Monsieur le secrétaire d’État, le 26 février dernier, j’interrogeais Olivier Véran dans cet hémicycle sur les moyens attribués aux hôpitaux et aux professionnels de ville pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Sa réponse fut courtoise, comme toujours. Aujourd’hui, j’aimerais que la vôtre soit précise.
Ma question, à laquelle s’associent Jacques Bigot et Olivier Jacquin, porte d’abord sur l’hôpital, où deux rythmes de décisions s’imposent. Un rapide, ne nécessitant pas des mois et des mois d’échanges : la revalorisation des rémunérations. N’en restez pas aux mesures parcellaires et homéopathiques de votre prédécesseur. La réponse doit nous conduire à rétribuer nos personnels soignants comme un pays européen qui place la santé publique au premier rang de ses priorités. Quand annoncerez-vous des décisions en la matière ?
Un second tempo impose de repenser l’organisation de notre système de soins, de revoir la place, les missions et l’organisation de l’hôpital et de redéfinir en particulier ses moyens en fonction de ses missions, et non l’inverse. Le Président de la République a, à demi-mot, semblé admettre les carences de la loi de 2019, laquelle n’a pas su défaire les méfaits du concept d’« hôpital-entreprise ». C’est un premier pas.
Il faut aussi redéfinir l’articulation avec les acteurs de ville et médico-sociaux, écartés pendant près de deux mois de la gestion de l’épidémie, par une décision prise au sommet, alors qu’ils ont bien souvent démontré leur sens de l’adaptation au plus près du terrain, leurs capacités à aller vers les populations et les territoires les plus touchés, fondement de toute réponse efficace à une épidémie.
Sur ces chantiers, un nouveau catalogue de mesures, un nouveau projet de loi parachuté d’en haut avec des experts serait une nouvelle erreur. À cet égard, les déclarations d’Olivier Véran il y a quelques heures ne nous rassurent pas. Il faut maintenant organiser des états généraux impliquant l’ensemble des acteurs, dont les Français bien sûr.
Comment concevez-vous ce temps ? Pouvez-vous nous donner la garantie que les usagers et les soignants, à l’hôpital ou en ville, seront écoutés et entendus, et nous dire selon quel calendrier ?