Lurel, Mme G. Jourda, MM. Courteau et M. Bourquin, Mmes Tocqueville et Conway-Mouret, MM. Duran et Daudigny, Mmes Monier et Jasmin et M. Mazuir, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Fonds de soutien aux indépendants bijoutiers, horlogers, joailliers »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures de crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds de soutien aux indépendants bijoutiers, horlogers, joailliers
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Patrice Joly.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 36 n’est pas soutenu.
L’amendement n° 121, présenté par Mmes Lepage et Conway-Mouret, MM. Temal, Vallini, Leconte, Todeschini, Raynal, Kanner, Éblé, Botrel, Boutant, Carcenac et Devinaz, Mme Espagnac, MM. Féraud et P. Joly, Mme G. Jourda, MM. Lalande, Lurel et Mazuir, Mme Perol-Dumont, M. Roger, Mme Taillé-Polian, MM. Vaugrenard, Bérit-Débat, Joël Bigot, Courteau et Daunis, Mme Grelet-Certenais, M. Kerrouche, Mmes Préville, Monier et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Mesure d’urgence sociale pour les bourses d’élèves français à l’étranger »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Mesure d’urgence sociale pour les bourses d’élèves français à l’étranger
TOTAL
SOLDE
La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret.
La reprise demande de l’audace, pas des sacrifices, et encore moins le sacrifice de nombreux enfants dont les familles n’auraient plus les moyens de payer les frais de scolarité.
Monsieur le secrétaire d’État, à l’Assemblée nationale, vous avez mentionné l’utilisation de la soulte pour aider les besoins complémentaires. Mais si elle devait être utilisée pour l’octroi de bourses exceptionnelles, elle ne serait certainement pas suffisante.
Il est vrai que nous sommes aujourd’hui dans l’incapacité de connaître l’ampleur de l’impact de la crise économique sur les familles et leurs capacités à y faire face. Les commissions locales de bourses qui se tiennent ou vont se tenir bientôt devraient nous y aider, mais nous sommes tous dans l’estimation au doigt mouillé, comme le dit Claude Raynal, des demandes à venir.
Cependant, s’il n’y a pas de consensus sur les montants, il y en a un sur la nécessité absolue d’anticiper une demande supérieure à la normale.
Après l’annonce officielle du ministre de la mise en place d’un plan d’urgence qui est en préparation au bénéfice de l’ensemble du réseau, on voit mal comment ce plan ne serait pas financé. S’il ne l’est pas dans ce PLFR, quand le sera-t-il ?
On imagine mal des annonces sans suite, surtout quand elles sont publiées sous le sceau du ministère. En tout cas, sachez que nous soutenons le ministère de l’Europe et des affaires étrangères ; cette proposition l’atteste.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 224 rectifié n’est pas soutenu.
L’amendement n° 118, présenté par M. Lurel, Mme Conconne, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, P. Joly et Lalande, Mme Taillé-Polian, MM. Bérit-Débat, Joël Bigot, M. Bourquin, Courteau et Daunis, Mmes Grelet-Certenais et G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes Préville et Monier, MM. Temal, Todeschini et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :
Mission « Plan d’urgence face à la crise sanitaire »
I. – Créer le programme :
« Fonds exceptionnel de financement des opérations de réfection du réseau d’eau en Guadeloupe »
II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :
En euros
Programme
Autorisations d’engagement
Crédits de paiement
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
(majorer l’ouverture de)
(minorer l’ouverture de)
Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Fonds exceptionnel de financement des opérations de réfection du réseau d’eau en Guadeloupe
TOTAL
SOLDE
La parole est à M. Claude Raynal.
Cet amendement, déposé par Victorin Lurel, vise non pas à créer un fonds particulier, mais à déplacer 40 millions d’euros de crédits d’une mission vers des opérations de réfection du réseau d’eau en Guadeloupe. Il s’agit d’un sujet très important.
Quelle est la situation en Martinique ? Il faudrait examiner cette question avant de nous prononcer.
L’avis de la commission est défavorable.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
M. Olivier Dussopt, secrétaire d ’ État. Nos services ont travaillé sur la taxe sur les stocks de réserve que vous avez adoptée, mesdames, messieurs les sénateurs. Je souhaitais vous apporter des précisions à ce sujet.
Marques de satisfaction.
Un rapport annuel de la Fédération française de l’assurance indique que les stocks constituent 1, 4 % de la provision mathématique des fonds. Cette dernière s’élève à 1 350 milliards d’euros. Par conséquent, dans ces conditions, les stocks de réserve s’élèveraient à 19 milliards d’euros et la taxe que vous avez votée à hauteur de 10 % pourrait rapporter 1, 9 milliard d’euros.
J’avance ce montant sous toute réserve, puisqu’il s’appuie sur un seul rapport d’activité annuel de la Fédération française de l’assurance. Mais je précise immédiatement que nos services travaillent en ce moment pour déterminer si la procédure parlementaire permet, au cours de débat, cette nuit, d’intégrer cette estimation dans un article ou un amendement d’équilibre.
Si tel n’était pas le cas, votre assemblée aura été informée de l’estimation que cette taxe représente.
Espérons que cela ne sera pas nécessaire.
Nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente.
La séance est suspendue.
La séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt-et-une heures trente, sous la présidence de M. Jean-Marc Gabouty.