Voilà deux ans, monsieur le ministre, vous exposiez, dans un long entretien accordé à un hebdomadaire, vos préconisations et vos objectifs dans cette noble tâche de ministre qui est la vôtre. Vous disiez alors que vous vouliez que les élèves progressent et qu’il ne fallait pas cacher les problèmes sous le tapis.
En revanche, vous n’aviez pas parlé de la médecine scolaire, sauf au détour de la question des certificats médicaux. La médecine scolaire était pourtant déjà dans un état catastrophique, voire alarmant, avec moins de 1 000 médecins scolaires pour 12, 5 millions d’élèves…
Or la médecine scolaire, c’est la prévention, l’éducation à la santé, l’hygiène, le bien-être. Nous allons en avoir besoin.
Le déconfinement aura révélé des drames. Des élèves ont décroché, des enfants ont été exposés aux écrans parfois jour et nuit, certains jeunes ont été témoins ou victimes de violences intrafamiliales. Comment les repérer ? Comment les aider ?
Pourquoi ne pas constituer des « équipes de santé » autour du médecin, de l’infirmière, de la psychologue, de l’assistante sociale et du chef d’établissement, pour effectuer des bilans et des suivis médicaux et assurer l’éducation sanitaire ? Si celle-ci existe aujourd’hui, elle est réservée aux cas les plus lourds, faute d’effectifs : il manque 500 postes de médecin scolaire. Le médecin scolaire est tout simplement invisible, en l’absence d’une véritable reconnaissance institutionnelle. Il a pourtant suivi une formation longue – neuf ans d’études –, au carrefour de la pédiatrie et de la psychiatrie. C’est un très beau métier, mais il manque du monde. Monsieur le ministre, allez-vous aider la médecine scolaire ?