Monsieur le sénateur, +89 %, c’est l’augmentation du nombre d’appels au 119 la semaine dernière. La famille, qui est ce lieu de protection, d’amour et d’épanouissement pour l’enfant, est aussi un lieu de maltraitance, de violences.
Une augmentation de 89 %, cela ne nous surprend pas. C’est le signe de l’augmentation des violences pendant cette période de confinement, mais je veux y voir aussi le baromètre de notre vigilance accrue pour chacun d’entre nous.
Deux autres chiffres vont dans ce sens. En effet, la semaine dernière, le nombre d’appels passés par les voisins a augmenté de 84 %, et le nombre d’appels passés par des camarades a doublé, soit une augmentation de 100 %.
Le formulaire en ligne que nous avons mis en place sur allo119.gouv.fr recueille chaque semaine plus de 200 saisines.
Tout cela fonctionne, y compris les campagnes de communication que nous avons lancées auprès des Français ; mais encore faut-il que ces appels ne restent pas sans réponse.
Comme vous l’avez évoqué, nous avons augmenté de 25 % le temps d’écoute au sein du 119. Je veux à cette occasion remercier ces héros du quotidien que sont les écoutants de ce numéro d’urgence, à côté des travailleurs sociaux – vous les avez mentionnés.
Dès le 21 mars dernier, encore la semaine dernière au travers d’un échange téléphonique avec Dominique Bussereau, et aujourd’hui même à l’occasion d’un courrier que je lui fais parvenir, j’ai saisi l’ensemble des départements afin qu’ils assurent la continuité et renforcent les effectifs des cellules de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes (CRIP). Cela facilitera le recueil de ces données et permettra aux travailleurs sociaux de mener des enquêtes au sein des familles où les enfants sont en danger.
Pour conclure, je soulignerai qu’il faut commencer à penser à l’après-confinement. Quels sont les effets psychologiques et les conséquences sur la santé mentale que ce confinement aura entraînés sur nos enfants ? Comment allons-nous détecter les violences qui auront eu cours pendant cette période de confinement ? C’est l’un des enjeux importants sur lequel nous commençons à travailler avec M. le ministre des solidarités et de la santé, en collaboration avec l’éducation nationale, qui aura notamment un grand rôle à jouer.