Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 19 mai 2020 à 22h10
Français établis hors de france — Vote sur l'ensemble

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Je veux remercier les commissions et les rapporteurs de leur excellent travail, ainsi que l’ensemble de mes collègues, quelles que soient les travées sur lesquelles ils siègent dans cet hémicycle.

Nous avons fait l’effort – Richard Yung le soulignait à l’instant – d’adopter une vision large englobant l’ensemble des problèmes. Je ne suis pas du tout un spécialiste des questions qui concernent nos compatriotes résidant à l’étranger, mais je suis très heureux d’avoir pu, grâce à mes collègues représentant les Français de l’étranger, présenter cette proposition de loi. Ce travail m’a fait découvrir ce que j’ignorais : le point auquel cette question de l’injustice se pose, dans diverses dimensions. Les Français qui résident aujourd’hui à l’étranger sont des citoyens de seconde zone.

Ils sont des citoyens de seconde zone lorsqu’on exige d’eux, pour la prise en charge des soins, ce que l’on n’exige d’aucun étranger sur le territoire français. Ceux qui résident hors de l’Union européenne sont des citoyens de seconde zone lorsqu’ils subissent une discrimination, dont sont affranchis ceux qui vivent dans l’Union, en matière d’exonération de CSG et de CRDS ou d’obligation de quatorzaine. On voit bien qu’il y a un problème, des injustices, dont, très franchement, j’étais ignorant. Je remercie mes collègues de me les avoir fait découvrir.

Je le disais en introduction : la question des Français de l’étranger ne se réduit pas à la situation de nos compatriotes qui résident à l’extérieur du territoire français. Elle nous renvoie à l’essence de l’être collectif français. Ce qui distingue sans doute la France de beaucoup d’autres nations – dans la crise que nous traversons, cela doit nous faire réfléchir –, l’une des marques françaises, c’est la dimension universelle, le soin du monde : le fait d’habiter le monde d’une façon différente.

Ronan Le Gleut parlait de la langue française. Elle a longtemps été la langue reine de la diplomatie ; elle fut la langue de l’olympisme. Or la diplomatie et l’olympisme expriment cette dimension universelle.

Si l’on me demandait ce qu’est l’identité française, ma réponse serait probablement la suivante : la France est cet effort de tant de générations à travers les siècles pour essayer de réaliser une synthèse un peu improbable entre ce qu’il y a de plus singulier dans chaque homme et de plus universel dans tous les hommes. De cela, nous devons être fiers.

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