Mon amendement porte sur des crédits bien plus modestes, dans la mesure où il cible le seul réseau des Alliances françaises.
Il existe 832 Alliances françaises dans le monde, qui rassemblent près de 500 000 étudiants dans 132 pays. Cela donne une idée de l’ampleur de ce réseau, principalement financé par les ressources provenant des cours de français. Il s’agit d’associations de droit local privé, qui bénéficient de subventions publiques pour la seule organisation d’événements culturels.
Un certain nombre d’entre elles sont aujourd’hui en danger ? Affectées par le confinement, elles ont opéré une formidable transformation de leurs méthodes en recourant au télé-enseignement. Il convient de rendre hommage à leurs enseignants ; cela vaut également pour les Instituts français.
Les Alliances françaises se trouvent cependant en concurrence avec des organismes d’enseignement en ligne bien implantés sur le marché. De plus, les événements culturels au titre desquels elles sont subventionnées ne peuvent plus se tenir. Les bibliothèques sont fermées. Les personnels, souvent vacataires, y compris les professeurs, se retrouvent sans emploi. Les petites Alliances françaises, en particulier, peinent à survivre et risquent de devoir mettre la clé sous la porte. Certaines quittent désormais des locaux dont elle ne peut plus payer le loyer.
Je propose la création d’un fonds de soutien d’urgence aux Alliances françaises, doté de 1 million d’euros. Ce montant peut paraître modeste, mais il devrait leur permettre de traverser cette crise dans les pays où il n’y a pas d’allocations chômage pour garantir les postes des personnels et la pérennité du réseau. Ce sont en effet des centaines d’enseignants de français langue étrangère qui risquent de se retrouver sans emploi.
On peut craindre que l’apprentissage du français ne représente pas forcément, demain, un poste de dépense prioritaire pour les familles et les entreprises. Certaines Alliances enregistrent d’ores et déjà une perte de près de 70 % de leurs étudiants. Elles réalisent en France une grosse partie de leur chiffre d’affaires durant la période estivale, en recevant des étudiants du monde entier en séjour linguistique. Avec la fermeture des frontières, on peut craindre une nouvelle perte de recettes massive.
Au-delà de l’enseignement de proximité de la langue française qu’elles dispensent, les Alliances françaises à l’étranger sont le noyau social d’une façon de vivre, d’une convivialité à la française. Elles font partie de notre patrimoine culturel et participent à son rayonnement. Ce réseau mérite notre soutien.