Aujourd’hui, en matière d’hébergement d’urgence et de lutte contre la précarité, les besoins sont malheureusement énormes, et les associations sont sous très haute tension. Le Gouvernement a eu recours à des dispositifs – je pense notamment à la réquisition de chambres d’hôtel – qui sont sans doute insuffisants et mériteront d’être revus à la hausse.
Je m’interroge quand même sur la cohérence de tous ces amendements. On veut créer des fonds en les dotant de centaines de millions d’euros au doigt mouillé… Personne n’est capable, aujourd’hui, de justifier la pertinence des sommes avancées. Les besoins sont réels, la crise est épouvantable, nul ne le nie, mais il faut calibrer les dispositifs proposés ! On ne va pas aligner des fonds dont l’articulation n’est même pas avérée – certains sont incompatibles entre eux.
On n’a jamais laissé tomber ces associations. Des dispositifs seront créés pour répondre aux besoins, c’est évident. Tout cela méritera d’être ajusté : ce texte n’est évidemment pas le dernier PLFR pour 2020 ; il faudra que nous y revenions, comme après l’examen du PLFR 1. Il faudra continuer, malheureusement, à revoir les chiffres au fur et à mesure, au fil de l’eau.
Pour l’heure, j’en appelle à un peu de cohérence dans l’action et je demande donc aux auteurs de ces amendements de bien vouloir les retirer, même si l’hébergement d’urgence et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, qui explosent en ce moment, sont des sujets brûlants. J’en suis conscient, pour avoir été vingt ans président de conseil départemental.