« Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence », disait le poète provençal Frédéric Mistral, tant et si bien que tout le monde veut désormais visiter notre belle région, ce que je comprends.
Le tourisme en PACA, c’est 10 % du PIB, 10 % de l’emploi, 20 milliards d’euros de recettes et 30 millions de visiteurs. Ce n’est pas un secteur important pour l’emploi et l’économie de Provence, c’est vital ! Aujourd’hui, il est en danger de mort : 80 % du personnel hôtelier est en chômage partiel, et ce secteur évalue déjà sa perte de chiffre d’affaires à 40 %.
Ces dernières semaines, nos esprits sont restés confinés entre les murs de vos informations contradictoires. On ne suit plus votre logique ; il y a des lieux fermés, comme les supermarchés, qui sont ouverts au public, et des lieux ouverts, comme les forêts, les montagnes et les plages, qui sont fermés au public. Si j’étais taquin ou éclairé, je pourrais en conclure que les hauts lieux du consumérisme, grands pourvoyeurs de TVA, peuvent ouvrir leurs portes, tandis que les lieux de liberté et de ressourcement, où l’on pratique des activités non lucratives, doivent rester fermés.
Le message est clair : le si bien nommé supermarché a la priorité sur le petit restaurateur de quartier. Envolées déjà les promesses d’un « monde d’après », les intérêts du marché mondialisé priment encore et toujours sur l’économie réelle.
Maintenant que s’approche la période estivale, il faut entendre les deux besoins qui pressent. Tout d’abord, il convient de rendre la liberté d’aller et venir, de s’épanouir, quels que soient les lieux, afin que chacun reprenne possession des chemins, des bars, des restaurants et des rues. Ensuite, il est nécessaire de rendre la liberté d’entreprendre, de travailler, de recevoir ses clients et de remplir les carnets de commandes.
Il faut de toute urgence annuler les charges sociales et fiscales des entreprises de la filière touristique, qui ont perdu 70 % de leur chiffre d’affaires. L’État doit encourager les maires à étendre les terrasses sur le domaine public sans coût supplémentaire.
Le tourisme n’est pas qu’une industrie. C’est le miroir dans lequel les Français admirent notre pays et qui fait rêver quelques milliards de personnes à travers le monde. La France brille d’un éclat sans pareil, ne le laissez pas s’éteindre !
Comme le personnel soignant, les professionnels du tourisme demandent non pas une médaille, mais un soutien sans faille d’un État enfin devenu stratège et protecteur. Êtes-vous prêt, monsieur le secrétaire d’État, à le leur accorder ?
Le 23/05/2020 à 00:07, conservateur5 a dit :
Après tout, on ne nous a jamais dit que le monde d'après aurait permis de retrouver la proximité territoriale et de cesser d'être obsédés par les profits.
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