Monsieur le secrétaire d’État, j’ai déposé cette question, à laquelle j’associe mon collègue Jacques Genest, le 27 février dernier. Depuis, l’épidémie de Covid-19 a fondu sur notre pays et a fait vaciller bien des croyances. Mais elle a aussi prouvé la justesse de certains constats : la crise sanitaire a ainsi confirmé la nécessité de donner à l’hôpital d’Aubenas la fonction dite « support ».
Au plus fort de la crise, cet hôpital aurait pu jouer un rôle majeur, notamment en termes de dépistage. Avec ses 330 000 habitants, l’Ardèche reste aujourd’hui le seul département de cette taille à ne pas disposer d’hôpital support. Quant au bassin de santé de l’Ardèche méridionale, il regroupe 100 000 habitants l’hiver et 300 000 l’été. Il a donc des besoins spécifiques liés aux nombreuses activités saisonnières et sportives, ce qui nécessite le déploiement de moyens de secours d’urgence, comme les services mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR) ou même des hélicoptères.
Renforcer le plateau technique et l’attractivité de l’hôpital d’Aubenas inciterait les praticiens à revenir exercer en Ardèche méridionale et contribuerait ainsi à lutter contre la désertification médicale qui affecte notre territoire.
Cette solution n’est pas qu’indispensable, elle est aussi réaliste, monsieur le secrétaire d’État. En effet, les efforts de tous les acteurs concernés préparent cet établissement à jouer ce rôle dans les meilleures conditions : je pense notamment à la construction d’un service des urgences neuf et à celle d’une future maison des internes.
Interrogé sur ce sujet le 11 février dernier par mon collègue député de l’Ardèche, Fabrice Brun, la secrétaire d’État Christelle Dubos a répondu qu’un décret serait publié d’ici cet été pour créer les commissions médicales de groupement, qui devront être effectives d’ici le 1er janvier 2021. Elle a ajouté que c’est à la suite de cette publication que l’agence régionale de santé (ARS) pourra éventuellement réviser son dispositif en matière de groupements hospitaliers de territoire (GHT).
Que de longues procédures pour répondre à un besoin aussi bien identifié, alors que les médecins et les élus, au premier rang desquels Jean-Yves Meyer, le maire d’Aubenas, réclament le retour de l’hôpital support !
C’est la raison pour laquelle je vous demande instamment, monsieur le secrétaire d’État, si le Gouvernement compte appliquer ce même traitement à l’Ardèche en accélérant ainsi le processus qui lui permettra de retrouver un GHT.