Je ne reviendrai pas dans le détail sur les dispositions de cet amendement, identique aux deux précédents.
En revanche, il me semble que prendre le temps d’en discuter en vaut la peine. Il s’agit de décisions importantes : 22 milliards d’euros vont être alloués aux entreprises et nous sommes en droit de savoir à quoi ils vont servir et selon quelle orientation. Les décisions que nous prendrons aujourd’hui auront la plus grande influence sur l’avenir. Or nous avons fait quelques erreurs.
Une crise n’en efface pas une autre, nous disait récemment Élisabeth Borne. Gardons cette mise en garde en tête : il ne s’agit pas d’opposer le climat à l’emploi, bien au contraire. Nous devons accompagner les entreprises, leur indiquer la bonne direction. Le rôle du politique n’est pas de remettre un chèque de 22 milliards sans discuter, mais de donner des orientations. L’urgence climatique est là et il faut la combattre. Voilà quelques mois encore, cette urgence nous préoccupait tous, ne l’oublions pas. Il me semble nécessaire de l’inscrire dans la loi.
Rien ne figure dans l’article 12 pour contraindre les entreprises à aller dans la direction que nous voulons. Le prix du pétrole est aujourd’hui au plus bas. Toutes les conditions sont donc réunies pour que la reprise se passe le plus mal possible au regard du climat. Nous portons une lourde responsabilité.
L’amendement présenté par Joël Labbé, dont les signataires appartiennent à six groupes politiques différents, fait consensus et me semble plutôt intéressant. Le voter serait à l’honneur du Sénat.