Intervention de Bernard Doroszczuk

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 28 avril 2020 : 1ère réunion
Audition de Mm. Bernard Doroszczuk président olivier gupta directeur général et philippe chaumet-riffaud commissaire de l'autorité de sûreté nucléaire en téléconférence

Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire :

Les opérations de démantèlement font l'objet de provisions financières de long terme, qui ne sont pas affectées par les pertes d'exploitation actuelles. Leur calendrier s'étale sur des années, voire des décennies, et la crise ne le modifiera pas de manière significative. Mais la non-mobilisation de certaines compétences dans les mois qui viennent peut mettre en péril certaines entreprises. En sortie de confinement, l'ensemble des chantiers pourront être réactivés, je suppose, en respectant les gestes barrières. Après tout, les opérations de démantèlement ne mobilisent que quelques dizaines de personnes simultanément.

Les arrêts de tranche sont actuellement allongés du fait de la difficulté à mobiliser les prestataires habituels. Le 21 avril, trente-huit tranches nucléaires étaient en production, trois réacteurs étaient en arrêt fortuit, trois étaient arrêtés pour économiser le combustible et treize tranches étaient arrêtées pour maintenance. C'est normal : au printemps, la baisse de consommation permet de débuter les opérations de maintenance. L'idée est que les tranches soient disponibles entre novembre et février. C'est cette disponibilité que la crise peut compromettre, en retardant les arrêts prévus au printemps. Cela peut créer un problème d'équilibre entre offre et demande. Nous travaillons sur ce sujet avec EDF, qui envisage plusieurs solutions, comme le report, pour quelques mois, de certaines épreuves de contrôle réglementaires, voire l'annulation de certains arrêts de simple rechargement. Dans les deux cas, cela ne poserait pas de problème de sûreté, mais il y aura sans doute un impact de la crise actuelle jusqu'à la campagne 2021-2022.

Il importe en tous cas qu'EDF maintienne des marges de manoeuvre pour faire face au défi de la sécurité de l'alimentation électrique : si la capacité des réacteurs n'était que légèrement supérieure ou égale à la demande et qu'un problème fortuit ou générique survenait, l'ASN n'en demanderait pas moins l'arrêt ponctuel des réacteurs concernés.

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