Rouvrir ou ne pas rouvrir les écoles, et pour quel suivi pédagogique ? Rouvrir ou non les établissements scolaires, et pour quels élèves : ceux de maternelle, du primaire, les collégiens, les lycéens ?
Toutes ces questions sont légitimes et pertinentes, sachant que la rentrée du 11 mai reposait sur trois piliers totalement inédits : le volontariat parental, la mise en place dans tous les bâtiments accueillant les écoliers d’un protocole plus que draconien et la maîtrise encore fragile, ainsi qu’en attestent le vert apaisant et le rouge inquiétant qui teintent les cartes de France, d’une crise sanitaire majeure.
Dans mon département de l’Oise, qui fut le premier touché par l’épidémie et qui lui a payé un lourd tribut, tous les maires se sont interrogés. Parmi eux, 220 ont décidé de ne pas rouvrir leur école, de sorte que la moitié des écoles du département restent fermées. Pourquoi ces maires ont-ils pris ces arrêtés, souvent la mort dans l’âme et malgré la pression des autorités académiques ? Pour protéger leur population, alors qu’on ne cesse d’évoquer le risque d’une seconde vague. Parce que leur responsabilité était engagée par des préconisations ignorant souvent la réalité de leur territoire. Enfin, parce que la mise en œuvre du fameux protocole sanitaire est un véritable casse-tête, surtout dans les communes rurales où les classes sont souvent plus anciennes et moins fonctionnelles. Là où rentrée il y eut, ce fut à effectifs très restreints, des parents inquiets préférant que leurs enfants restent à la maison.
Cette reprise s’est-elle bien passée ? Pas toujours, notamment pour les plus petits, pour qui le retour à l’école s’est transformé en un nouveau confinement, dans leur classe.
Aussi une question revient-elle inlassablement chez les élus, mais aussi chez de très nombreux parents et enseignants : l’assimilation des gestes barrières n’est-elle pas plus facile par des adolescents ou des préadolescents que par des enfants de petite, moyenne ou grande section ? En d’autres termes, n’aurait-il pas été plus sage, plus simple, plus efficace de faire rentrer d’abord les lycéens et les collégiens, à l’instar d’autres pays ?