Monsieur le ministre, tout au long de la crise sanitaire que nous traversons, vous avez dû prendre un certain nombre de mesures délicates pour assurer tant bien que mal la continuité de l’action de formation et d’évaluation relevant de l’éducation nationale. De nombreuses questions restent néanmoins en suspens, ainsi qu’en atteste ce débat.
S’agissant des concours internes de recrutement de l’éducation nationale, ils ne concernent pas seulement des fonctionnaires : des contractuels font eux aussi l’effort de préparer ces concours, et je tiens à souligner qu’il existe un risque d’iniquité à leur détriment.
Le confinement a imposé des changements de méthodes pédagogiques très importants, du primaire au supérieur : je pense à la mise en œuvre, quasiment du jour au lendemain, d’outils numériques auxquels, il faut bien le dire, les professeurs comme les élèves et les étudiants n’avaient parfois recours qu’avec parcimonie. Certes, le retour en classe est indispensable et le cours en présentiel est irremplaçable, mais nous pouvons imaginer un prolongement durable de l’utilisation de ces pratiques pédagogiques. Dès lors, monsieur le ministre, il me semble que la formation continue des professeurs doit être adaptée et comporter des modules spécifiques pour consolider ces nouvelles compétences et permettre de mieux appréhender les potentialités des outils numériques.
Par ailleurs, une sensibilisation aiguë à certains dangers, s’agissant notamment du visionnage sans filtre de certaines vidéos, peut aussi s’avérer utile dans la perspective d’une véritable éducation au sens critique.
Deux mois de distanciation physique ont inévitablement créé des perturbations dans les apprentissages, malgré l’investissement massif des professeurs pour éviter le décrochage scolaire. Des ateliers de remédiation et de consolidation peuvent être envisagés à la rentrée scolaire dans les établissements, mais ceux-ci auront-ils la possibilité de les mettre en place ?
En prévision de la rentrée de septembre, il faut envisager dès aujourd’hui les voies et moyens qui permettront ces évolutions de notre système scolaire, dont le caractère pachydermique peine à se dissiper… Par exemple, monsieur le ministre, prévoyez-vous d’augmenter les dotations horaires des établissements scolaires, pour leur allouer la souplesse dont ils auront besoin dès la rentrée ?
Le 25/05/2020 à 01:34, conservateur5 a dit :
"Nous pouvons imaginer un prolongement durable de l’utilisation de ces pratiques pédagogiques." Vous souhaitez donc poursuivre le système de numérisation de l'enseignement ? Ce qui est contraire aux propos tenus un peu plus tôt par votre collègue Brisson.
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