Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, excusez-moi, mon temps de parole étant très court, je serai laconique et n’aborderai pas l’ensemble des sujets.
Ayant écouté attentivement votre intervention d’aujourd’hui et celle que vous avez faite l’autre jour devant l’Assemblée nationale, et bien qu’en désaccord sur de nombreux points quant à la gestion de cette pandémie par votre gouvernement, j’avais pris la résolution de voter favorablement, comme je l’ai fait d’ailleurs lorsqu’il s’est agi de vous donner les moyens financiers de gérer cette crise.
J’avais l’intention de le faire, car je pense que celui qui dirige la manœuvre par temps difficile doit avoir les moyens d’agir, de s’adapter, bref de bien gouverner.
J’avais l’intention de le faire, car vous avez enfin pris la décision de pratiquer une politique intensive de tests que, à mon grand regret, vous n’aviez pas pu ou voulu mettre en place, à l’instar de l’Allemagne, de la Corée ou de Taïwan.
J’avais apprécié également votre volonté de remettre à plus tard l’application StopCovid, après la tenue d’un débat.
Las ! Les paroles sont une chose, la réalité des actes en est une autre. J’ai été choqué par la volonté délibérée que nous vous donnions les moyens de passer outre à ce débat, le V de l’article 6 du projet de loi prévoyant en la matière un recours aux ordonnances. On me dit que cela ne concerne pas le suivi par l’application, mais j’ai quelques doutes.
Le retour à la vie scolaire me paraissait une bonne chose s’il avait donné lieu à des règles simples, par exemple une demi-journée à tour de rôle, ce qui aurait permis de maîtriser la gestion des transports scolaires, des espaces nécessaires et celle des cantines. Au lieu de cela, nous avons une instruction de 63 pages – excusez du peu – pour les maires, ce qui fait peser sur eux un risque juridique maximal.
S’agissant des parents, vous leur laissez une responsabilité morale importante et ils n’auront pas nécessairement les moyens de faire des arbitrages. Comment feront les maires si 80 % des parents envoient leurs enfants à l’école ?
Cerise sur le gâteau, la carte des départements rouges ou verts relève de la plus grande fantaisie quant aux chiffres qui ont été pris en compte pour définir les différents paramètres. Ainsi dans mon département de l’Aube, qui dispose de quarante lits de réanimation, l’agence régionale de santé indique qu’ils sont tous occupés alors que seuls dix le sont.
La force de frappe que représentent nos laboratoires vétérinaires est prise en compte au niveau non pas départemental, mais régional. Or tous les départements ne disposent pas d’un tel laboratoire.
J’en profite pour souligner la qualité du travail de ceux qui ont gardé de tels laboratoires vétérinaires à leur charge, car ceux-ci, aujourd’hui, nous sont bien utiles, …