Merci Monsieur le Président. Nous allons tenter, avec Christian Dupuy, d'aborder des questions du même registre. J'ai essayé d'aborder la problématique principale que vous posez : comment essayer de limiter la hausse des prix de l'immobilier ? Je ne parlerai pas de loyer. Je vous ferai voyager un peu, si vous le voulez.
Si nous étudions la situation de Paris, les acheteurs acquièrent actuellement leur bien à plus de 11 000 euros le mètre carré. L'idée fréquemment répandue est de franchir le périphérique pour trouver à se loger à moindre coût. Du côté ouest, à Neuilly-sur-Seine, les acheteurs paient 11 400 euros le mètre carré. En passant la Seine, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux ou Levallois-Perret sont à 10 400 euros le mètre carré. Nous sommes dans ce cas à -25 % par rapport à Paris. À Asnières, nous sommes à 6 000 euros le mètre carré, soit -42 % par rapport à Paris. Nous pourrions aller jusqu'à Nanterre et Colombes, qui atteignent une baisse de prix des deux tiers par rapport à Paris.
Le problème de l'accessibilité aux logements est une réalité parisienne, francilienne, mais il existe aussi ailleurs. Si nous quittons la région parisienne, nous savons que les prix à Nanterre et Colombes sont faibles en comparaison à Paris et aux communes limitrophes. Pour autant, Colombes et Nanterre sont aux mêmes niveaux de prix que Lyon, Bordeaux et Cannes. Le maire de Nanterre a découvert récemment que sa ville était très chère en comparaison de ce à quoi il s'attendait.
Saint-Denis se trouve au même niveau de prix que Nantes, Rennes, Toulouse et Strasbourg. Nous sommes sur des niveaux de prix élevés. Ont-ils un sens ? Non, probablement pas. Le niveau de prix a un sens par rapport à la clientèle qui se présente sur un territoire. En province, si nous quittons la ville-centre, par exemple un Bordelais allant à Pessac ou Mérignac, la différence de prix s'élève à 25 %. Nous retrouvons ici le même niveau de différentiel que celui de Paris à Boulogne-Billancourt, ou de Boulogne-Billancourt à Asnières.
À Lyon, nous avons l'extension, le 10e arrondissement et Villeurbanne, dont la différence s'établit à 33 %. Et que dire de Saint-Étienne, dont la différence de prix s'établit à 73 % par rapport à Lyon ? La ville de Saint-Étienne est 8 fois moins chère que celle de Neuilly-sur-Seine.