Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 22 avril 2020 à 15h00
Loi de finances rectificative pour 2020 — Article 3 et état B

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

En défendant cet amendement au nom de Claudine Lepage, je vais rouvrir une discussion que nous avons déjà eue en début de séance.

Les Français sont las des effets d’annonce et des promesses ; ils veulent des actes concrets. Or quoi de plus concret que le vote des crédits du plan d’urgence annoncé par le ministre Le Drian, dont ce projet de loi de finances rectificative ne prévoit pas, pour l’heure, le financement ?

À l’Assemblée nationale, vous avez donné l’impression, monsieur le secrétaire d’État, qu’il n’était pas dans vos intentions d’abonder les crédits de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). En effet, vous avez dit ne pas constater de tension sur son budget.

Il est vrai que, malgré la coupe sévère de 33 millions d’euros opérée en 2018, l’AEFE a beaucoup œuvré pour équilibrer son budget. Les crédits de 25 millions d’euros qui ont été votés l’année dernière l’y ont aidé, mais ce qui nous préoccupe ici, c’est la santé financière de cette agence non pas aujourd’hui, mais demain.

Nous n’avons ni le temps ni les moyens d’attendre. Soit nous défendons la continuité des services publics à l’étranger, dont on peut apprécier l’utilité en cette période de crise, et nous votons les crédits nécessaires à leur survie, soit nous procédons au démantèlement de l’AEFE – d’ailleurs souhaité par certains dans cette assemblée – et nous nous orientons vers une privatisation brutale du réseau, suivant les modèles américain et allemand.

Le budget des établissements français à l’étranger s’élève à 800 millions d’euros pour un trimestre. Nous ne savons pas quelles seront les rentrées d’argent au troisième trimestre. À cet égard, je souhaite saluer le travail exemplaire des enseignants, qui ont su réinventer leurs cours et méthodes d’enseignement et font de leur mieux pour assurer le suivi pédagogique. Cependant, un certain nombre de familles risquent de ne pas pouvoir acquitter l’écolage ce trimestre, et peut-être le pourront-elles encore moins la rentrée prochaine.

Les crédits que nous proposons de mobiliser ont pour seul objet de garantir la pérennité de l’AEFE.

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