Intervention de Pierre Médevielle

Commission des affaires européennes — Réunion du 27 avril 2020 à 16h35
Justice et affaires intérieures — Audition de M. Wojciech Wiewiórowski contrôleur européen de la protection des données en téléconférence

Photo de Pierre MédeviellePierre Médevielle :

Merci pour vos explications claires. Nous avons souvent ce type de débats sur le partage et la protection des données ; j'interviens régulièrement pour ma part sur la protection des données de santé. J'ai participé récemment à un forum à Paris, et au Cybertech de Tel-Aviv. Les Européens, et en particulier les Français, sont toujours réticents à partager leurs données de santé ; cette phobie est incompréhensible alors que les GAFAM ont déjà ces données et s'apprêtent à en faire commerce. Il faut donc relativiser le danger... J'ai peur que nous ne tombions dans un débat purement juridique alors que nous sommes en situation d'urgence absolue, en guerre contre un virus.

Prenons exemple sur des pays ayant agi avec succès contre le virus, notamment la Corée du Sud, Taïwan ou le Vietnam, de culture confucéenne... Au Vietnam, le premier cas de Covid-19 a été connu le 23 janvier ; le 1er février, le pays fermait frontières et écoles et décrétait le confinement. Ne devons-nous pas, comme eux, faire preuve d'intelligence collective, et placer la protection des populations au-dessus des intérêts et des libertés individuels ? Si l'Union européenne n'a pas les moyens d'imposer ou au moins de conseiller à ses États membres une solution collective, nous nous battrons longtemps contre ce virus...

Le préfet de mon département de Haute-Garonne me signalait qu'un individu, testé positif dans un squat, a refusé d'être hospitalisé et même soigné, et est reparti chez lui. Ne faut-il pas prendre des mesures plus autoritaires afin de ne pas instaurer un « droit de contaminer » ?

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