Monsieur le secrétaire d’État, depuis 2008, le groupe pharmaceutique Sanofi a supprimé plus de 4 500 emplois, dont 2 500 en recherche et développement, qui constitue pourtant le cœur du métier.
Un nouveau plan de restructuration a été annoncé en début d’année, prévoyant 2 milliards d’euros d’économies d’ici à 2022, alors que les bénéfices de ce groupe s’élèvent à 7, 5 milliards d’euros en 2019, et que le chiffre d’affaires a progressé de plus de 4 % cette même année.
La direction de Sanofi a en effet décidé d’axer l’essentiel de son activité sur la biotechnique et d’abandonner le secteur de la recherche sur les « petites » molécules. Sanofi se désengage d’axes thérapeutiques majeurs en termes de santé publique – anti-infectieux, neurologie, maladie d’Alzheimer, diabète, maladies cardio-vasculaires. Alors que, en 2008, notre pays comptait onze sites de recherche et développement, il n’en reste plus que quatre aujourd’hui.
Dans mon département, le Val-de-Marne, le site de Vitry-Alfortville est touché par la suppression de 124 emplois et 142 transferts inter-sites. La fermeture du site d’Alfortville, qui est spécialisé depuis plus de trente ans dans les activités majeures de sécurité du médicament, est une aberration. Elle est d’autant plus inquiétante que les conséquences n’en sont pas seulement locales ou départementales, mais nationales, mettant la France dans une situation de dépendance vis-à-vis des autres pays en termes d’approvisionnement en médicaments, comme nous l’avons malheureusement constaté à l’occasion de cette pandémie de Covid-19.
Monsieur le secrétaire d’État, le devenir d’une industrie majeure pour le pays et pour l’indépendance thérapeutique de la France est en jeu. Ces sites de recherche sont en train de disparaître de notre territoire, avec un impact direct sur les sites de production, au profit d’autres pays comme la Chine ou l’Inde. Monsieur le secrétaire d’État, qu’entendez-vous faire pour mettre un terme à ce sacrifice industriel et pharmaceutique ?