Madame la sénatrice Cohen, compte tenu de son empreinte industrielle dans notre pays – il compte 34 sites et emploie 25 000 salariés –, Sanofi, septième groupe pharmaceutique mondial, fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement, notamment des services du ministre de l’économie et des finances qui m’a demandé d’apporter des éléments de réponse à votre question.
En matière de vaccins contre le Covid-19, le Gouvernement a récemment rappelé l’entreprise à ses obligations, en soulignant que ce vaccin devait être accessible à tous sans discrimination. Depuis, l’entreprise a fort opportunément précisé ses intentions.
Plus généralement, la crise du coronavirus a montré que nous étions devenus dépendants d’importations pour certains produits de première nécessité. Nous devons relocaliser – je souscris pleinement à vos propos sur ce sujet –, il s’agit d’un fort enjeu de souveraineté et d’emplois. Nous le faisons déjà, notamment pour les batteries ; nous devrons le faire pour le médicament. Le Gouvernement y travaille avec l’ensemble des acteurs du secteur. À n’en pas en douter, le groupe Sanofi trouvera toute sa place dans cette stratégie que l’on pourrait qualifier de souveraineté industrielle.
Cela étant dit, en réponse à vos inquiétudes sur l’évolution des effectifs consacrés à la recherche et développement de Sanofi en France, il nous semble important de souligner que la France reste au cœur de la stratégie de recherche et développement du groupe Sanofi puisque 5 000 salariés y travaillent, soit 40 % des effectifs mondiaux. La recherche et développement de Sanofi en France représente ainsi 2, 3 milliards d’euros en 2019, soit 35 % de la recherche mondiale du groupe, ce qui correspond, peu ou prou, à la part de masse salariale que je viens d’évoquer.
La recherche et développement est par nature un domaine qui nécessite une grande réactivité, et il n’est pas anormal qu’une entreprise comme Sanofi réajuste en continu ses priorités au regard de l’évolution de la médecine, mais aussi au regard des compétences dont elle dispose.
En Île-de-France, plus spécifiquement dans le Val-de-Marne, le site de recherche et développement et de production de Vitry-sur-Seine a ainsi bénéficié de plus de 300 millions d’euros pour en faire un site de référence dans le domaine très prometteur des biotechnologies et de la bioproduction de médicaments, axe prioritaire du comité stratégique de filière des industries et technologies de santé.
L’État soutient aussi l’émergence du campus dédié à la bioproduction dont Sanofi est le pilote. Il permettra de doter la région Île-de-France d’un centre de formation digitalisé sur les métiers de la bioproduction. Ce projet prévoit treize modules de formation initiale et continue visant à renforcer les compétences que nous avons, afin de faire de la France un pays attractif dans la production des biomédicaments de demain. Porté par un consortium constitué d’écoles, d’industriels dont Sanofi, Novasep, Servier et Biomérieux, et d’entreprises technologiques, il sera accueilli au cœur du plateau d’excellence de Vitry, qui allie recherche et développement et bioproduction.
Madame la sénatrice, j’espère vous avoir quelque peu rassurée sur l’avenir de la recherche et développement de Sanofi en France.