Intervention de Marie-Françoise Perol-Dumont

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 28 avril 2020 : 1ère réunion
Audition de M. Pierre Razoux directeur de recherche à l'irsem sur le moyen-orient face à la crise sanitaire et géopolitique en téléconférence

Photo de Marie-Françoise Perol-DumontMarie-Françoise Perol-Dumont :

Malgré le contexte sanitaire difficile tant pour l'Iran que les États-Unis, les tensions entre les forces navales des Gardiens de la révolution islamique et l'US Navy perdurent ; nous l'avons vu dans le golfe Arabo-Persique le 15 avril dernier. Vous avez également évoqué le lancement du premier satellite militaire iranien le 22 avril dernier. Le développement de la capacité technologique et balistique de l'armée iranienne peut-il légitimement inquiéter les États-Unis ? Le lancement du satellite sonne comme un avertissement. Faut-il voir dans ces « bruits de bottes » une fuite en avant d'un régime aux abois sur le plan domestique ? Est-ce la confirmation que les conservateurs ont intérêt à la confrontation avec les États-Unis ? Les Gardiens de la révolution ont désormais le pouvoir à Téhéran. Dans quelle mesure une reprise des négociations avec la grande absente qu'est l'Europe vous paraît-elle envisageable ? Si l'Iran est fragilisé sur la scène internationale, il a des crédits au plan local. L'Europe peut-elle faire l'économie de discussions avec lui ?

Quelles répercussions la guerre des prix du pétrole peut-elle avoir sur l'alliance entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite ? Pensez-vous que ce début de guerre commerciale entre les deux pays puisse remettre durablement en cause leur alliance ? Dans ce cas, quelles seraient les conséquences géopolitiques d'un tel divorce au Moyen-Orient ? L'effondrement des cours du pétrole va-t-il fragiliser durablement les économies des pétromonarchies ?

Selon les informations dont nous disposons, le Covid-19 ne se propage qu'assez peu en Syrie. Bien entendu, ces informations sont sujettes à caution... Mais l'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur les risques d'une épidémie de grande ampleur. Le pays reste sous le coup des sanctions internationales ; comme l'Iran, il connaît des difficultés à s'approvisionner en matériel médical. Or nous avons vu comment la situation avait dégénéré en Iran. Une pandémie non maîtrisée dans cette partie du monde, notamment dans les camps de réfugiés à la frontière turque, pourrait créer un important foyer de propagation dans une zone stratégique au croisement de la Méditerranée, de l'Europe et du Moyen-Orient. Pour autant, nous n'avons pas le sentiment que la communauté internationale s'en soucie.

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